Le réaménagement en profondeur de la rue Garibaldi figurait en bonne place, avec raison, dans les programmes électoraux des dernières municipales. Un projet avait été présenté par Gérard Collomb fin 2007, et Thierry Philip, dans son programme pour le 3e arrondissement annonçait « Nous créerons un parcours vert tout le long de Garibaldi…Ce projet est budgété dans le plan de mandat 2008-2014 » (sic). Les propos se font depuis moins assurés : « On ne pourra pas tout faire durant ce mandat même si le projet sera acté dans son ensemble. On envisage de réaliser la portion entre Lafayette et la rue Bouchut » (Le Progrès du 23/9/2008).
La perspective de cette réalisation partielle n’est pas une bonne chose pour le 3e arrondissement, mais aussi pour la ville de Lyon, tant Garibaldi est un axe clé de la Cité. Trois raisons à cela :
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La qualité de vie. Même si certains l’oublient parfois, il y a des gens qui vivent le long de Garibaldi et qui subissent aux quotidiens les nuisances liées à cette « autoroute » en ville : pollution, bruit de la circulation accentué par la vitesse, coupure entre les quartiers faute de traversées suffisantes. Ces problèmes se posent tout particulièrement dans la section Paul-Bert – Gambetta, qui est une partie fortement habitée de l’axe dans le 3e arrondissement. C’est aussi dans cette section que l’on trouve des espaces publics et des équipements qu’il faut valoriser : la place des Martyrs de la résistance (qui est actuellement un cul de sac peu accueillant), la piscine Garibaldi dont les accès sont malaisés, le croisement avec l’avenue Félix-Faure, avenue dont la redynamisation qui s’est enclenchée mérite d’être confortée.
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La cohérence de l’investissement public. Le projet de réaménagement prévoit, avec raison, la création d’une voie mode doux sur Garibaldi, et d’une voie pour les transports en commun. La largeur de la rue rend en effet beaucoup de choses possibles. La voie modes doux offrira un nouvel itinéraire cyclable Nord-Sud très utile. Quant à la voie « transport en commun », elle pourrait permettre d’améliorer la desserte du secteur « piscine Garibaldi » qui en a bien besoin. De telles perspectives perdent bien sûr beaucoup d’intérêt si l’aménagement s’arrête à la rue Bouchut.
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Le prestige de la Part Dieu. Garibaldi est intimement liée au centre commercial et d’affaires. Sa requalification doit accompagner les nouveaux projets sur la Part Dieu. Là encore, une réalisation partielle d’ici 2014 – ou dit autrement l’étalement des travaux sur 14 ans au moins – ne peut que pénaliser la Part Dieu.
Il faut donc avoir l’ambition de réaliser le réaménagement complet de Garibaldi, de Lafayette à Sergent Blandan dans le 7e arrondissement, d’ici 2014… d’autant plus si l’on se souvient que le projet, prêt à être lancé en 2001, avait déjà été repoussé de six ans par Gérard Collomb, au profit d’autres priorités !