Recevant d’un ami montchatois une série de photos sur le cadre de vie du quartier, il me vient l’idée d’évoquer les « diagnostics en marchant » que va mettre en place la Mairie du 3e. Pourquoi pas, mais il ne faut pas oublier l’essentiel.
Un ami montchatois m’a donc transmis une série de photos sur le cadre de vie du quartier, de retour d’une balade dominicale (la bien connue montée à Chambovet !). Vous en trouvez une sélection à la fin de cet article. Elles sont assez caractéristiques. Prises une à une, on peut se dire « la belle affaire », ce n’est quand même pas si terrible. Et j’imagine que certains responsables à « grande vision » ne manqueront pas de dire, les revoilà avec leurs trous dans les trottoirs et leurs papiers gras. Certes. Mais quand on les met à la suite, comme on peut le constater lors d’un périple en ville, l’appréciation est bien différente. C’est bien celle de l’image diffuse mais tenace d’un cadre de vie dégradé, d’un quotidien qui manque d’attentions. C’est comme dans une résidence, on laisse passer au fur et à mesure les petits entretiens nécessaires, jusqu’au jour où c’est l’ensemble qui paraît décrépit. Le cadre de vie de nos quartiers n’est donc pas un sujet secondaire, y compris pour le rayonnement de la ville.
Le Maire du 3e a annoncé la mise en place prochaine de diagnostics en marchant. Il s’agit pour les élus, accompagnés de techniciens, de parcourir un quartier, en rencontrant les habitants, pour relever les dysfonctionnements et problèmes et chercher des solutions. Sur le principe, rien à dire. On ne fait jamais assez de terrain ! Je formulerais toutefois un souhait et deux rappels constructifs.
Pour le souhait, c’est que ces diagnostics en marchant ne soient pas que des actions de communication, mais qu’ils débouchent effectivement sur la résolution de problèmes. D’après ce que je vois de la nouvelle équipe depuis quelques mois, je crains que la communication ne soit l’objectif principal.
N’oublions pas l’existant, sera mon premier rappel. Les diagnostics sont déjà pratiqués au quotidien par les Comités d’intérêt local, qui savent adresser aux élus la « liste » des problèmes après les avoir analysés. Je note aussi que les conseils de quartier, lors du dernier mandat, avaient mené des actions similaires. Le Conseil de quartier Voltaire-Part Dieu, dont j’étais l’élu référent, avait par exemple mené plusieurs fois une opération systématique de repérage des dysfonctionnements du quartier en matière de propreté, de voirie et d’entretien du mobilier urbain. Ce fut un gros travail. Il y a là des expériences à prolonger, de nature à favoriser effectivement une implication citoyenne.
Le diagnostic c’est bien, le traitement c’est le principal, tel est mon second rappel ! Je constate que la collectivité publique aime bien lancer des diagnostics mais que le curatif est parfois plus long à obtenir. Les problèmes sont pourtant parfois simples à résoudre : pas besoin de disserter à 20 personnes pour reboucher un trou dans le trottoir, idem pour une poubelle qui reste systématiquement dans la rue malgré des « rappels au règlement ». Je me souviens de la réaction d’un participant à une récente réunion à Villette-Paul Bert après un exposé sur le diagnostic propreté du quartier qui va être lancé. Cette réaction était la suivante : les points noirs en matière de propreté on les connaît, on les signale constamment aux services et à la mairie, si vous voulez on va les constater dès demain… alors maintenant apportez une solution ! ».
C’est bien dans le curatif, pour les problèmes de proximité, qu’il faut progresser en priorité. D’abord par une veille plus forte des services : c’est bien que les habitants s’impliquent, mais certaines interventions devraient se faire automatiquement. Ensuite, il faut des interventions plus rapides et systématiques : trop de petits problèmes restent longtemps sans solution, donnant le sentiment d’une impuissance de la collectivité. D’où vient le problème : défaut d’organisation des services, insuffisance budgétaire pour les petites interventions pour mieux financer les grands projets… ? En tous cas, il faut progresser.