Samedi matin sur le marché, une dame de Montchat que j’apprécie beaucoup me faisait part de sa satisfaction quant au lancement du Conseil de quartier : « après la présentation des projets pour le 3e qu’a réalisée le Maire lors de la réunion de lancement, nous sommes contents de cette concertation ». Je lui faisais remarquer qu’informer, ce n’est pas concerter, ce dont elle a bien volontiers convenu.
Nous étions présents avec quelques amis samedi matin, sur le marché de Montchat, pour échanger avec les habitants du quartier sur la mobilisation face à la crise et l’augmentation à contre courant des impôts locaux lyonnais*. Comme toujours, ce fut un moment agréable de discussion sur les questions locales ou nationales.
Informer, ce n’est donc pas concerter. Je dois dire, étant plutôt quelqu’un de pragmatique, que l’information, c’est déjà une exigence, et les collectivités publiques se tromperaient à croire qu’elles font déjà assez en la matière. Le besoin des habitants-citoyens reste important, à savoir une information concrète, honnête et qui arrive dans les temps, surtout quand elle les concerne directement. L’article du Progrès de dimanche dernier, sur la question du logement social à Villette Paul Bert, apporte une illustration de ce défaut d’information. Tant mieux donc si l’installation des conseils de quartier s’accompagne d’une revue des projets pour le 3e qui figurent dans le plan de mandat 2008-2014.
Pour autant, force est de constater qu’il n’y a toujours pas eu de concertation sur ce plan de mandat pour le 3e arrondissement, c’est-à-dire que l’on n’a pas donné, aux élus ou aux habitants, l’occasion de discuter le choix des projets d’investissement qui a été opéré. Un CICA consacré au plan de mandat avait été annoncé, pour être rapidement oublié ! Il n’y a même pas eu de présentation du plan de mandat en Conseil d’arrondissement (cela devrait être le cas dans le prochain journal municipal du 3e). Et pourtant, il aurait été intéressant de donner son avis sur les arbitrages conduisant à abandonner tel projet ou à privilégier tel autre. En effet, s’il est nécessaire de concerter pour savoir par exemple quels aménagements réaliser dans un espace vert, il m’apparaît également intéressant de concerter sur le choix des espaces verts qui doivent faire l’objet d’un aménagement entre 2008 et 2014 (c’est-à-dire de raisonner en termes de priorité).
Je ne résiste pas au rappel de la mention qui figurait à chaque page « quartier » du programme de Thierry Philip, dans le style « Vu à la télé » de votre paquet de lessive. Il était inscrit « Tous les projets seront soumis à concertation avant la définition du plan de mandat ». Si quelqu’un a été concerté sur les projets qui figurent dans le projet pour Lyon, qu’il lève le doigt ! Ah, marketing politique, que ne nous fais-tu pas faire ? J’invite toutes les personnes en possession de ce document à bien le garder. Il s’agit indiscutablement d’un collector !
Je rappelle aussi qu’en début du dernier mandat, l’équipe de l’ancien maire avait organisé dès octobre une réunion dans chaque quartier dans le cadre de l’élaboration du plan de mandat…
J’avais lancé ce blog en novembre dernier, de façon temporaire, pour couvrir et alimenter une période de débat sur le plan de mandat que j’attendais, naïvement, pour les trois mois à venir. Ce débat n’a pas eu lieu. Il devra donc se tenir au fil du temps, selon l’actualité des projets. J’ai donc décidé de poursuivre ce blog, non sans plaisir. Et je veux remercier ici tous les habitants qui m’ont encouragé à le faire, et ceux qui, par leurs commentaires publics ou privés, réagissent à mes papiers, et contribuent à l’enrichissement du débat sur le devenir de notre arrondissement.
Pierre Bérat
* Nous avons notamment diffuser le document du groupe municipal « Ensemble pour Lyon » qui rappelle aux Lyonnais que leurs impôts locaux vont augmenter de 6 % cette année, malgré les promesses électorales du Maire de Lyon ; une augmentation rendue nécessaire du fait du dérapage des dépenses de fonctionnement ces dernières années (+ 22,3 % en 8 ans pour les frais de personnel, + 16,5 % pour les autres dépenses de fonctionnement). Ou comment on peut réclamer dans les médias du pouvoir d’achat, tout en amputant celui des Lyonnais par les impôts locaux !