J’aurais bien titré ce post « exemplaire », mais je l’ai déjà utilisé récemment ! La réunion organisée à Caluire par Philippe Cochet, Président de l’UMP et député du Rhône, dans le cadre des Etats généraux de la Bioéthique, a été remarquable ; le type de réunion dont on sort en se disant, voilà, nous sommes au cœur d’un sujet Politique avec un grand « P ».
Cette réunion s’inscrivait donc dans le cadre des Etats généraux de la bioéthique, débat voulu par Nicolas Sarkozy dans la perspective de la révision des lois sur la bioéthique prévue pour 2010. Cette réunion a été remarquable par la qualité des propos des experts (scientifiques, juristes, philosophe et religieux) invités à s’exprimer et par celle des interventions du public.
Parmi les enjeux de cette révision : Faut-il autoriser la recherche sur des cellules embryonnaires ? Faut-il abandonner l’anonymat des donneurs de gamètes ? Faut-il autoriser la gestation pour autrui (mère porteuse) ? – Deux questions qui interrogent sur la nature de la filiation -. On comprend rapidement avec ces questions que l’on touche à l’essentiel, aux valeurs fondamentales. Comment la collectivité nationale doit-elle répondre à ces questions, comment faire pour maîtriser les conséquences du progrès scientifique ?
Je dirais que pour un non spécialiste, il faut se laisser le temps de la réflexion, car un tel débat amène d’abord à se poser de nombreuses questions. C’est son premier mérite.
J’ai retenu de cette soirée les propos suivants, qui me semblent très utiles pour aborder cette réflexion :
– Ces sujets « bioéthiques » ne doivent pas être laissés uniquement aux experts, le citoyen doit s’y intéresser.
– Ce type de questions touche au fondamental, qui ne peut s’accommoder d’une approche coût-bénéfice pourtant très prisée dans notre société.
– Ce n’est pas parce qu’il existe telle ou telle pratique à l’étranger, qu’il faut la reproduire en France.
– Il y a des « accidents » de la vie qui peuvent modifier la cellule familiale traditionnelle. Il faut donner les moyens d’y faire face, mais pour autant, faut-il que la loi « crée » ces situations ?
– Sur les questions de bioéthique, la loi doit régler le plus de choses possible, et ne pas se contenter d’afficher des principes généraux ; il ne faut pas que l’autorité politique se cache derrière des organismes « experts ».
– La médecine doit-elle tout soulager ?
Comme l’a dit Philippe Cochet en conclusion, c’est avec humilité qu’il faut aborder ces questions et on mesure bien l’ampleur de la responsabilité du législateur lorsqu’il doit se prononcer sur ces sujets.
Pierre Bérat