A quelques heures du réveillon, je souhaite d’ores et déjà vous présenter, à vous, lecteur régulier ou nouveau visiteur de ce blog, tous mes vœux pour la nouvelle année, à tous et à chacun. Des vœux de santé, de joies et de réussites, et pour ceux qui sont dans le souci, des vœux d’espérance et de renouveau.
Cette année 2009 aura été éprouvante, tant la crise a été brutale et sévère, même si la France a nettement mieux résisté que d’autres pays européens. Si les effets sur l’emploi continuent à se faire durement sentir, nous avons commencé à regagner le terrain perdu en termes d’activité économique. Mais le chemin de la sortie de crise n’est pas terminé, et il reste encore beaucoup de difficultés à surmonter.
On lit parfois qu’après une telle crise mondiale, rien ne sera plus comme avant. Nicolas Baverez évoque une rupture historique. Les Etats doivent faire face à une montagne de dettes, les dépenses des nécessaires plans de relance étant venues s’ajouter à la dette « structurelle ». Plus que jamais, il faut aujourd’hui voir plus loin, se sortir du piège du court terme. C’est vrai en termes de croissance économique, c’est vrai aussi en termes de développement durable. Cela doit l’être aussi en termes de pacte social : quelle France préparons nous pour demain, pour nous-même et pour les générations futures ? Sans s’inscrire dans une perspective de déclin, il faut être conscient des possibilités de notre système et admettre que la « vie à crédit » a trouvé ses limites.
Et pour que notre pays poursuive dans la voie du redressement, je forme aussi les vœux que nous puissions ensemble faire reculer la confusion intellectuelle, qui n’est bien souvent que le masque de la démagogie ou l’outil de visées électorales. Sachons redonner pleinement leur sens au destin partagé, à la citoyenneté, à la solidarité, à l’intérêt général. Consolidons cette communauté nationale que nous avons en partage et dont nous sommes responsables. Et de grâce, positivons sur ce que nous construisons ensemble. « Notre ridicule défaut national est de ne pas avoir de plus grands ennemis de nos succès et de notre gloire que nous-mêmes » analysait Napoléon. Sans viser la gloire, le temps n’est-il pas venu d’affronter de façon plus responsable et avec suffisamment de cohésion nationale, les défis auxquels nous faisons face ?
Pierre Bérat