- A la rencontre des Rhônalpins avec Nora Berra, lundi dernier, Gare Part Dieu
J’ai noté le retour de quelques écharpes « fushia » sur les marchés. Le PS lyonnais a entamé la campagne de l’élection régionale. Nouveauté cette année en termes de «mode électorale », on ne voit plus d’écharpes torsadées rose-rouge-verte, c’est fushia et rien que fushia ! Pourquoi ? Voir Zizanie…
Cette présence sur les marchés est l’occasion de diffuser un document « Les 15 mesures qui ont changé Rhône-Alpes ». Je dois dire que le titre m’a interpellé. En tant que Rhônalpin, vous vous sentez changé depuis 2004 ? Bof… à si, la Région a un nouveau logo violet, qui est bien en vue sur les TER. Mais au-delà… La promesse du PS était pourtant : « Rhône-Alpes pour tous, un avenir pour chacun ».
Il ne faut jamais rester sur un a priori. J’ai donc voulu poursuivre l’analyse et je me suis plongé dans le document. Il s’agit donc de mettre en valeur les 15 mesures marquantes qui auraient changé Rhône-Alpes. Mon a posteriori n’est pas plus favorable.
Parmi ces mesures phares, j’ai d’abord été stupéfait de voir concrètement quels sont les résultats affichés. Pour la 1ère mesure « Tout pour l’emploi tout le temps », on apprend ainsi que 750 jeunes ont bénéficié d’un contrat « emploi tremplin ». Tout ça pour un résultat aussi réduit (il y a près de 800 000 jeunes de 15 à 24 ans en Rhône-Alpes…). Même étonnement, en lisant la 2e mesure mise en avant : « Rhône-Alpes l’écorégion ». Que trouve-t-on sous cette mesure : « en 2009 la Région a organisé les Assises nationales du développement durable » (sic). Comme quoi, il n’y a pas qu’à Copenhague que le vent est tiède et mou.
On parle aussi dans le document des TER. Pourtant, comme nous en avons eu la confirmation lundi avec Nora Berra, Gare de la Part Dieu, les Rhônalpins qui ont à se déplacer quotidiennement en TER ont beaucoup à dire…
Etonnement toujours de voir que parmi ces 15 mesures qui auraient changé Rhône-Alpes, on en trouve qui existaient déjà en 2004 et qui étaient même des points forts des mandatures précédentes : il en va ainsi du soutien à la recherche ou des bourses pour financer les études à l’étranger. C’est bien de maintenir les bonnes idées, pas besoin pour autant de chercher à s’en attribuer la paternité.
Enfin, j’ai noté l’absence significative parmi ces mesures marquantes de toute mention relative d’une part au tourisme et d’autre part à l’aménagement du territoire. Pour le tourisme nous savons pourtant que c’est un secteur d’activité majeur de la région, et qu’il faut se battre pour qu’il le reste. Pour l’aménagement du territoire, n’est-ce pas une des missions premières de la Région de mener une politique active pour dynamiser l’ensemble de ses territoires, et notamment ceux qui sont les plus fragiles en montagne, à la campagne et dans les banlieues ? En la matière, la lutte – utile – contre la désertification médicale ne suffit pas à faire une politique ; un constat d’autant plus frappant que la Région n’a pas brillé non plus par sa politique agricole, puisqu’il n’y avait même pas de vice-président en charge de cette question.