Premières impressions d’un nouveau conseiller régional après la session d’installation d’hier à Charbonnières. C’est tout d’abord une ambiance qui a quelque chose de rentrée des classes, avec son parcours obligé et ses découvertes. Ensuite, c’est la mesure d’une assemblée de taille conséquente – 157 élus – qui reflète bien la dimension et la diversité de la région. Enfin, dès les premiers débats, c’est la confirmation de la “technicité” du fonctionnement de l’assemblée régionale (voir plus loin).
L’élection du Président du Conseil régional s’est déroulée sans surprise. Jean-Jack Queyranne a été réélu, chacun des candidats faisant le plein de ses voix. L’élection des Vice-Présidents s’est par contre traduite par l’évaporation de 3 voix pour la coalition rose-rouge-verte…
Françoise Grossetête a souligné que les élus de la droite et du centre mèneront une opposition à l’écoute des Rhônalpins, et n’agiront que dans l’intérêt de ces derniers : « s’opposer c’est avant tout être force de propositions et avoir capacité à amender ». Elle a aussi souhaité que la majorité fasse preuve d’ouverture en confiant, comme cela se fait ailleurs, la présidence de la commission des finances à notre groupe. Nous verrons bien ce qu’il en sera, de même que pour la représentation de l’opposition dans les représentations du Conseil régional au sein des organismes extérieurs (Lycées par exemple).
Dans son premier discours, Jean-Jack Queyranne a décrit une feuille de route comportant quatre chantiers : l’emploi, l’innovation, la solidarité territoriale et la démocratie. Comme ce fut le cas dans le programme électoral post-fusion des listes, les orientations restent floues. Pour l’emploi, je partage le fait d’en faire un grand chantier prioritaire tant il faut répondre à cette préoccupation première des Rhônalpins. Il reste à débattre des bonnes solutions pour développer l’emploi. En la matière, le fait de mettre en place d’une part une vice-présidence au développement économique et d’autre part une vice-présidence à l’emploi ne me semble pas la meilleure approche. Si je partage aussi la nécessité de donner la priorité à l’innovation, je m’étonne de la place accordée dans le discours à l’économie sociale et solidaire. Certes cette dernière compte mais est-ce le champ prioritaire de l’innovation ? Sans doute s’agit-il d’un premier gage donné aux partenaires de la coalition. Quant au dernier chantier, la démocratie, il débute bien mal (voir la suite) et l’appel à la résistance face à la réforme des collectivités territoriales semble marquer une nouvelle affirmation de la Région en tant que contre-pouvoir, ce qui est regrettable.
La suite des débats a été assez mouvementée. Le nouvel exécutif a voulu faire adopter une délibération déléguant à la Commission permanente un ensemble de pouvoirs, dont « la mise en œuvre et l’évolution des politiques décidées par la Région ». Sous des apparences d’aspect technique et de pragmatisme, cette délégation posait un problème sérieux puisqu’en commission permanente, il n’est pas possible d’amender les textes. Par ailleurs cette commission se tient en l’absence de public et de la presse. En clair, il était proposé de délibérer sur l’évolution des politiques, à huis clos et sans possibilité d’amendement. Sans doute était-ce un bon moyen pour brider les débats internes à la majorité sur les politiques régionales… Les élus de la droite et du centre ont dénoncé ce projet, Europe Ecologie exprimant également un « trouble ». Cette situation politique a permis une adoption uniquement temporaire de la mesure, qui sera de nouveau débattue le mois prochain. Well done !