Il y a quelques semaines, j’ai visité avec intérêt l’exposition « Cités végétales » de l’architecte Luc Schuiten, une exposition prospective sur ce que pourrait être la ville de demain, construite en symbiose avec la nature. En parcourant les salles de cette expo, qui a été largement intégrée au marketing officiel de la Ville, je me suis dit immédiatement : dommage que le Maire de Lyon et le Maire du 3e ne s’inspirent pas d’une part – même minime – de ces idées (pour un aperçu) pour l’aménagement du vaste « morceau » du centre ville que constitue le tènement RVI !
Cet espace est revenu sur le devant de l’actualité ces derniers temps du fait de la fermeture prochaine de la friche artistique et de sa problématique relocalisation partielle à proximité. Cette couverture médiatique est légitime. Il est normal de poser la question du devenir « durable » du site de création artistique que constituait la friche. En la matière, je ne comprends pas que la Ville n’ait pas encore clarifié et optimisé son approche, malgré la multiplication des infrastructures culturelles. La relocalisation partielle et « temporaire » des ateliers de la friche, à proximité immédiate – rue Lamartine – n’est pas une réponse adaptée.
Il est normal aussi que la préoccupation des riverains de la rue Lamartine ait été relayée, car cette préoccupation est fondée en termes de fonctionnement du quartier, de même que le sont les craintes quant au retard dans la réalisation de l’extension du stade « Foe ». Toutes les conditions du « provisoire qui dure » semblent en effet réunies. « Ni fait ni à faire », c’est le qualificatif qui s’applique le mieux au traitement de ce dossier par la Mairie centrale et la Mairie du 3e.
Mais aussi importants soient-il, les enjeux du devenir du tènement RVI ne se limitent pas à ces aspects. Je souligne, de nouveau, l’enjeu urbanistique du devenir de ce secteur. Rappelons que ce joue à cet endroit l’urbanisation de 60 000 m² d’espace de centre-ville… et que cette urbanisation se fait sans vision d’ensemble, sans travail sur l’intégration aux quartiers et bien sûr, sans concertation. Une urbanisation sous forme de lotissement et de bétonisation qui semble bien anachronique.
Alors en découvrant à l’expo le profil végétal de la gare Part Dieu en 2100, je me disais, et si l’on commençait à concevoir « bien » les espaces majeurs dont nous lançons les aménagements. Est-il possible de rouvrir le cas échéant l’expo pour que Thierry Philip puisse y trouver de l’inspiration ?
PS : l’expo m’a permis de constater un exemple de « recommencement ». Les « urbacanyons » prospectifs m’évoquent la séparation verticale des flux de l’aménagement initial de la Part-Dieu… une organisation revue par le réaménagement en cours…