Le débat d’orientation budgétaire constituait un point important de la dernière session du Conseil régional ; une session marquée également par un vote qui m’a posé un premier cas de conscience et par une majorité rose-rouge-verte, décidément bien peu soudée, qui s’est pris les pieds dans le tapis de ses obsessions anti-gouvernementales.
Le débat d’orientation budgétaire consiste, deux mois avant l’examen du budget – délibération clé de l’Assemblée régionale -, à engager un premier examen des politiques qu’entend mener le Conseil régional au cours de l’année à venir et à examiner les ressources à mobiliser pour financer ces politiques.
Premier constat, l’exécutif régional présente des orientations budgétaires reposant sur des recettes stables. Je note que le CESER parle lui de hausse des recettes. Quoi qu’il en soit, pas de baisse a priori. Et pourtant, voilà des mois que les socialistes jouent les pleureuses, annonçant une asphyxie de la Région du fait d’une baisse des recettes fiscales qui serait liée notamment à la réforme de la taxe professionnelle…
Côté politiques à mener, et donc dépenses à financer, difficile de déceler une stratégie régionale. Voici comment ces orientations sont présentées :
- Formation tout au long de la vie pour favoriser l’égalité des chances et permettre le développement personnel et collectif
- Le développement au service de l’emploi pour tous
- Une Eco-région exemplaire pour un développement durable
- Une Région solidaire et citoyenne.
Moi aussi je suis pour le Bien et contre le Mal !!!! Ces orientations politiquement correctes pour une coalition rose-rouge-verte recouvrent en fait un catalogue d’actions, qui ne constitue pas une stratégie à même de faire face aux enjeux régionaux. On note bien par ailleurs qu’il n’y a aucune présentation raisonnée d’optimisation de la dépense, alors que chacun sait que toutes les collectivités doivent faire un effort d’économie. Finalement l’approche de la gauche reste la même : une seule orientation est pour elle vertueuse, celle de l’augmentation du budget, pour empiler des actions permettant de servir ses différentes composantes.
Cette session aura été pour moi l’occasion d’un premier « cas de conscience ». L’exécutif a souhaité soumettre au vote une subvention pour la restauration de la basilique Saint Augustin d’Annaba en Algérie ; une participation au financement dans le cadre d’une coopération entre la Ville de Saint Etienne et la région d’Annaba. Notre groupe « Union de la droite et du centre » a fait remarquer qu’un tel projet était en marge des compétences d’un Conseil régional. Mais à partir du moment où l’exécutif soumettait ce projet, comment se prononcer sur le fond ? Notre groupe a opté pour la liberté de vote pour ses élus. Je dois dire qu’initialement, j’avais prévu de voter contre ce projet. Plusieurs raisons pouvaient y pousser : le contexte qui rend nécessaire les économies budgétaires, le fait que de nombreuses communes ne soient pas aidées par la Région pour leurs projets patrimoniaux, et bien sûr la question de la laïcité. Mais ce projet apparaît comme un cas particulier, fort en symbole puisqu’il s’agit de la sauvegarde d’une basilique en Algérie. Sa résonance est considérable, en référence à notre histoire difficile avec ce pays, mais aussi pour les liens apaisés qui restent à construire. Approuver ce projet, c’est envoyer un message fort pour l’avenir de nos relations avec l’Algérie. Mon collègue Michel Voisin, député de l’Ain, dessinait bien ce symbole en souhaitant que cette aide de la Région soit accompagnée d’un message au Gouvernement algérien appelant à garantir la liberté de croyances, faisant référence aux chrétiens récemment inquiétés dans ce pays pour ne pas avoir respecté, en toute discrétion, les principes du Ramadan.
La session s’est terminée plus tôt que prévu vendredi. Les différents vœux proposés par la Gauche pour approbation par l’Assemblée régionale, appelant notamment au retrait de la réforme des retraites, n’ont pas pu être examinés. Notre groupe politique a en effet fait constater que le quorum n’était plus atteint. Une façon de dire d’abord, après deux jours de débat au cours desquels les attaques contre le Gouvernement ont été constantes, que cela suffisait. Les affaires régionales sont suffisamment vastes et importantes pour ne pas se disperser. Ensuite, la moindre des choses, si les élus PS, communistes et Verts veulent faire de la politique politicienne à la Région, contre le Gouvernement, c’est qu’ils assument au moins en siégeant jusqu’au bout !