Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : juin 2011

Ce n’était pas qu’un argument de campagne

Siege RegionPremière session aujourd’hui dans l’hémicycle du nouveau siège du Conseil régional à la Confluence : nous étions en effet réunis en Commission permanente. Et demain, ce sera la première Assemblée plénière.

Même si nous étions au travail, sur place, en tant que Conseillers régionaux du Groupe Union de la Droite et du Centre, nous n’avons pas participé ce soir à l’inauguration officielle du nouveau siège.

Il ne s’agit pas d’une attitude agressive à l’égard de la Majorité régionale ; simplement une attitude logique et cohérente avec les positions qui ont été prises sur la construction de ce nouveau siège à la Confluence, au moment du lancement lors du mandat dernier, pendant la campagne électorale des régionales en 2010, et depuis le début du mandat actuel. Nous avons toujours dit que ce projet dont le budget a dépassé les 150 millions d’euros était excessif, d’autant plus en cette période de sortie de crise, alors que beaucoup de nos compatriotes sont en grande difficulté sociale. Nous avons ainsi dénoncé un projet caractéristique d’un certain dérapage des collectivités territoriales.

Il nous semblait donc difficile de participer ce soir aux festivités d’inauguration. Il faut aller au bout de ses positions.

Mais bien sûr, dès demain matin, nous serons au travail dans ce nouveau siège de la Région, en Assemblée plénière.

Trop c’est trop !

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En partant au travail jeudi matin, j’ai eu l’impression de vivre le sketch de Raymond Devos, vous savez celui de l’automobiliste condamné par l’absurdité « administrative » à devoir tourner autour d’une place. Avec la fermeture, sans avertissement en amont, de la rue Charial, j’ai été, comme beaucoup d’autres automobilistes, contraint à me réinjecter dans le secteur piégé de la rue de la Villette, à l’opposé de ma direction.

La situation du quartier Villette est en effet devenue incroyable en termes de chantiers : travaux sur Pompidou, voirie réduite rue Frédéric Mistral, rue Charial et rue Paul Bert, travaux du carrefour Paul Bert/Flandin/Villette qui s’éternisent avec l’itinéraire de déviation par Flandin qui va avec, réduction des débouchés sur le « feu » rond-point Bonnel qui rend le secteur à éviter absolument, et maintenant l’axe Villette qui est coupé au niveau de Lafayette…

La circulation est tout simplement devenue impossible. Ces « obstacles » qui fleurissent partout dans le quartier complexifie encore un plan de circulation déjà pas idéal : dès lors, les gens qui se rendent à la Part-Dieu « tournent » densifiant encore la circulation. Dans le même temps, cette asphyxie n’incite bien évidemment pas les visiteurs à venir dans le quartier : on imagine sans mal que cette situation est catastrophique pour l’activité dans une rue commerçante telle que la rue Paul Bert.

Bien sûr, il faut bien que les chantiers se fassent. Bien sûr la belle saison est plus propice au déroulement des travaux publics. Encore faut-il être conscient du fait que fin juin, ce n’est pas encore la trêve estivale, période plus appropriée pour réduire les capacités de circulation. Ensuite, face aux nuisances causées par ces chantiers, la priorité doit être donnée à leur déroulement rapide : il est inacceptable dans ce contexte de voir un chantier tel que celui du carrefour Villette/Flandin/Paul Bert traîner des mois. Et il faut une véritable coordination de proximité par les services municipaux et communautaires : quand un quartier est déjà impacté par des travaux majeurs tels que ceux du prolongement de T4, toute autorisation supplémentaire de blocage de la voirie doit être accordée sous conditions et avec l’accompagnement adapté. Enfin, le Grand Lyon doit veiller particulièrement à la remise en état rapide et complète des lieux pour éviter de créer un cadre urbain « rapiécé » : c’est un enjeu important en termes de qualité de vie et d’image pour nos quartiers !

Fin de semaine, content de rentrer à la maison. Las ! 1/2 H de bouchon sur Vivier-Merle. Pourquoi ? Parce qu’une grue neutralise les 2/3 de la chaussée. Comme chacun sait, les abords de la gare Part-Dieu le vendredi soir, c’est le bon moment pour occuper la chaussée…

Introspections européennes

L’Europe est en plein débat sur le deuxième plan de soutien financier à la Grèce. Ce dossier grec constitue un moment de vérité pour la zone Euro et plus largement l’Union européenne. J’ai été frappé ces derniers jours par d’autres « dossiers » qui interpellent sur la vocation de l’Union européenne.

Concernant le dossier grec, et la nécessité d’engager un deuxième plan de soutien, des visions se confrontent sur l’implication du secteur privé dans ce plan. Mais au-delà, il s’agit aussi dans les prochains jours d’avancer sur les mécanismes de stabilité financière en Europe. Les enjeux pour certains pays membres et pour l’Euro sont importants. C’est un nouveau moment de vérité pour la construction européenne : quelle solidarité entre Etats membres, mais aussi, quels droits et devoirs de ces Etats membres dans le cadre d’une construction commune ? Le message que porte l’Allemagne ne peut être ignoré.

Il y a quelques jours, un journal télévisé évoquait la mobilisation de nos capacités militaires de projection, notamment du fait de l’intervention aéronavale en Libye. Il rapportait les propos d’un haut responsable militaire français qui alertait sur le fait que ces capacités militaires étaient très fortement sollicitées. Si l’intervention en Libye devait se prolonger, cela pourrait avoir pour conséquence de ne plus pouvoir bénéficier temporairement du porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle dans quelques mois. Cela posait donc la question du dimensionnement de nos moyens militaires.

Je suis étonné que face à cette actualité, le débat ne soit pas élargi. Ne faudrait-il pas poser la question du partage de l’effort d’équipement militaire au sein de l’Europe ? Je trouve que la question se pose de façon assez nette avec la crise libyenne. La question de la sécurité en Méditerranée n’est-elle pas celle de l’Europe dans son ensemble ?

Les choix énergétiques fournissent une autre occasion de mener une introspection européenne. La décision de l’Allemagne de sortir du nucléaire a créé la surprise. Quelques semaines plus tard, les Italiens viennent de rejeter par référendum la relance du nucléaire dans leur pays ; ils ont ainsi confirmé leurs réticences face au nucléaire mais sans doute aussi est-ce le résultat d’effets collatéraux du « bunga bunga ». Voilà deux décisions « lourdes ». L’Europe apparaît ainsi profondément divisée quant à ses choix énergétiques pour l’avenir. Est-ce bien raisonnable dans une logique de construction européenne ? En tous cas, si à l’avenir ces Etats qui sortent du nucléaire devaient compter sur l’électricité « nucléaire » produite en France ou dans d’autres pays pour faire face à un déficit énergétique conjoncturel ou structurel, il ne faudrait pas qu’ils le fassent sans prendre part aux investissements nécessaires pour faire progresser encore la performance et la sûreté de l’énergie nucléaire.

Stabilité financière, sécurité internationale, devenir énergétique : autant de chantiers pour construire un destin partagé en Europe.

Tout un symbole

Michel Havard et Pierre Bérat - Réunion de lancement Ensemble pour Lyon 3e
Michel Havard et Pierre Bérat – Réunion de lancement Ensemble pour Lyon 3e

Réunion de présentation de « 10 ans de mandat de Gérard Collomb » au Palais de la mutualité lundi dernier. De nouveau, la grosse artillerie de la communication pour promouvoir l’action municipale : animateur,  film branché, démocratie participative « maîtrisée », buffet… Mais au fait combien toutes ces actions de promotion nous coûtent-elles en tant que contribuables : réunions avec gros moyens de communication, Lyon Citoyen, numéro spécial « bilan de mandat » de Vision 3e …?

Bien que très professionnelle, la mécanique de cette « rencontre » avec les habitants s’est grippée par deux fois. Tout d’abord lorsque les nuisances nocturnes dans le quartier Mutualité/Augagneur, liées aux Berges du Rhône, ont été évoquées par de nombreux habitants qui n’en peuvent plus. Et dire que Thierry Philip annonçait il y a peu que les problèmes se réglaient dans le secteur. Bien sûr la réponse à l’exaspération a été classique : c’est l’Etat qui ne met pas à disposition suffisamment de policiers pour assurer la tranquillité. Mais la vraie question c’est  : est-ce que l’Etat doit assumer tous les projets mal maîtrisés lancés par les collectivités ?

Deuxième grippage avec le projet Part Dieu 2020. Gérard Collomb s’est lancé dans un exposé enflammé sur le projet : comme toujours on passe très vite sur les constructions de tours mais par contre on s’étend longuement sur les carrés d’herbe que l’on va créer ! Une allusion toutefois à l’un des projets de réaménagement lourd avec le devenir des constructions autour de la place de Milan à côté de la gare (« futur cluster d’affaires »). Le Maire de Lyon a alors parlé de la nécessité de réaménager un secteur avec des immeubles “pas terribles”. Manque de chance, l’un des occupants était présent et il a déploré que l’on parle ainsi de sa copropriété. Il a aussi dit sa consternation que les habitants du secteur n’aient eu aucune information « détaillée », déplorant, comme je l’avais fait, que les projets de tours soient dévoilés à Cannes, alors que les Lyonnais ne savent rien pour l’instant.

Le hasard a fait que l’association « Ensemble pour Lyon 3e » a été lancée quelques jours plus tard à deux pas de cette place de Milan. Tout un symbole tant cette « affaire » est significative des problèmes posés par la gestion municipale actuelle.

Moment très sympathique pour ce lancement de  l’association EPL 3e, en présence de Michel Havard ; des amis que l’on retrouve après quelques années et des personnes qui nous rejoignent. Cette association rassemble les élus municipaux EPL et tous les Lyonnais qui souhaitent travailler à un projet alternatif pour la Ville de Lyon. Je suis l’animateur pour le 3e arrondissement : n’hésitez pas à me contacter via la rubrique « Contact » de ce blog si vous souhaitez nous rejoindre.

Dès ce week-end, nous avons mené une première action avec la diffusion sur les marchés du 3e de notre bilan de la mi-mandat. Disons-le clairement, le climat est assez hostile à la « politique » du fait des affaires récentes. Mais en fait, après explication de notre démarche, j’ai surtout noté un intérêt pour les questions municipales et la vision de l’opposition sur le bilan de mi-mandat et pas mal de doléances. Bref, une présence de proximité très utile !

Ambiguïté suite

Voici le texte de mon intervention lors de la dernière Assemblée plénière du Conseil régional le 27 mai, lors du débat sur l’aide au colloque et séminaire scientifiques, première mesure de mise en oeuvre de la stratégie régionale de la recherche et de l’enseignement supérieur.

“Monsieur le Président,

Nous sommes favorables au soutien par la Région des colloques, congrès et séminaires, dans le but d’inciter à la multiplication de ce type de manifestations et d’accroître leur importance. Nous y sommes favorables parce que ces manifestations peuvent être des opportunités :

  • d’ouverture,
  • de confrontation des idées,
  • de promotion et de rayonnement de l’enseignement supérieur et de la recherche de notre région.

 Ces manifestations servent en cela les objectifs prioritaires de développement du Savoir et de diffusion de la Connaissance.

Nous avons cependant quelques interrogations et inquiétudes à la lecture de votre projet de délibération.

Tout d’abord, ce qui me semble être une clarification : ce que nous devons viser c’est l’appui au rayonnement des communautés scientifiques et non pas le rayonnement de la Région, en tant que collectivité, auprès des communautés scientifiques, tel que c’est écrit dans la délibération. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un lapsus rédactionnel sur vos objectifs mais plutôt un exemple du verbiage que vous déploriez samedi dernier à Dardilly. Ce dispositif que nous examinons aujourd’hui ne saurait en effet poursuivre un objectif de promotion politique de l’institution régionale.

Interrogations et inquiétudes car cette délibération est dans la lignée de votre stratégie régionale de l’enseignement supérieur et de la recherche, et de ses ambiguïtés congénitales ; des ambiguïtés congénitales qui avaient conduit, je vous le rappelle, à son adoption à une très courte majorité.  

Par ambiguïtés congénitales, je veux parler de l’écart qui n’est jamais loin dans vos propos entre d’une part un soutien, logique et souhaitable, à la performance et au rayonnement des établissements de recherche et d’enseignement supérieur, et d’autre part, d’autres priorités que vous mentionnez dans vos motifs. Dans le cas présent, il me semble que les séminaires et autres congrès doivent d’abord favoriser des avancées de la connaissance, sur les thèmes d’études et de recherche, au bénéfice des étudiants, enseignants et chercheurs, et non pas se focaliser sur le fonctionnement des établissements. Pour ce fonctionnement, c’est moins de discours que d’actes dont nous avons besoin comme vous l’a d’ailleurs rappelé récemment Mme la Ministre à propos de la mise en œuvre du Plan campus.

Les critères de sélection des projets qui figurent dans l’annexe de la délibération ne nous posent pas de problème. Par contre, la rédaction de vos motifs semble porteuse d’un dérapage dans la finalité de cette aide. Nous sommes donc vigilants sur l’évolution possible de ces critères. Ce sera l’objet d’un de nos amendements.

Nous avons noté également une incohérence concernant l’éligibilité des collectivités territoriales au dispositif. Dans vos motifs, vous indiquez que le soutien de la Région peut aller à une collectivité territoriale, mais sous réserve d’un partenariat avec un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche. Cette condition disparaît dans vos critères d’éligibilité alors qu’elle est explicitement précisée pour les associations et les fondations.

Nous pensons que cette condition de partenariat est sage. C’est pourquoi nous proposons un amendement pour l’établir dans l’annexe. En effet, exiger un partenariat avec la recherche et l’enseignement supérieur, c’est la garantie que l’on traitera bien d’un sujet dans l’intérêt des étudiants, chercheurs et enseignants. Disons-le clairement, c’est éviter de financer des manifestations organisées par des collectivités PS dans le seul but d’alimenter la jacquerie institutionnelle contre le Gouvernement, sur les sujets d’enseignement supérieur et de recherche. Chacun sait que nous ne parlons pas ici d’un risque hypothétique.

Laissons l’argent destinée à la recherche et à l’enseignement supérieur, au monde de la recherche et de l’enseignement supérieur.

Nous proposons donc deux amendements de précaution et de clarification.

Comme nous l’avons dit lors du débat sur la stratégie régionale, l’engagement massif de la Région (130 millions d’euros par an), sur cette compétence optionnelle, ne peut se justifier que par un soutien à la performance des établissements et au développement de la Connaissance.”

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