Voici le texte de mon intervention lors de la dernière Assemblée plénière du Conseil régional le 27 mai, lors du débat sur l’aide au colloque et séminaire scientifiques, première mesure de mise en oeuvre de la stratégie régionale de la recherche et de l’enseignement supérieur.
“Monsieur le Président,
Nous sommes favorables au soutien par la Région des colloques, congrès et séminaires, dans le but d’inciter à la multiplication de ce type de manifestations et d’accroître leur importance. Nous y sommes favorables parce que ces manifestations peuvent être des opportunités :
- d’ouverture,
- de confrontation des idées,
- de promotion et de rayonnement de l’enseignement supérieur et de la recherche de notre région.
Ces manifestations servent en cela les objectifs prioritaires de développement du Savoir et de diffusion de la Connaissance.
Nous avons cependant quelques interrogations et inquiétudes à la lecture de votre projet de délibération.
Tout d’abord, ce qui me semble être une clarification : ce que nous devons viser c’est l’appui au rayonnement des communautés scientifiques et non pas le rayonnement de la Région, en tant que collectivité, auprès des communautés scientifiques, tel que c’est écrit dans la délibération. J’espère qu’il ne s’agit pas d’un lapsus rédactionnel sur vos objectifs mais plutôt un exemple du verbiage que vous déploriez samedi dernier à Dardilly. Ce dispositif que nous examinons aujourd’hui ne saurait en effet poursuivre un objectif de promotion politique de l’institution régionale.
Interrogations et inquiétudes car cette délibération est dans la lignée de votre stratégie régionale de l’enseignement supérieur et de la recherche, et de ses ambiguïtés congénitales ; des ambiguïtés congénitales qui avaient conduit, je vous le rappelle, à son adoption à une très courte majorité.
Par ambiguïtés congénitales, je veux parler de l’écart qui n’est jamais loin dans vos propos entre d’une part un soutien, logique et souhaitable, à la performance et au rayonnement des établissements de recherche et d’enseignement supérieur, et d’autre part, d’autres priorités que vous mentionnez dans vos motifs. Dans le cas présent, il me semble que les séminaires et autres congrès doivent d’abord favoriser des avancées de la connaissance, sur les thèmes d’études et de recherche, au bénéfice des étudiants, enseignants et chercheurs, et non pas se focaliser sur le fonctionnement des établissements. Pour ce fonctionnement, c’est moins de discours que d’actes dont nous avons besoin comme vous l’a d’ailleurs rappelé récemment Mme la Ministre à propos de la mise en œuvre du Plan campus.
Les critères de sélection des projets qui figurent dans l’annexe de la délibération ne nous posent pas de problème. Par contre, la rédaction de vos motifs semble porteuse d’un dérapage dans la finalité de cette aide. Nous sommes donc vigilants sur l’évolution possible de ces critères. Ce sera l’objet d’un de nos amendements.
Nous avons noté également une incohérence concernant l’éligibilité des collectivités territoriales au dispositif. Dans vos motifs, vous indiquez que le soutien de la Région peut aller à une collectivité territoriale, mais sous réserve d’un partenariat avec un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche. Cette condition disparaît dans vos critères d’éligibilité alors qu’elle est explicitement précisée pour les associations et les fondations.
Nous pensons que cette condition de partenariat est sage. C’est pourquoi nous proposons un amendement pour l’établir dans l’annexe. En effet, exiger un partenariat avec la recherche et l’enseignement supérieur, c’est la garantie que l’on traitera bien d’un sujet dans l’intérêt des étudiants, chercheurs et enseignants. Disons-le clairement, c’est éviter de financer des manifestations organisées par des collectivités PS dans le seul but d’alimenter la jacquerie institutionnelle contre le Gouvernement, sur les sujets d’enseignement supérieur et de recherche. Chacun sait que nous ne parlons pas ici d’un risque hypothétique.
Laissons l’argent destinée à la recherche et à l’enseignement supérieur, au monde de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Nous proposons donc deux amendements de précaution et de clarification.
Comme nous l’avons dit lors du débat sur la stratégie régionale, l’engagement massif de la Région (130 millions d’euros par an), sur cette compétence optionnelle, ne peut se justifier que par un soutien à la performance des établissements et au développement de la Connaissance.”