Virage à droite. Telle est la teneur de nombreux commentaires et réactions politiques à l’interview de Nicolas Sarkozy sur ses valeurs pour la France dans le Fig Mag. Pour ma part, je trouve que nous sommes plutôt dans la continuité du projet présidentiel de 2007. Je m’en félicite et en tant que (toujours !) candidat pour porter les couleurs de l’UMP pour les législatives dans la 4e circonscription, je suis prêt à porter ces orientations.
Mais revenons sur le fond des positions exprimées par Nicolas Sarkozy. Je serai tenté d’abord de conseiller à chacun de lire l’article dans son intégralité et de ne pas s’en tenir aux commentaires qui en sont faits ou à des « réactions réflexes ».
Nicolas Sarkozy confirme que les trois valeurs travail, responsabilité et autorité restent pleinement d’actualité. Il est vrai qu’elles témoignent d’un choix de société. A chacun de se déterminer à ce propos. Pour ma part j’adhère pleinement au couple liberté-responsabilité, et je partage qu’il ne peut y avoir de société constituant un cadre d’épanouissement, sans devoirs et régulations, et cela dans tous les domaines et à tous les niveaux. L’autorité reste par ailleurs un pilier essentiel.
Concernant le travail, je partage aussi l’idée que ce n’est pas seulement une dimension incontournable. Il contribue aussi à l’accomplissement personnel. Pour ce qui est orientations définies par le Président pour développer le travail, et donc lutter contre le chômage, nous sommes bien obligés de reconnaître que le volet « insertion professionnelle » de certains dispositifs reste insuffisant. La question se posait déjà avec le RMI, le RSA ne semble pas donner pleine satisfaction. Il ne faut pas abandonner ce volet « insertion ».
Concernant les orientations sur le système d’indemnisation du chômage, je crois utile de citer précisément les propos du Président : « Passé un délai de quelques mois, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d’emploi devra choisir une formation qualifiante. Celle-ci sera définie par un comité national qui identifiera, avec des chefs d’entreprise et des syndicalistes, les secteurs d’avenir créateurs d’emplois. A l’issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d’accepter la première offre d’emploi correspondant au métier pour lequel il aura été formé ».
Qu’y-a-t-il de scandaleux dans cette approche consistant à organiser un système efficace de réorientation professionnelle, quand cela s’avère inévitable ? Il me semble au contraire voir dans cette proposition une approche cohérente répondant aux intérêts indivuels et collectifs. Je ferais juste deux remarques : la nécessité de mener aussi le chantier sur l’orientation professionnelle initiale, et peut être des précisions ou des modulations à apporter sur l’impératif d’acceptation de la première offre d’emploi.
Faut-il procéder par référendum pour adopter une telle réforme ? Pourquoi pas, puisqu’il s’agit quand même d’un choix majeur sur les responsabilités individuelles et collectives concernant le marché du travail. Contrairement à ce que j’entends, il me semble possible de répondre par oui ou non si l’exposé des principes de la réforme est clair.
Je viens d’entendre François Hollande dénoncer les propos de Nicolas Sarkozy sur la politique de l’immigration. Là encore, que chacun lise le texte. Outre la confirmation de son opposition au droit de vote des étrangers non communautaires , Nicolas Sarkozy dit qu’il faut aller plus loin pour mieux réguler l’immigration. Ses orientations sont assez techniques, constatant que la complexité de notre système judiciaire est un obstacle à une régulation efficace. Le référendum sur cette question n’est pas posé par principe, mais seulement s’il faut une révision de la Constitution.
Adhésion totale également à la proposition de moduler les dotations de l’Etat aux collectivités locales en fonction des efforts de maîtrise des dépenses réalisés par ces collectivités. En ces temps où la rigueur est au programme, il faut responsabiliser. Alors que je viens de ferrailler au Conseil régional sur l’évaluation des politiques régionales (voir video de mon dernier post), cela me parle.