Le meeting de Villepinte a été un moment très fort. Par l’ampleur de la mobilisation ; jamais je n’avais vu une telle foule, un espace aussi vaste, partager cette ambition. Mais la force était aussi dans le discours de Nicolas Sarkozy.
On reprochait à la campagne de tourner en rond, de manquer de hauteur. Il est vrai qu’avec un adversaire socialiste, champion de l’esquive et du va-et-vient programmatique, nous sommes confrontés à une réalité molle ; difficile de débattre projet contre projet.
A Villepinte, Nicolas Sarkozy a abordé les grands défis du pays : comment assurer l’équilibre de notre communauté nationale en maîtrisant les flux migratoires, comment assurer notre prospérité de demain et développer l’emploi, pour cela comment être en mesure de produire en France et comment donner toute leur chance à nos PME. En clair, comment assurer son avenir à la France. Et ces défis, il les a abordés au bon niveau, c’est-à-dire au niveau européen puisque c’est là que beaucoup se joue dorénavant.
La vigueur des ripostes donne bien la mesure de la force des propositions.
Dès hier soir, j’entendais ses compétiteurs dénoncer le repli sur soi, la tentation du protectionnisme. Ce n’est pas ce que j’ai compris du discours. Nicolas Sarkozy a plutôt dessiné les contours d’une France offensive, animé d’un esprit de conquête, forte de ses atouts… mais cette France offensive n’est pas naïve, elle n’entend pas être le « dindon de la farce ». Dans un contexte d’âpres luttes commerciales au plan mondial (cf le dossier en cours de la taxe carbone européenne sur le transport aérien et les menaces de rétorsions) elle entend défendre ses intérêts avec ses partenaires européens. Mais elle entend le faire avec des « mesures actuelles » et non pas de vieilles recettes.
J’ai aussi entendu les socialistes dénoncer la « contradiction » de Nicolas Sarkozy : comment notre candidat peut-il reprocher à François Hollande de vouloir renégocier le nouveau pacte de stabilité alors que lui-même fait des propositions (remise à plat du dispositif Shengen, European Business Act…) qui pourraient amener à modifier des traités européens ratifiés ? Mais les deux choses ne sont pas du même ordre : d’un côté, nous ne voulons pas remettre en discussion le pacte de stabilité parce qu’il faut assainir les finances publiques pour éviter la banqueroute. De l’autre, il s’agit d’impulser de nouvelles politiques européennes, pour répondre aux problèmes du moment. Tout cela ne fait que dévoiler l’approche du PS consistant à relâcher les efforts budgétaires tendant à maîtriser la dette, mais sans avoir de cap politique.
Enfin nous avons entendu les critiques « défaitistes » : mais comment peut-on faire des propositions sur des sujets qui concernent toute l’Union européenne ? Mais c’est tout
simplement l’expression d’une volonté politique, qui recueille l’assentiment des Français. Alors oui, cette vision d’une Europe qui protège devra être défendue à Bruxelles. Il faudra constituer des majorités européennes. C’est pour nous, militants politiques, une nouvelle frontière. Mais pourquoi la France ne serait-elle pas, une fois de plus, à l’avant-garde ? Et qui mieux que Nicolas Sarkozy pourrait jouer ce rôle moteur ? Ne l’a-t-il pas démontré de façon incontestable avec la mobilisation pour endiguer les effets de la crise, ou en matière de politique internationale (Géorgie, Libye) ?