Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : mai 2012

Un système bancal

Suite à son entrée au Gouvernement, Madame Vallaud-Belkacem a donc renoncé in extremis à se présenter aux élections législatives dans la 4e circonscription. Chacun y va de son commentaire ou analyse sur ce renoncement. Pour ma part, voilà plusieurs mois que je déplore l’emballement médiatique autour de Mme Vallaud-Belkacem, l’excès de personnalisation. Je ne souhaite donc pas participer à cette agitation en venant disserter sur le fait de savoir s’il y a tromperie, manque de prise de risque ou logique institutionnelle. J’ai juste envie de dire, pour ce qui concerne la 4e circonscription, tout ça pour ça !

Je regrette que nous ne puissions pas mener ce combat électoral contre Mme Vallaud-Belkacem. Il me motivait beaucoup. Si l’on met de côté le marketing politique à outrance, il aurait été intéressant de débattre projet contre projet, conception contre conception de la République française.

Je veux aussi, malgré ses “franchissements de ligne jaune” contre Nicolas Sarkozy, adresser mes félicitations républicaines à Madame Vallaud-Belkacem, pour son entrée au Gouvernement.

Maintenant, cette péripétie électorale m’inspire un commentaire à portée institutionnelle. Depuis l’instauration du quinquennat, et la mise en place de la séquence pour l’instant bien réglée “présidentielle-législatives”, il me semble que cette période entre les deux élections est un peu bancale. Est-il vraiment opportun de mettre en place un Gouvernement temporaire de quelques semaines ? Ne serait-il pas préférable d’organiser une période de transition, le Gouvernement sortant gérant les affaires courantes jusqu’aux législatives. Les Etats-Unis par exemple connaissent une période de transition assez longue.

Cela permettrait d’attendre le résultat des législatives pour établir, et bien doser, la composition gouvernementale et cela éviterait ainsi de donner des signes politiques forts, avec ce Gouvernement temporaire, qui peuvent être remis en question quelques semaines plus tard. Rappelons-nous que notre régime n’est pas purement présidentiel. La représentation nationale assurée par l’Assemblée nationale est déterminante.

C’est d’autant plus le cas avec la séquence que nous vivons actuellement, avec une courte élection d’un Président de la République, dans une logique “contre” plutôt qu’une dynamique de mobilisation sur un projet. Le scrutin législatif de juin reste ouvert, sachant qu’il n’y a pas de majorité de gauche dans le pays et que les réalités commencent déjà à s’imposer à François Hollande. Dans cette phase transitoire, il aurait pu au moins nous être épargnées les dénominations “baroques” de certains ministères, pour s’en tenir au classique.

Une telle transition permettrait d’éviter aussi ces interrogations sur les projets et plans de carrière des nouveaux ministres. Chacun des nouveaux ministres “politiques” potentiels pourrait ainsi concourir aux législatives, se battre pour contribuer à la conquête de la majorité législative, et en fonction du résultat global et personnel, intégrer ou non le nouveau Gouvernement.

Sur ce, pour nous la campagne continue !

 

Divergences majeures

Hier notre concurrente PS pour les élections législatives dans la 4e circonscription du Rhône, était l’invitée de la Voix est libre sur France 3. Deux positions prises par cette candidate en disent long sur le vrai choix pour la France que constituent ces prochaines élections législatives. En donnant une majorité aux forces de gauche, les Français prendraient le risque d’engager le pays sur des voies très néfastes, puisque rappelons-le, les politiques nationales sont votées par le Parlement.

Première position de Madame Vallaud-Belkacem qu’il faut souligner : celle sur la présence de drapeaux étrangers lors des rassemblements pour célébrer la victoire de François Hollande. Le journaliste de France 3 lui demandait si elle n’était pas gênée par la présence de drapeaux étrangers plus nombreux que l’emblème national. Elle a répondu que ce n’était pas un problème mais au contraire une richesse, ces drapeaux pouvant rappeler l’origine des personnes.

Je ne suis pas surpris de cette position puisque Mme Vallaud-Belkacem semble avoir la conception d’une République reposant sur l’addition de minorités. Ce n’est pas la mienne : la République est d’abord Une et indivisible, et nous sommes nombreux à le penser à droite comme à gauche. Et je trouve effectivement choquant qu’un soir d’élection présidentielle, une victoire soit saluée avec des emblèmes d’Etats étrangers. Chacun peut être fier de ses éventuelles origines étrangères, vouloir conserver des coutumes compatibles avec nos règles de vie et faire vivre des éléments de sa culture d’origine. Mais affirmer son appartenance à une autre communauté nationale, en brandissant un drapeau qui est un emblème national, c’est quelque chose de bien différent. C’est une action, peut être maladroite, mais qui interroge au plan symbolique sur l’adhésion au projet collectif au sein de la République française. Je rappelle l’article 2 de notre Constitution “L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge”.

Quant à l’explication complémentaire de Mme Vallaud-Belkacem, consistant à dire que ces drapeaux étrangers s’étaient ainsi placés sous la bannière de la République française, je serais intéressé d’avoir l’avis sur la question de ceux qui les arboraient…

Bref cette affaire des drapeaux de la Bastille pose selon moi la question de la conception que l’on se fait de la République.

Autre sujet de grande divergence avec Mme Vallaud-Belkacem, la question du coût du travail. Une syndicaliste qui témoignait dans le cadre de l’émission a dit qu’elle en avait marre d’entendre parler du coût du travail et se demandait qui avait pu inventer ce concept. Et Mme Belkacem de répondre « la droite ». Laisser penser que le coût du travail est un faux problème me semble lourd de conséquences pour notre future politique économique et sociale, notamment en termes de redynamisation de l’industrie.

Certes le travail est d’abord une richesse, et chacun sait bien que notre famille politique le place parmi ses valeurs. Il ne s’agit pas de dire que le travail est un poste de coûts qui doit être réduit par principe. Le travail doit au contraire être promu, enrichi et valorisé. Mais pour autant, nier la nécessité de veiller à une maîtrise du coût du travail, dans toutes ses composantes, notamment sous l’angle des charges, dans un environnement de haute concurrence internationale (y compris au plan européen), est tout simplement suicidaire.

Quand on entend ainsi que le coût du travail est un faux problème, on se dit qu’on a bien raison de croire que la gauche de 2012 garde les mêmes travers que celle de 1981.

Lien vers l’émission

http://www.pluzz.fr/la-voix-est-libre—rhone-alpes-2012-05-12-11h30.html

Tradition montchatoise

Nous étions présents hier soir avec Dominique Nachury et Sylvie Pendarias, conseillère du 3e arrondissement, à la soirée de présentation des chars des prochaines Fêtes de Montchat. L’occasion de saluer le magnifique travail réalisé par le Comité des fêtes pour construire ces chars, faisant vivre ainsi une tradition montchatoise. L’occasion aussi d’avoir une pensée pour Monsieur Charvaz qui a porté pendant des années ces Fêtes de Montchat. Une tradition dont le Chat en arrière plan de la photo est le symbole !

Commémoration de l’armistice du 8 mai 1945

Nous étions présents avec ma collègue Sylvie Pendarias du Conseil du 3e à la cérémonie de commémoration de Montchat. En tant que candidat-suppléant aux élections législatives dans la 4e circonscription, je représentais Dominique Nachury qui participait à la cérémonie du Parc de la Tête d’Or.

Une (courte) victoire… mais à quel prix !

François Hollande a remporté l’élection présidentielle. Mais avec 51 %, nous sommes bien loin d’un raz-de-marée ou d’une adhésion massive, contrairement à ce dont on nous a abreuvé depuis des mois. Clairement, il s’agit d’un petit score, quand on sait ce qu’il recouvre : des électeurs de gauche certes, mais aussi des électeurs “anti Nicolas Sarkozy” que la gauche a su habilement “exciter” ces dernières années et encore tous ces suffrages qui se sont portés sur Hollande, suite aux calculs politiciens irresponsables ou petites rancoeurs de certains “responsables” politiques. Le fameux rassemblement est bien court et peu homogène. Comme je l’ai écrit au lendemain du 1er tour, je suis convaincu qu’il n’y a pas de majorité de gauche dans ce pays. Cela doit inviter le PS a beaucoup de prudence et de modestie. Et cela ouvre de réels espoirs pour le centre et la droite pour les législatives, si nous savons garder notre sang froid, éviter toute division et promouvoir nos propositions pour la mandature.

Mais je voudrais à ce stade revenir sur cette courte victoire de François Hollande, et souligner son douloureux prix, qui laissera des traces dans le pays.

D’abord il faut constater qu’une fois de plus, le pays est tombé dans la caricature en cette fin de campagne. De nouveau, le champ médiatique a montré qu’il n’était pas possible d’aborder les questions de nationalité, de cohésion nationale, de valeurs de la République française, de sécurité et de tranquillité publique, sans que les défenseurs de ces thèmes se fassent injurier. Des débats qui ne posent aucuns problèmes dans la plupart des pays, devraient ainsi demeurer tabous en France. En jouant ce petit jeu de la diabolisation, les forces de gauche ont certainement gagné à elles quelques électeurs “modérés”. Cela a contribué à leur victoire, mais quel risque pour l’avenir. De plus en plus de Français ne supportent plus cette chape de plomb moralisatrice.

Ensuite, revenons sur ce mandat de Nicolas Sarkozy. Jamais un Président de la République n’a fait l’objet d’attaques coalisées aussi violentes. Quels panache et dignité dans la “réponse” de Nicolas Sarkozy hier soir. Depuis 5 ans, un patient travail de sape a été organisé, il faut le reconnaître avec habileté. La vigueur de la fronde a été à la hauteur de la volonté réformatrice de Nicolas Sarkozy. Parallèlement, la gauche a de façon totalement irresponsable, saisi toutes les occasions pour semer l’indignation dans le pays. Résultats, il y a aujourd’hui dans le pays :

  • d’une part un certain déni des efforts et réformes à poursuivre,
  • et d’autre part, trop souvent, une “culture” de l’indignation là où il faudrait construire ensemble.

En préparant ainsi sa victoire, la gauche a pris une très grosse responsabilité. Saura-t-elle maintenant lever ces pesanteurs et maîtriser ces réflexes d’indignation ?

Je constate que le ton a beaucoup changé depuis dimanche soir. Les responsables socialistes font maintenant appel au large rassemblement, à la concorde, on sensibilise (enfin) aux efforts à poursuivre. Mais au passif de la gauche, il reste son attitude depuis 2007, et le choix qu’elle a fait de la victoire “à tous prix”.

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