Suite à son entrée au Gouvernement, Madame Vallaud-Belkacem a donc renoncé in extremis à se présenter aux élections législatives dans la 4e circonscription. Chacun y va de son commentaire ou analyse sur ce renoncement. Pour ma part, voilà plusieurs mois que je déplore l’emballement médiatique autour de Mme Vallaud-Belkacem, l’excès de personnalisation. Je ne souhaite donc pas participer à cette agitation en venant disserter sur le fait de savoir s’il y a tromperie, manque de prise de risque ou logique institutionnelle. J’ai juste envie de dire, pour ce qui concerne la 4e circonscription, tout ça pour ça !
Je regrette que nous ne puissions pas mener ce combat électoral contre Mme Vallaud-Belkacem. Il me motivait beaucoup. Si l’on met de côté le marketing politique à outrance, il aurait été intéressant de débattre projet contre projet, conception contre conception de la République française.
Je veux aussi, malgré ses “franchissements de ligne jaune” contre Nicolas Sarkozy, adresser mes félicitations républicaines à Madame Vallaud-Belkacem, pour son entrée au Gouvernement.
Maintenant, cette péripétie électorale m’inspire un commentaire à portée institutionnelle. Depuis l’instauration du quinquennat, et la mise en place de la séquence pour l’instant bien réglée “présidentielle-législatives”, il me semble que cette période entre les deux élections est un peu bancale. Est-il vraiment opportun de mettre en place un Gouvernement temporaire de quelques semaines ? Ne serait-il pas préférable d’organiser une période de transition, le Gouvernement sortant gérant les affaires courantes jusqu’aux législatives. Les Etats-Unis par exemple connaissent une période de transition assez longue.
Cela permettrait d’attendre le résultat des législatives pour établir, et bien doser, la composition gouvernementale et cela éviterait ainsi de donner des signes politiques forts, avec ce Gouvernement temporaire, qui peuvent être remis en question quelques semaines plus tard. Rappelons-nous que notre régime n’est pas purement présidentiel. La représentation nationale assurée par l’Assemblée nationale est déterminante.
C’est d’autant plus le cas avec la séquence que nous vivons actuellement, avec une courte élection d’un Président de la République, dans une logique “contre” plutôt qu’une dynamique de mobilisation sur un projet. Le scrutin législatif de juin reste ouvert, sachant qu’il n’y a pas de majorité de gauche dans le pays et que les réalités commencent déjà à s’imposer à François Hollande. Dans cette phase transitoire, il aurait pu au moins nous être épargnées les dénominations “baroques” de certains ministères, pour s’en tenir au classique.
Une telle transition permettrait d’éviter aussi ces interrogations sur les projets et plans de carrière des nouveaux ministres. Chacun des nouveaux ministres “politiques” potentiels pourrait ainsi concourir aux législatives, se battre pour contribuer à la conquête de la majorité législative, et en fonction du résultat global et personnel, intégrer ou non le nouveau Gouvernement.
Sur ce, pour nous la campagne continue !