Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’après 17 juin n’a pas donné lieu à un temps mort ! La semaine a été bien rythmée entre les conclusions politique (hâtives) tirées du scrutin, des échanges vifs au sein de notre famille sur ces conclusions, et, en fin de semaine, au plan local, la proposition de Michel Havard d’organiser des primaires de la droite et du centre en amont des municipales.
Il est vrai que nous avons intérêt, avant même ou en parallèle de l’attribution des responsabilités futures au sein du Mouvement, à bien (re)définir notre socle de valeurs et nos orientations programmatiques. Pour autant, sans doute ne faut-il pas le faire dans la précipitation, sur la base des seuls résultats des législatives, ou selon des angles de vue très restreints. Je pense que s’il s’agit de déterminer ce qu’attendent de nous les électeurs de la droite et du centre, mieux vaut se baser d’abord sur le déroulement et les scores de l’élection présidentielle. Les législatives ont été un scrutin “très partiel” d’une certaine manière, de nombreux de nos électeurs préférant sortir du jeu, pour des raisons multiples d’ailleurs. Je ne perçois pas en tous cas une aspiration évidente à recentrer la ligne de l’UMP, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des évolutions à apporter dans la façon de porter notre message.
Au plan local, Michel Havard a présenté son projet d’organiser des primaires en amont des prochaines municipales à Lyon pour départager les prétendants à droite. C’est à mon avis courageux et innovant. Avec ce principe de primaires ouvertes, c’est en tous cas le moment de vérité pour ceux qui, à droite, ont basé leur campagne sur une différence de méthode avec l’UMP. Ces primaires peuvent être une opportunité de clarification et de dynamisation. J’y souscris à deux conditions :
- d’une part, qu’elles reposent sur de vraies visions pour Lyon, avec des projets, et qu’elles ne se bornent pas à une compétitition “de postures” ou “de caractères”,
- d’autre part, il ne faut pas que cela fasse perdre à l’élection municipale sa dimension d’aventure collective, d’équipe. Certes, une liste doit être tirée par un leader. Mais une élection municipale, c’est aussi proposer une association de compétences et de profils pour la ville et ses 9 arrondissements. Et l’un des points importants, c’est la cohérence et la performance de cette association de compétences. Il ne faudrait pas, au moment même où la gauche lyonnaise va être de plus en plus confrontée aux problèmes de l’exercice par trop solitaire du pouvoir, que nous nous engagions aussi dans la voie de la personnalisation excessive. Veillons, si primaires il y a, à ce que cela ne pénalise pas l’incontournable dimension collective de la démarche.
Ces deux conditions renvoient à un réglage fin de la méthode et du calendrier.