Voilà ce que j’aurais pu dire dimanche 16 septembre, lors de la Fête de Chambovet, en tant que suppléant représentant la députée de la circonscription Dominique Nachury, si le Maire de Lyon n’avait pas jugé cette prise de parole inopportune…
Cette Fête du Parc Chambovet est intervenue alors que la Ville de Lyon a décidé d’acquérir le terrain du parc, propriété jusqu’alors des Hospices civils. Cette acquisition est une très bonne chose. Cela ne me gêne pas de le dire, même si c’est une mairie PS qui le réalise. Depuis longtemps, cette intégration du Parc au patrimoine de la Ville a été défendue, à droite comme à gauche. Les différentes équipes d’arrondissement ont toujours plaidé pour. D’anciens maires de Lyon, Michel Noir et Raymond Barre, avaient su prendre des décisions permettant de s’engager sur la voie d’une pérennisation du Parc. Cette acquisition, nous l’avons demandée, nous la soutenons. J’avais d’ailleurs rappelé les élus PS à leur promesse il y a quelques mois.
Pourquoi est-ce si important que le Parc Chambovet devienne propriété de la Ville de Lyon ? Parce qu’il faut assurer un avenir durable à cet espace naturel remarquable : c’est un admirable coin de nature, un lieu d’évasion, offrant une magnifique vue sur la ville et les Monts du Lyonnais. C’est aussi un espace riche en histoire. Bref, c’est un élément évident du patrimoine de la Ville.
Dans cette longue histoire, il faut souligner le rôle joué par les Montchatois pour assurer un avenir durable au Parc. Des centaines d’habitants se sont mobilisés dans la durée pour soutenir ce projet. Ils sont nombreux à s’être investis dans l’Association du Parc Chambovet pour le porter. D’autres associations, comme le CIL ou celles qui gèrent les jardins du secteur, ont aussi défendu le projet. Au-delà du combat pour l’acquisition, l’Association du Parc Chambovet a aussi contribué à la « conception » de cet espace vert, lui donnant sa spécificité d’espace « nature ». Elle s’est aussi investie pour régler les litiges sur l’utilisation du parc qui ont pu se produire. Son président actuel, M. Desbiolles, continue ce combat avec constance et intransigeance. Comme je l’ai souligné en Conseil d’arrondissement, Chambovet, c’est aussi un remarquable exemple de participation citoyenne authentique.
Maintenant, cette acquisition ne marque pas la fin de l’histoire. L’avenir reste à construire et il y a un défi à relever par la Ville. Dans son discours du 16 septembre, Gérard Collomb a dit qu’à la question « que faut-il faire maintenant pour le Parc Chambovet ? », il fallait répondre « surtout rien ». Je ne partage pas cette position. Oui, il faut préserver la spécificité du Parc Chambovet, à savoir un parc aux aménagements limités et dont on veille à ne pas trop encadrer la nature. L’intégration du Parc au domaine municipal ne doit conduire ni à des aménagements bétonnés, ni à une harmonisation par principe avec ce que l’on peut trouver ailleurs.
Mais pour autant, il ne faut pas que le Parc soit en marge de la gestion municipale des espaces verts. Cet espace doit bénéficier du même niveau de service que les autres. C’est tout particulièrement vrai pour les questions de sécurité et de respect des règles de fréquentation.
Formons le souhait qu’un projet d’avenir pour le Parc, affirmant sa vocation, ses caractéristiques, sa gestion, puisse se dessiner, dans une approche de proximité, avec les Montchatois.