Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : janvier 2013

Enseignement supérieur : quelles coopérations au niveau régional ?

Comme je m’y suis engagé cette semaine sur Twitter, quelques infos sur la réflexion qui s’ouvre au niveau régional autour du projet d’Alliance de l’Université Rhône-Alpes.

Nous avions demandé, parce que ce n’était pas le cas, à ce que ce projet puisse être débattu (aussi) dans le cadre du fonctionnement démocratique de la Région, et que cette Alliance ne résulte pas (seulement) d’une co-construction Exécutif régional/direction des Universités-Grandes écoles. Le Président Queyranne est ainsi venu exposer en Commission “Enseignement supérieur / Recherche” les tenants de ce projet.

L’objectif de l’Alliance de l’Université Rhône-Alpes serait d’organiser des coopérations au niveau régional entre les établissements d’enseignement supérieur, pour gagner en cohérence et en réactivité en matière d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Autrement dit, des coopérations renforcées au niveau régional peuvent-elles contribuer à améliorer les performances de l’enseignement supérieur ? La réflexion est lancée autour de cinq thèmes : l’international, l’orientation-insertion professionnelle, la vie étudiante, la recherche-innovation-valorisation, le lien culture-université.

Cette réflexion débute dans un contexte en évolution. A la suite des Assises de l’enseignement supérieur qui se sont tenues cet automne, un projet de loi est en cours de préparation. Le rapport Le Déault réalisé à l’issue de ses assises fait un certain nombre de propositions d’évolution : parmi elles, les PRES (pôles d’enseignement supérieur et de recherche) ayant rencontré des limites, il est proposé de créer de nouvelles instances de coopération, les communautés d’universités. Parallèlement, le projet de loi pour l’acte III de la décentralisation avance. Il semble que suite aux assises, la Gauche fasse un peu machine arrière sur la régionalisation des compétences en matière d’enseignement supérieur.

Pour ma part, j’entre dans ce débat sans “idéologie”, position “à la mode” ou schéma préconçu. C’est un peu comme sur le sujet de la Métropole, dans le contexte de la décentralisation. Les premières questions à se poser sont les suivantes : quelle valeur ajoutée pour les coopérations entre établissements d’enseignement supérieur, avec quel degré de coopération ? Quel est le bon niveau territorial pour chacune de ces coopérations à valeur ajoutée, en recherchant l’efficience d’ensemble ? Quelle mise en oeuvre des coopérations pour que chacune des parties prenantes de l’enseignement supérieur (enseignants, chercheurs, étudiants, monde économique, collectivités territoriales…) puisse y jouer son rôle ?

Je suis preneur de tous avis sur ces questions, de façon publique ou privée, via ce blog ou par courrier/courriel à mon intention à la Région. Merci !

Pour l’urbain et l’humain, on repassera…

Chers lecteurs de ce blog, à l’occasion de ce premier post de 2013, après une petite période de relâche (il faut bien déconnecter parfois), je voudrais tout d’abord vous présenter tous mes voeux pour cette année nouvelle : que cette année vous permette de réaliser toutes vos aspirations, dans la sérénité !

Je forme le voeu aussi que notre 3e arrondissement trouve la voie d’un développement équilibré et maîtrisé.

Malheureusement, la modification du Plan Local d’Urbanisme, en cours d’adoption, ne va pas vraiment dans ce sens. C’est ce que j’ai dénoncé, à l’occasion du Conseil d’arrondissement du 8 janvier.

Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention. Les élus du groupe UMP ont voté contre cette modification.

Je vous invite à vous intéresser à l’enquête publique qui se déroulera sur le sujet sous peu. Je reste à votre écoute sur ces sujets.

“Monsieur le Maire,

L’élaboration ou la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) sont du ressort du Grand Lyon. Mais chacun sait que les communes, et les arrondissements à Lyon, contribuent largement à leur conception, en exposant les besoins et préoccupations.

Force est de constater que la teneur de cette modification n°10 est décevante et dangereuse pour notre arrondissement.

Elle est décevante par ses « oublis ».

Chacun connait la préoccupation des habitants du quartier de Montchat qui constatent semaine après semaine, la disparition d’un bâti caractéristique de l’urbanisme du quartier, et la perte d’éléments de ce bâti qui constituaient un patrimoine local, contribuant à l’identité du quartier.

Il y a un an, j’avais soulevé le problème dans ce conseil, en vous proposant un vœu (pour mémoire) visant à peser afin que la présente modification du PLU permette une meilleure protection du patrimoine montchatois, en inscrivant certains immeubles sur la liste des éléments bâtis à préserver.

Le moins que l’on puisse dire c’est que ce vœu ne vous avait pas intéressés. Mme Panassier, adjointe à l’urbanisme, avait alors qualifié ma démarche d’indécente, sans que cela n’évoque de réaction de votre part Monsieur le Maire.

Et effectivement, depuis un an, vous n’avez rien fait, vous n’avez pas saisi l’opportunité de cette modification pour faire en sorte que le PLU protège mieux le quartier de Montchat. C’est une grosse erreur, un laisser-faire que je dénonce.

Mme Panassier vous parliez d’indécence. Je dirais, de façon modérée, pour rester dans l’esprit de Noël, que vous avez été légère sur ce sujet. Car bien sûr, contrairement à vos allégations, il était possible de faire quelque chose dans le cadre de la modification dont nous parlons aujourd’hui.

La preuve : deux arrondissements voisins, le 7e et le 8e, proposent des inscriptions sur la liste du bâti à préserver dans le cadre de cette modification. Que je sache le même droit de l’urbanisme s’applique à ces arrondissements !

La teneur de cette modification est aussi dangereuse pour notre arrondissement, avec ce qu’elle prépare pour le quartier Part-Dieu.

Je ne reviens pas sur le problème général, soulevé par Sylvie Pendarias, du déficit de concertation pour lancer des modifications aussi importantes pour le devenir du quartier. Mais je voudrais pointer le cas concret de la modification n°105, qui va se traduire :

  • Par une densification importante de l’habitat rue Desaix, avec de nouvelles constructions face à la barre,
  • Par la création de mails piétonniers qui rappellent furieusement de graves erreurs passées. Comment ne pas craindre que ces mails piétonniers, dont un va passer sous la barre Desaix, ne deviennent  un point noir en termes d’insécurité ?
  • Par des perspectives de démolition de résidences.

Voilà une « petite modification technique »,  en apparence, qui va bouleverser un secteur habité par des centaines d’habitants. Mme l’adjointe à l’urbanisme, l’an dernier, vous prétendiez qu’une modification du PLU ne pouvait que changer les choses à la marge. La marge est un peu grosse dans ce cas. Je pense que face à cet état de fait, vis-à-vis des habitants concernés, on peut effectivement parler d’indécence.

Pour notre part, nous ne voterons pas le lancement de cette modification.

Non pas parce que nous sommes opposés à l’évolution du PLU. Un tel document doit pouvoir évoluer.

Ce n’est pas non plus un non à toutes les modifications proposées. Certaines sont sans doute souhaitables.

Mais ce non vient sanctionner de graves manquements dans la gestion de proximité de l’urbanisme dans cet arrondissement. Des manquements par refus d’agir et des manquements par excès d’action, qui sont et seront payés au prix fort par les habitants.

Vous vous êtes fait élire sur l’urbain et l’humain, et votre bilan sera le béton sans concertation.”

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