Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : mai 2013

Renouveau démocratique

Dans le cadre des Débats de la 4e circonscription,

Dominique NACHURY, députée du Rhône, et son suppléant, votre serviteur,

vous invitent à débattre avec

Bruno LE MAIRE, ancien ministre, député de l’Eure

Lundi 3 juin à 19H

L’Escale lyonnaise, 100 rue de Créqui, Lyon 6e

C’est quoi ces aberrations I ?

Outre les promesses non tenues, la concertation déficiente, l’action de la gauche plurielle à la tête du 3e arrondissement se sera aussi traduite par des aberrations pour notre vie urbaine. Certes, il s’agit parfois de décisions de niveau Ville de Lyon ou Grand Lyon, mais pour autant, il revient à un Maire d’arrondissement de faire valoir la qualité de vie dans son arrondissement. C’est sa mission première. Sur les affaires que nous allons évoquer il y a eu déficience depuis 2008.

Pour évoquer ces aberrations, je vais consacrer ce premier épisode à la gestion prospective du logement, sujet clé s’il en est puisque cela influe à la fois sur la capacité de se loger et sur la qualité de vie en ville.

Le choix du développement résidentiel a été fait dans le SCOT, avec un objectif de construction de 150 000 logements d’ici 2030 pour les 72 communes concernées par ce schéma. Pour le bassin de vie centre (Lyon-Villeurbanne), cela devra se traduire par 60 000 logements supplémentaires, dont plus de 30 000 hors projets d’urbanisation déjà prévus. Dans un secteur de la ville déjà très dense, cet objectif ne sera pas tenu facilement.

Lors du 1er atelier de concertation sur la révision du PLU-H (Plan local d’urbanisme), le Maire du 3e a déclaré que notre arrondissement devait prendre sa part à la réalisation de cet objectif, et l’adjoint à la démocratie participative a invité les participants à faire des propositions pour déterminer les lieux où il était possible de réaliser de nouvelles constructions, ou de densifier le bâti existant. Les citoyens de l’arrondissement ont donc mission de trouver les m² à densifier autour de chez eux. Avis à la population, pour la densification, la concertation est autorisée !

Je trouve qu’il y a dans cette approche une aberration évidente. On nous demande de chercher des m² pour caser des logements mais depuis sept ans, on a laissé passer la formidable opportunité de créer un nouveau quartier à vivre, au cœur du 3e arrondissement, sur les tènements RVI et Merck. 90 000 m² en plein centre ville urbanisés à marche forcée sans y réaliser de logements de façon conséquente. Ces terrains uniques dans notre ville auraient dû être utilisés aussi pour contribuer au développement résidentiel de la ville.

Ajoutons que cette urbanisation sous forme de logements aurait été une approche valorisante en termes d’urbanisme. D’abord, c’était l’occasion d’assurer la continuité de la ville. Ce secteur RVI est en effet souvent vécu comme un espace de transition entre Montchat, Sans Souci et Monplaisir. Par ailleurs, la dimension des terrains à aménager donnait la possibilité de créer un véritable quartier à vivre, avec ses commerces et équipements, sans déstructurer l’habitat existant, comme nous avons eu l’occasion de le souligner maintes fois. Bref, une belle opportunité perdue !

Autre aberration sur ce secteur. On vient regretter aujourd’hui le fait qu’un projet de pépinière d’entreprises ne puisse se concrétiser sur le tènement RVI. On oublie de rappeler que la pépinière innovante qui existait, à côté, sur le tènement Merck, n’a pas été prolongée !

Pour le cadre urbain, il s’agit d’une erreur lourde, comme nous en avons vu d’autres à Lyon depuis 2001. Le type d’erreur qui freine le développement urbain, et dont il faut ensuite payer le prix.

A venir dans un 2e épisode, d’autres aberrations du mandat Thierry Philip.

C’est quoi cette concertation ?

Quel bilan tirer en matière de concertation après 5 ans de gauche plurielle dans le 3e arrondissement ? Attention, sur ce sujet de la démocratie participative, comme sur celui de la culture, nous sommes dans le domaine réservé de la gauche ! Elle serait la seule à en maîtriser la théorie et la pratique… Que pouvons-nous constater dans le 3e arrondissement ?

Le premier constat que l’on peut faire, c’est celui d’une concertation très étroitement encadrée. L’adjoint à la démocratie de proximité est le spécialiste en la matière, qui ne manque pas une occasion d’affirmer en préambule des réunions, ou de “faire un rappel au réglement”, pour tracer la frontière de ce qui est discutable dans les projets. Avec une telle approche, nos élus de gauche semblent douter de la capacité des citoyens à avoir un avis sur toutes les dimensions d’un problème. Ces cadrages donnent la malheureuse impression d’un père de famille traçant à ses enfants les limites du terrain de jeu… Cette concertation encadrée est bien sûr inacceptable, et je sais que nombreuses sont les personnes impliquées dans les conseils de quartier à partager ce point de vue. Cela explique d’ailleurs les nombreux abandons et démissions des conseils de quartier, que l’histoire municipale officielle tient bien sûr à gommer…

Dans les limites qui sont fixées par nos élus de gauche, ce que l’on peut dire c’est qu’il y a eu du bon et du moins bon en matière de concertation dans le cadre des conseils de quartier. Il faut reconnaître que sur certains projets de proximité, cette concertation a été réelle.

Mais, globalement, notre arrondissement a connu de grosses lacunes en matière de concertation.

Notons d’abord que certaines décisions ont été prises en l’absence de toute concertation : urbanisation du quartier de la Buire, création du terminus du tram pour le Grand Stade sur l’Esplanade Villette, modification à venir de l’itinéraire du C13 (l’information n’est pas concertation), réaménagement prévu de la place de Francfort (l’absence de concertation a conduit in fine au blocage du projet).

Pour l’aménagement des friches RVI et Merck, là encore, la concertation a été absente. La Mairie PS du 3e arrondissement ose écrire dans son bilan de mandat : “RVI une page nouvelle s’écrit, projet concerté avec vous” ! C’est l’un des mensonges du document. Car ces dernières années, aucune réflexion participative n’a été menée avec les habitants pour savoir comment ils voyaient le futur de ces “morceaux de ville”, au coeur du 3e (voir sur ce blog tous les billets que j’ai pu écrire sur le sujet). Nos édiles ont décidé pour nous, imposant leurs choix.  Le seul élément qui soit concerté, c’est l’aménagement interne de l’espace vert prévu dans le projet global. Je pense pour ma part que les choix sur le devenir de la Ville et de ses composantes peuvent aussi être concertés, bref une concertation sur l’urbanisme est possible et nécessaire.

Enfin nous souffrons aussi dans le 3e arrondissement de la concertation “écran de fumée”. J’entends par là les opérations de communication à gros budget censées apporter les informations et collecter le point de vue des habitants. Celle sur l’aménagement de la rue Garibaldi était dans cette lignée. Mais le summum est atteint avec la concertation “Part-Dieu 2020”, le Grand Lyon organisant un show autour du projet sans pour autant délivrer les informations qui impactent directement les habitants concernés, et sans prendre le temps de les écouter. La manipulation apparaît clairement lors des conférences du projet au cours desquelles des experts débatent pendant deux heures des concepts, avant de laisser la place à quelques questions des habitants, auxquelles nos élus daignent répondre… tant que ces questions sont jugées d’un “bon niveau”.

Bref, le 12e engagement de la gauche plurielle du 3e arrondissement, “concerter pour mieux décider” est bien imparfaitement tenu. D’abord parce que la non-concertation existe dans certains cas, et que dans d’autres, il s’agit d’une concertation “accessoire” ou “encadrée”. Ne sont concertées que les décisions “de détail”. Je pense pour ma part que l’avis des habitants est utile sur la finalité des projets, la conception de l’aménagement des quartiers, et pas seulement sur l’emplacement des poubelles ou des bancs sur l’espace public.

 

Et encore des promesses non tenues (omissions IV)

Un dernier billet pour rappeler encore des promesses non tenues par Thierry Philip ; il ne marque pas pour autant la fin de notre série sur le vrai bilan de la Mairie PS du 3e arrondissement. Nous le poursuivrons dans les prochaines semaines avec d’autres aspects de notre vie municipale.

Je reviens donc encore sur l’autojugement du Maire du 3e arrondissement sur ses promesses de campagne “on a presque tout fait et même plus”.

Dans ce “presque”, on trouve un certain nombre de projets promis en matière d’animation et de vie culturelle. Certes, sur ces sujets, la Gauche sait “faire de la mousse”, persuadée qu’elle-seule est en mesure de porter une ambition culturelle… Nos conseils d’arrondissement ressemblent ainsi parfois à la réunion d’accueil dans un club vacances, quand les GO vous présentent les activités de la semaine. Je l’ai fait remarquer au Premier adjoint lors du dernier Conseil, et il n’a pas apprécié, m’accusant de dénigrer l’action culturelle. Agir en matière culturelle, c’est bien, glauser, on peut s’en passer. Mon propos était juste de faire remarquer qu’avant de présenter dans le détail la programmation culturelle, il y avait d’autres sujets à traiter dans une assemblée délibérante, comme les questions de sécurité, de transport, de fermeture de résidences pour personnes âgées… Mais bon, c’est comme cela, il faut se pamer devant les réalisations culturelles de la Mairie d’arrondissement. Il y a pourtant à dire. Ainsi, on peut se demander où sont passées les promesses en la matière : le projet de Salon de l’art, de festival inter-culturel de spectacle vivant, l’installation d’oeuvres d’art sur l’espace public, mais aussi la promesse d’extension de la Maison pour Tous (Salle des Rancy), dans un secteur pourtant en mutation en termes d’habitat.

En matière de déplacements également, deux projets pourtant à forte orientation “développement durable” resteront des souvenirs de campagne électorale : la station de tramway de la rue Feuillat, qui aurait pourtant vocation à desservir plusieurs établissements scolaires et d’apprentissage, et la navette TCL de Montchat, qui faciliterait les liaisons entre le centre de Montchat et les lignes fortes Métro et Tram se trouvant en périphérie du quartier, tout en facilitant grandement les déplacements des personnes âgées. On nous répond qu’il faut bien étaler les projets compte tenu des contraintes financières. Rappelons que des projets non prévus ont été dans le même temps lancés au cours de ce mandat par le SYTRAL.

En matière de cadre urbain, la encore, dans le “presque tout réalisé”, on trouve des oublis qui ne sont pas des broutilles. On nous avait ainsi promis la rénovation de la place du Château, celle de la place Guichard en synergie avec une rédynamisation de la rue de Créqui, et encore la mise en valeur de l’entrée Guillotière/Paul Bert….

Comme je l’ai indiqué en introduction, la série continue. A venir dans quelques jours : c’est quoi cette concertation ?

Les promesses non tenues : sécurité et tranquillité publique (omissions III)

Poursuivons notre revue du bilan de mandat de la Mairie PS du 3e arrondissement. Pour ceux qui auraient raté les premiers épisodes, voir omissions I et II. Toujours sur la base de l’appréciation du Maire “on a presque tout fait et même plus”, intéressons-nous au “presque” en matière de sécurité et de tranquillité publique.

Lors de la campagne de 2008, Thierry Philip et Najat Vallaud-Belkacem avaient fait campagne conjointe (municipale et cantonale) à Montchat en promettant notamment la mise en place d’un garde-champêtre. C’était la façon “politiquement correcte” pour les représentants d’une “gauche moderne” de parler de tranquillité publique. Chacun peut se souvenir des envoyés de Mme Belkacem, parcourant les trottoirs du quartier avec leur carte postale, vantant notamment cette promesse. Cinq ans plus tard, le garde-champêtre ne montre toujours pas ses guêtres. Cette approche folklorique du bilan de la Mairie PS n’a cependant rien de réjouissant, car cela veut surtout dire que les questions de sécurité ont mal été prises en compte. Les vagues de cambriolages, des braquages, les occupations de l’espace public provoquant des nuisances, les bagarres aux abords des établissements scolaires montrent que la sécurité et la tranquillité publique sont mal assurées. J’ai évoqué récemment la regrettable place qu’occupe notre arrondissement au palmarès des cambriolages.

Cette promesse non tenue est d’autant plus critiquable qu’il faut rappeler que dans le même temps, l’antenne de la Police nationale de l’avenue Lacassagne a été fermée. Il faut aussi rappeler que dès 2001, la gauche avait refusé d’apporter les bonnes solutions pour le 3e Est. La mémoire collective est courte ; il faut donc rappeler qu’à son arrivée à la Mairie de Lyon, Gérard Collomb avait annulé le projet d’implantation d’un poste de Police municipale rue Professeur Florence, à la jonction de Montchat et de Sans Souci, alors que les locaux étaient prêts. A la place une permanence de la police municipale avait été instaurée cours Docteur Long. Le service n’était pas à la hauteur des besoins et il sera quoi qu’il en soit supprimé quelques années plus tard.

Le bilan de la gauche en matière de sécurité dans le 3e Est, c’est donc l’inaction délibérée.

Le 3e Ouest serait-il mieux traité ? Pas vraiment. Chacun peut constater que les alentours de la Part-Dieu (gare et centre commercial) restent problématiques, des faits divers sordides l’ont rappelé.

Les soirées des Berges du Rhône restent toujours une calamité pour les riverains. Nous avons pu constater souvent un fatalisme dans les propos des élus PS, compte tenu de la nature des lieux. Faut-il rappeler les avertissements que le groupe Ensemble pour Lyon avait formulé lors de la conception de l’aménagement ?

Enfin pour terminer cet épisode, il faut évoquer le secteur Gabriel Péri. J’ai été consterné de lire dans le bilan de mandat paru dans Vision 3e : “nous sommes fiers du retour à la tranquillité, en particulier sur les places Ballanche et Gabriel Péri”. Quelle définition notre maire donne-t-il à tranquillité ? Chacun peut constater les trafics en tout genre qui subsistent dans ce secteur, la prostitution dont la presse s’est récemment fait l’écho. Une situation qui ne mérite certainement pas l’autosatisfaction du Maire.

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