Outre les promesses non tenues, la concertation déficiente, l’action de la gauche plurielle à la tête du 3e arrondissement se sera aussi traduite par des aberrations pour notre vie urbaine. Certes, il s’agit parfois de décisions de niveau Ville de Lyon ou Grand Lyon, mais pour autant, il revient à un Maire d’arrondissement de faire valoir la qualité de vie dans son arrondissement. C’est sa mission première. Sur les affaires que nous allons évoquer il y a eu déficience depuis 2008.
Pour évoquer ces aberrations, je vais consacrer ce premier épisode à la gestion prospective du logement, sujet clé s’il en est puisque cela influe à la fois sur la capacité de se loger et sur la qualité de vie en ville.
Le choix du développement résidentiel a été fait dans le SCOT, avec un objectif de construction de 150 000 logements d’ici 2030 pour les 72 communes concernées par ce schéma. Pour le bassin de vie centre (Lyon-Villeurbanne), cela devra se traduire par 60 000 logements supplémentaires, dont plus de 30 000 hors projets d’urbanisation déjà prévus. Dans un secteur de la ville déjà très dense, cet objectif ne sera pas tenu facilement.
Lors du 1er atelier de concertation sur la révision du PLU-H (Plan local d’urbanisme), le Maire du 3e a déclaré que notre arrondissement devait prendre sa part à la réalisation de cet objectif, et l’adjoint à la démocratie participative a invité les participants à faire des propositions pour déterminer les lieux où il était possible de réaliser de nouvelles constructions, ou de densifier le bâti existant. Les citoyens de l’arrondissement ont donc mission de trouver les m² à densifier autour de chez eux. Avis à la population, pour la densification, la concertation est autorisée !
Je trouve qu’il y a dans cette approche une aberration évidente. On nous demande de chercher des m² pour caser des logements mais depuis sept ans, on a laissé passer la formidable opportunité de créer un nouveau quartier à vivre, au cœur du 3e arrondissement, sur les tènements RVI et Merck. 90 000 m² en plein centre ville urbanisés à marche forcée sans y réaliser de logements de façon conséquente. Ces terrains uniques dans notre ville auraient dû être utilisés aussi pour contribuer au développement résidentiel de la ville.
Ajoutons que cette urbanisation sous forme de logements aurait été une approche valorisante en termes d’urbanisme. D’abord, c’était l’occasion d’assurer la continuité de la ville. Ce secteur RVI est en effet souvent vécu comme un espace de transition entre Montchat, Sans Souci et Monplaisir. Par ailleurs, la dimension des terrains à aménager donnait la possibilité de créer un véritable quartier à vivre, avec ses commerces et équipements, sans déstructurer l’habitat existant, comme nous avons eu l’occasion de le souligner maintes fois. Bref, une belle opportunité perdue !
Autre aberration sur ce secteur. On vient regretter aujourd’hui le fait qu’un projet de pépinière d’entreprises ne puisse se concrétiser sur le tènement RVI. On oublie de rappeler que la pépinière innovante qui existait, à côté, sur le tènement Merck, n’a pas été prolongée !
Pour le cadre urbain, il s’agit d’une erreur lourde, comme nous en avons vu d’autres à Lyon depuis 2001. Le type d’erreur qui freine le développement urbain, et dont il faut ensuite payer le prix.
A venir dans un 2e épisode, d’autres aberrations du mandat Thierry Philip.