Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : juin 2013

C’est quoi ces rumeurs ?

Gêné aux entournures, sentant sans doute monter l’exaspération et la déception des habitants, le Maire du 3e arrondissement, Thierry Philip, a trouvé un nouvel axe de communication. Il dénonce en effet tous azimuts depuis quelques jours des rumeurs qui viseraient à dénigrer son action. Parmi les exemples qu’il donne : la mutation urbanistique de Montchat non maîtrisé par la Ville de Lyon et les perspectives de destruction de résidences à la Part-Dieu.

Regardons les faits sur ces dossiers sur lesquels je mène depuis plusieurs mois un combat politique.

Urbanisme à Montchat : le Maire nous dit que la mutation urbanistique de Montchat est une rumeur. Je le cite : “La réalité est tout autre. Si l’on regarde de près les permis de démolir accordés ces 5 dernières années, très peu de maisons individuelles privées ont disparu”. Il avait déjà fait cette tentative lors de la réunion de bilan de mandat de Montchat, en affirmant de façon très théâtrale que seules 5 maisons avaient été démolies. Face à la consternation du public, il avait dû faire un peu profil bas. Car quiconque échange avec les Montchatois peut mesurer rapidement qu’il y a dans le quartier un malaise du fait d’une évolution non maîtrisée du cadre urbain, qui conduit à banaliser le quartier. Peut-être le Maire dira-t-il demain que nous sommes face à une hallucination collective !

Quant à l’inaction de la Mairie du 3e sur cette question, ce n’est pas non plus une fable. Comme chacun peut le lire sur ce blog, j’avais proposé il y a quelques mois de saisir l’opportunité d’une modification du PLU pour adopter des mesures de protection du patrimoine bâti. Ma démarche avait été violemment et explicitement repoussée par la Mairie du 3e, ce qui démontrait chez la majorité de gauche, soit une incompréhension des réalités, soit un intérêt dans cette évolution du quartier. Et ce ne sont pas les deux ou trois arbres dont le Maire a obtenu le classement qui vont changer ce constat.

Démolitions de résidences à la Part-Dieu (voir photo)

Le Maire évoque une rumeur selon laquelle les immeubles de la place de Milan seraient démolis aussi vite que possible. Pour ma part je sais bien que la démolition n’est pas pour le court terme. Par contre, la perspective de ces démolitions est bien engagée puisque la préemption est en place. Ce qui me choque, c’est que les habitants concernés n’aient pas été informés de façon personnalisée, dès le lancement du projet, de cette perspective. Par ailleurs, ce n’est pas parce que les démolitions interviendront après 2020 que les conséquences ne sont pas immédiates. Si aujourd’hui vous êtes propriétaire dans les résidences concernées, et que vous voulez vendre, le prix vous est imposé du fait de la préemption, et ce dans un contexte de conjoncture immobilière dégradée. Ce “handicap” est très concret et n’a rien d’une rumeur. J’ai été en contact avec des gens qui voulaient vendre leur appartement et qui considèrent que le prix d’achat proposé par la collectivité est trop bas. Pour la plupart des familles, quand on est propriétaire de son logement, c’est un investissement et une dimension importante du projet du foyer.

Un peu plus loin, il y a le dossier des immeubles du secteur “Paul Bert – Cuirassier”. Là encore, le Maire fait état de rumeurs sur des projets de démolition-reconstruction, arguant du fait que cela n’aurait jamais été envisagé. Pour ma part, dans le suivi de ce dossier, je n’ai jamais parlé de démolitions intervenant à court terme. Par contre, cette perspective était bien envisagée à terme. La maquette du projet “Part Dieu” montrée au salon MIPIM l’illustrait clairement. J’ai par ailleurs vu des plans sur lesquels des cartes le prévoyaient. Alors on peut nous dire que le Grand Lyon a fait machine arrière (ou que l’on attend l’après élection municipale pour remettre le couvert…), mais que l’on ne vienne pas nous dire que cela n’a jamais été prévu.

Tout cela me rappelle le dossier du projet de délocalisation des Halles de Lyon lors du précédent mandat. Le projet voulu par Gérard Collomb était bien avancé. Mais face à la mobilisation des habitants du 3e et des élus UMP de l’arrondissement, il avait du renoncer. En passant, les bonnes raisons techniques qui avaient été avancées pour motiver une “délocalisation incontournable” ont comme par magie disparu. Nos élus PS ont tout fait pour faire oublier ce funeste projet : sans doute ne s’agissait-il que d’une rumeur…

Moi je ne vois pas de rumeur. Je vois seulement des projets qui manquent de transparence, qui manquent de considération pour les gens et pour lesquels les élus de gauche jouent sur les mots.

 

C’est quoi cette Gauche ?

Après quelques posts “régionaux” et “nationaux”, reprenons notre revue du bilan de mandat de la gauche plurielle dans le 3e arrondissement.

Alors que ces jours, le Maire du 3e et d’autres élus socialistes se permettent, une fois de plus, de venir décerner bons et mauvais points au sein de notre famille politique, je m’interroge sur cette Gauche donneuse de leçons, y compris au plan local.

Trop souvent, les élus de gauche se croient les étendards des valeurs humanistes et sociales ; la politique d’une majorité de gauche serait pas définition la plus humaine et la plus sociale ! Et à l’arrivée de Thierry Philip à la Mairie du 3e arrondissement, nous en avons eu un bel exemple : à l’entendre, après son élection en 2008, l’arrondissement allait enfin connaître les “Lumières” !

Cinq ans plus tard, je dois dire que deux dossiers m’ont choqué, tant ils ont montré à mon sens un manque de considération pour les “gens”. L’un des piliers de l’action du Maire du 3e, à entendre son discours d’investiture, était pourtant “pragmatisme et humanisme”.

Le premier de ces dossiers a été la fermeture de la Résidence pour personnes âgées Constant, dans l’urgence, en raison du projet d’ouverture d’un EHPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes) sur le terrain. Alors que le dossier administratif de cet EHPAD n’était pas encore totalement monté (le dossier est complexe pour ce type de projet du fait de la multiplicité des intervenants et des financements à mobiliser), la Ville a tout fait pour opérer une fermeture rapide de la résidence pour personnes âgées. Les résidents ont été pressés de partir pour d’autres établissements, alors qu’ils étaient profondément ancrés à Montchat, dans un établissement exemplaire pour ses liens avec le quartier. La logique gestionnaire l’a clairement emporté sur une solution plus progressive qui aurait été compatible avec le calendrier de réalisation de l’EHPAD. On connait le résultat : une friche “sociale” pendant plusieurs années, dans l’attente de l’EHPAD, et des résidents qui ont été “déracinés”.

Le deuxième dossier est lié au projet Part-Dieu 2020. Ce grand projet de développement urbain de la gare et du quartier de la Part-Dieu, va comporter un certain nombre d’opérations immobilières à plus ou moins long terme. Selon le plan, l’une des premières réalisations sera la démolition de résidences (copropriétés et HLM) à côté de la gare de la Part-Dieu, pour construire à la place des immeubles de bureaux. On peut déjà s’étonner que pour un projet qui prétend promouvoir le “Vivre à la Part-Dieu”, on commence par démolir de l’habitat… Mais la façon de faire est aussi inacceptable. Alors que des sommes importantes sont dépensées dans la promotion de “Part-Dieu 2020”, ce sont des habitants déterminés et vos élus d’opposition de proximité qui ont “levé le lièvre” de ces démolitions, et des conséquences pour les habitants concernés. Un tel projet, sous réserve de la vérification de sa pertinence, devrait passer impérativement par une information complète, personnalisée et le plus en amont possible auprès des habitants et propriétaires qui vont perdre leur logement du fait d’une démolition, et par leur accompagnement. Car là encore, cela impacte des projets de vie qui ne sont pas que sur le papier, théoriques ! Engager une telle démolition, cela veut dire que l’on impacte des projets de personnes, qui ont investi dans un appartement, parfois depuis peu de temps, et qui se sont ancrés dans ce coin de centre-ville. Et cela, à un moment où la conjoncture de l’immobilier n’est pas la plus favorable.

Les projets urbanistiques doivent être abordés avec beaucoup de considération pour les personnes, tout simplement parce que l’urbain doit effectivement être au service de l’humain.

Bien évidemment, ma question titre “C’est quoi cette Gauche ?” gagnerait à être remplacée par l’affirmation toujours d’actualité “la Gauche n’a pas le monopole de l’approche humaine et sociale” ou par celle-ci “ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui en font le plus” !

Une couverture bien significative (aberration II) !

Quel ne fut pas mon étonnement à la vue du dernier journal de la Mairie du 3e ! La photo de couverture, qui illustre le dossier “La nature au cœur du 3e”, est celle du passage Bouchut, derrière la bibliothèque de la Part-Dieu.

Je trouve que cette photo est parfaitement significative des limites de la Mairie PS du 3e arrondissement : elle illustre à la fois les aberrations réalisées et prévues, et une communication déconnectée de la réalité.

Cette photo est en effet celle d’un lieu qui est devenu plutôt agréable au plan de la qualité du cadre de vie : comme beaucoup, j’aime emprunter la voie cyclable du passage Bouchut qui longe la bibliothèque. Le problème, c’est ce que va devenir cet espace. Puisque parmi les premiers projets de Part-Dieu 2020, il est prévu de créer à cette endroit une nouvelle rue (prolongement de Bouchut pour la circulation automobile) afin de compenser la suppression des voies pour le trafic automobile rue Servient sous la Part-Dieu ! Il faut donc plutôt imaginer ce lieu avec une nouvelle voirie à la place de la haie !

Ce projet est l’une des aberrations du projet Part-Dieu. Pour soi-disant faciliter le cheminement des piétons qui sortent de la gare SNCF, on va supprimer la circulation automobile au début de la rue Servient, pour n’y laisser un passage que pour le tram et les piétons. Est-ce vraiment la première chose qu’un piéton a envie de faire, s’engouffrer sous le centre commercial, pour atteindre la presqu’île ? Tout cela parce que quelques personnes empruntent la voie du tram à pieds… Et dans le même temps, on va encore complexifier la circulation automobile et amener les flux de circulation dans le prolongement de la rue Bouchut, dans un endroit qui était effectivement tranquille !

Quant à la communication, finalement peu importe la réalité de la situation, l’essentiel pour nos élus PS c’est de raconter une histoire…

 

Génération Lyon

2e tour des primaires dimanche, la mobilisation ne doit pas faiblir !

Pour ma part, quels que soient les emballements et péripéties de cette fin de campagne, je soutiens et je voterai Michel Havard, pour les raisons ci-dessous que j’avais exprimées il y a deux mois, dans “Un jour, un soutien”. Des raisons bien résumées par Génération Lyon !

Depuis le lancement de cette pré-campagne municipale, je soutiens Michel Havard. A la tête d’Ensemble pour Lyon depuis 2008, malgré les vicissitudes de la politique, il a mené l’action de notre groupe municipal. Nous avons ainsi, tant au niveau du Conseil municipal que des arrondissements, mené un travail de fond sur les dossiers, pour défendre les intérêts des Lyonnais, en ne nous laissant pas enfermer dans la « mousse médiatique » agitée par le Maire de Lyon. Michel a aussi su structurer des équipes militantes sur l’ensemble de la ville, élément déterminant car le prochain combat municipal doit reposer sur la mobilisation la plus large, et non seulement sur des postures individuelles.

Aujourd’hui, je considère que Michel Havard doit conduire notre liste pour les Municipales 2014, dans la mesure où il fait le choix de conduire un vaste mouvement de renouvellement à l’occasion de cette échéance majeure pour notre Ville et notre Métropole. Il s’agit effectivement d’offrir une alternative globale aux Lyonnais, car nous sommes convaincus que la politique de Gérard Collomb ne prépare pas notre Avenir et que sa gouvernance, complexe et personnelle, est un vrai handicap et le sera de plus en plus. Cette alternative, elle doit reposer sur la fédération de toutes nos forces et proposer une ambition pour Lyon et notre Métropole, construite à partir de notre vécu dans chacun des quartiers de notre ville. Cette alternative, elle doit être ouverte, collective et authentique, c’est-à-dire reposant sur des femmes et des hommes représentatifs des forces vives de la ville, et ancrés dans les arrondissements qu’ils souhaitent représenter.

La dynamique mise en place par Michel Havard avec Ensemble pour Lyon s’inscrit dans cette perspective. Poursuivons et amplifions la !

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