Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : septembre 2014

Place Gabriel Péri : ne pas se tromper de diagnostic

Je vous invite à prendre connaissance du texte de mon intervention lors du Conseil du Grand Lyon du 10 juillet 2014 à propos de travaux sur l’immeuble “Le Clip” ; l’occasion d’avoir la confirmation que le Maire de Lyon fait une analyse erronée sur cet espace public. Dès lors, on comprend mieux pourquoi la situation est chaotique dans le secteur.

“Monsieur le Président, il ne s’agit pas que d’un petit dossier technique qui consiste à remplacer les vitres d’un immeuble puisqu’il y en a pour un peu plus de 4 M€ ! Je voudrais dire que le groupe UMP va voter cette délibération parce qu’en effet, il est plus que nécessaire de rénover cet immeuble de la place Gabriel Péri pour résoudre les problèmes de chutes d’éléments de cet immeuble, pour sécuriser le site et je dirais pour « libérer » les habitants occupant ces immeubles qui se trouvent aujourd’hui derrière des filets, vous le savez, depuis quelques années, dispositif qui pénalise également l’activité des commerces en rez-de-chaussée. Cette rénovation va aussi permettre l’embellissement du cadre urbain dans le secteur ; je vais y revenir juste après.

Je voudrais d’abord faire trois remarques techniques sur la délibération :

– la première, c’est que l’on peut s’étonner de l’écart de chiffrage entre les deux expertises dans le rapport pour la rénovation de CLIP 2 puisque l’une a abouti à 150 000 € alors que l’autre a abouti à 3,5 M€ ;

– deuxième remarque, c’est qu’il faut regretter bien sûr que le recours porté par la SACVL pour malfaçon ait été déposé hors délai, ce qui occasionne aujourd’hui des coûts pour notre collectivité ;

– enfin, troisième remarque, puisque le Grand Lyon se voit contraint d’acquérir les commerces en pied d’immeuble, il faut souhaiter que cela donne la possibilité à notre collectivité de bien maîtriser les lieux dans le cadre du devenir de la place.

Je disais donc que cette rénovation arrivait au moment opportun pour rénover le cadre urbain de la place Gabriel Péri qui en a bien besoin et vous savez que le CLIP est un immeuble emblématique des lieux.

Mais cette rénovation ne suffira pas à elle seule à changer l’image du secteur et à restaurer un cadre agréable pour les habitants et les visiteurs de cette place Gabriel Péri qui est, avec le bout du cours Albert Thomas, une entrée du troisième arrondissement. Elle ne suffira pas car les besoins de rénovation urbaine sont colossaux et je voudrais à ce propos exprimer une suggestion, un regret et un rappel.

La suggestion, c’est d’avoir une approche urbanistique qui intègre cette place Gabriel Péri. Pendant la campagne électorale, vous avez promis de réaliser la diagonale Moncey. Je pense que ce projet manquera de cohérence s’il s’arrête derrière le CLIP et n’intègre pas une requalification de la place Gabriel Péri qui -je le redis- est l’élément-clé de l’une des portes du troisième arrondissement.

Le regret, pour ne pas dire la consternation, c’est de constater qu’alors même que les besoins sont énormes, ce secteur du troisième arrondissement (Moncey-Voltaire) ne sera plus considéré comme un quartier prioritaire de la politique de la ville du fait des choix de votre Gouvernement socialiste. L’histoire retiendra que c’est la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, encore élue du troisième arrondissement, qui aura fait sortir ce quartier de la politique de la ville et qui considère donc que ce quartier ne doit pas bénéficier d’une action renforcée des pouvoirs publics.

Le rappel, c’est que le développement urbain du quartier, comme pour tous les quartiers en difficulté, ne peut se réaliser sans que l’ordre public soit assuré ; c’est un préalable. Et, là encore, les besoins sont criants, comme on l’a vu avec certains comportements qui se sont déroulés sur cette place et comme une actualité récente l’a démontré. Je fais référence aux après-matchs de l’équipe d’Algérie qui se sont déroulés dans le secteur Guillotière et qui ont montré que cette place avait été un point dur des graves débordements que nous avons connus ; et je dois dire que j’ai été un peu choqué de recevoir des sms de relations à divers endroits de France me disant “Ton troisième arrondissement de Lyon, c’est plutôt chaud !”. Effectivement ! Et je dirais que le début de l’émeute que nous avons connue en marge du marché du Ramadan cette semaine doit aussi nous interpeller.

Oui, monsieur le Président, la collectivité, Ville et Grand Lyon, doit avoir une action forte en termes de bâti comme nous allons le voter avec cette délibération mais il faut aussi un développement urbain d’ensemble, avec une approche urbanistique globale et ne pas oublier les notions d’ordre public et de sécurité, qui relèvent bien évidemment de l’Etat mais pour lesquelles la Ville de Lyon et la Métropole doivent aussi apporter leur contribution.”

Hypocrisie à tous les étages

Quelle rentrée ! Pratiquement chaque  jour la « majorité » gouvernementale repousse les limites de l’incroyable. Même le scenariste de l’excellente série Borgen n’imaginerait pas de tels rebondissements. Et pendant ce temps là, la France s’enfonce dans le déclin moral et économique, comme le démontrent chaque mois les enquêtes de conjoncture, avec une France à la traîne en Europe… ou bien l’intervention complètement décalée du Président lors du sommet de l’OTAN. Et ce ne sont pas les oraux de rattrapage de mardi et jeudi dernier qui changent le triste constat…

Ce qui me frappe aussi en cette période, c’est l’hypocrisie de cette « majorité ».

Comment peut-elle se parer des habits du courage, du redressement et de la réforme alors qu’elle vient de gâcher plus de deux années de pouvoir, détricotant des mesures du précédent quinquennat, asphixiant l’économie française par sa pression fiscale et bureaucratique et égarant les Français dans des voies sociétales sans issue ?

Comment le Premier ministre a-t-il pu venir nous alerter sur un danger de crise politique majeure alors que c’est sa famille politique qui depuis 2012, par ses mesures, et même avant, par son attitude irresponsable, a trompé et exaspéré les Français ? Plutôt qu’une alerte, nous attendons au moins une reconnaissance des erreurs commises.

Quant aux « surprenantes » affaires Strauss-Kahn, Cahuzac et Thevenoud…, chaque fois, c’est la stupéfaction sur ces « histoires » qui sont bien sûr des histoires individuelles. Mais comment ne pas se poser la question des logiques collectives qui ont laissé cela arriver au sommet de l’Etat.

Mais cette hypocrisie n’est pas que « parisienne ». Et toute proportion gardée, elle me semble aussi à l’œuvre dans notre arrondissement comme nous venons de le constater à propos des capacités d’expression laissées à l’opposition municipale. Nous pouvons faire le constat que les socialistes locaux, grands donneurs de leçons démocratiques (cf. les déclarations de Thierry Philip lors de son élection en 2008), ne se gênent pas pour brider notre expression : volonté d’interdire aux élus d’assister aux réunions des conseils de quartier, interdiction faite aux élus de participer au débat du CICA, refus d’examiner des vœux en conseil d’arrondissement…

Ils font aussi des choix « surprenants » quant aux tribunes d’opposition dans le journal d’arrondissement Vision 3e. Ce n’est certes pas l’affaire du siècle, il y a bien sûr des choses plus importantes, mais pour autant, il y a des questions de principe à ne pas laisser passer.

Le Maire du 3e et son équipe viennent ainsi sciemment d’augmenter de 25 % l’espace de la tribune d’opposition pour un élu non inscrit, ce qui profite au Front national. Comprenons-nous bien, le Front national, comme tout parti qui obtient des élus lors des élections municipales, a droit à un espace d’expression. Mais par contre, il n’y a aucune raison pour qu’en termes d’expression, un élu FN soit équivalent à 3,4 élus UMP ! Il convient de tenir compte des scores réalisés. C’est pourtant ce qu’ont imposé les socialistes.

Hypocrisie ? C’est en tous cas la confirmation de ce que nous avons déjà dénoncé, à savoir les intérêts électoraux convergents du PS et du FN. Dans ces conditions, que le Maire du 3e nous épargne au moins ses grandes tirades !

Part-Dieu 2021 : regardons le concret

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Voici le texte de mon intervention lors du Conseil du Grand Lyon du 23 juin 2014 sur le programme d’infrastructures et d’aménagement d’espaces publics “Part-Dieu 2021” : le temps est venu d’examiner les implications concrètes des projets, sans en rester aux concepts à la mode…

“Nous, élus UMP, nous approuvons ce projet de développement du pôle d’échanges multimodal de la Part‑Dieu. Nous pensons qu’il y a besoin d’un projet d’ensemble qui permette effectivement d’assurer la bonne desserte ferroviaire de cette agglomération et donc notre accessibilité internationale, qui connecte cette gare à notre système de transports en commun et qui s’inscrive dans un projet d’urbanisme global qui va conforter le quartier d’affaires de la Part-Dieu mais qui n’oublie pas pour autant -et nous l’avons suffisamment dit dans la campagne- que la Part-Dieu est aussi un quartier à vivre.

Dans ce programme, vous nous proposez un certain nombre d’aménagements qui sont liés à ce pôle d’échanges multimodal. Sur certains de ces projets, nous sommes d’accord, je ne vais pas m’étendre sur ceux-là. Par contre, un certain nombre nous posent problème et je serai plus concret et un peu moins lyrique que mes collègues, mesdames Panassier et Bouzerda, dans leur présentation.

Se pose d’abord le problème de la réduction de cinq à deux voies de l’avenue Pompidou sous les voies ferrées. Cet aménagement va bien sûr poser un problème d’accessibilité majeur pour la gare parce que c’est un fonctionnement essentiel tout autour de cette gare qui est permis par cette voirie et c’est un problème d’accessibilité en plus pour le quartier Villette-Paul Bert qui se trouve juste derrière, qui est déjà un peu enclavé et que l’on va un peu plus fermer du reste de la ville. J’en parle ici parce que je pense que le Maire d’arrondissement n’a sans doute pas suffisamment défendu les intérêts de ce quartier. La concertation elle-même l’a évoqué : si vous avez lu le rapport de concertation, il est dit par beaucoup d’habitants et d’actifs qu’il ne faut pas réduire plus la voirie dans ce secteur au risque d’asphyxier complètement le quartier. Lors d’une réunion technique en août 2011 au Grand Lyon, il est d’ailleurs indiqué que votre projet va réduire de 15 % la capacité de voirie sur la Part-Dieu, donc c’est tout à fait significatif.

Vous allez me dire, monsieur le Président : “Mais vous avez d’autres solutions à nous proposer pour ces nouveaux accès à la gare de la Part-Dieu ?” Moi, je pense que l’option Bonnel n’a pas été suffisamment étudiée, qu’il y avait sans doute une possibilité de faire sans réduire la voirie Pompidou et j’ai quelques doutes sur les études qui ont justifié ce choix.

Deuxième dossier qui pose problème, c’est le détournement de la circulation de la rue Servient vers la rue Bouchut prolongée. La couverture de Servient va effectivement obliger à ce que la circulation automobile soit déviée en amont par la rue Bouchut. Le mail Bouchut aujourd’hui, que les cyclistes et les piétons connaissent bien, est l’un des rares endroits de la Part-Dieu relativement convivial.

J’ajoute que, sur la section de Vivier-Merle entre la rue Pompidou et la rue Servient, ce sont 600 véhicules par heure qui vont effectivement passer par la rue André Philip et la rue Mazenod ; on va détourner un trafic qui passait sous la Part-Dieu vers des rues résidentielles, ce qui est bien évidemment un problème.

On pourrait dire aussi que la densification du secteur Desaix n’est pas forcément une bonne idée, que l’aménagement de la place de Francfort a donné lieu a de multiples épisodes, on nous a présenté des projets puis ils ont été retirés et on nous en a présenté d’autres.

Je dirai que cela illustre une chose : c’est le caractère indigeste de notre millefeuille administratif au plan démocratique puisque de tels projets, on ne les discute pas dans cette enceinte, bien évidemment, on n’a pas le temps, on ne les discute pas en Conseil municipal de Lyon et on ne les discute même pas en Conseil du troisième arrondissement, ce qui veut dire que l’on impose, en fait, à 20 000 habitants des projets qu’ils n’ont pas vraiment l’occasion de débattre avec leurs élus.

Enfin, dernier point, le parking sous la place Béraudier. Oui il faut accroître les capacités de stationnement à proximité de la gare, c’est bien évident. Je ferai juste une remarque : il ne faudrait pas que ce parking, financé par des fonds publics, vienne servir à des tours dont vous autorisez la construction sans permettre de parking parce que, là, il y a bien évidemment un risque que ce parking public, qui a vocation à desservir la gare, ait un autre usage et je ne pense pas que ce soit aux fonds publics de financer de tels aménagements.

Le Maire du troisième arrondissement, votre Vice-Président, prétend souvent que son opposition UMP est dans la caricature sur Part-Dieu. Réduction de cinq à deux voies sur l’avenue Pompidou, circulation automobile que l’on détourne de dessous la Part-Dieu pour l’emmener vers des rues résidentielles, je pense que cette caricature a une drôle d’allure de réalité et qu’en termes de qualité de vie, il y a effectivement une dégradation. Rendre le sol facile, c’est bien, ne pas dégrader la vie des cœurs de quartier, c’est mieux, monsieur le Président. Je pense qu’il faut cesser de nous bercer de concepts, il faut prendre un peu à bras-le-corps certaines réalités.

Nous sommes donc favorables à la modernisation et au développement de la gare, nous sommes favorables à l’extension des capacités de stationnement à proximité de la gare, nous sommes favorables à la nouvelle place Béraudier, nous sommes favorables à la place de Francfort si elle est concertée. Par contre, nous sommes opposés aux restrictions et aux détournements de circulation que vous allez provoquer et à la dégradation des lieux de vie qui entourent la Part-Dieu. Vous disiez tout à l’heure que le Grand Lyon devait passer à l’acte ; sur ces derniers points, nous vous demandons de ne pas passer à l’acte.

C’est cet avis partagé qui nous amène à nous prononcer pour une abstention sur ce dossier qui n’est pas une abstention de retrait -vous l’avez compris- mais qui résulte de  la difficulté de faire la part entre les bons et les mauvais projets de votre délibération.”

Notre conférence de presse de rentrée

Voici une synthèse de la conférence de presse de notre groupe UDC du Conseil régional, consacrée à la réforme territoriale, ce “choc de simplification” qui tourne au grand bazar !

http://www.ledauphine.com/politique/2014/09/09/la-reforme-territoriale-jugee-ruralicide

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