Voici mon intervention d’hier en Conseil municipal sur les subventions en matière de prévention de la délinquance ; intervention qui m’a valu les insultes de M. Sécheresse, l’Adjoint PS à la Sécurité, parlant de mon “cerveau encombré” et de “propos nauséabonds”. Je laisse chacun juger à la lecture du texte… Cette réaction permet de mieux comprendre les limites de la politique municipale de sécurité. Quant à l’indignité des propos de l’élu, cela interroge bien évidemment. Comment un tel personnel politique peut-il conduire une Métropole de niveau européen ?
“Monsieur le Maire,
Les temps sont durs. Dans la lutte contre la délinquance, vous ne pouvez pas continuer à agir à côté de la cible.
L’argent manque. Chaque euro dépensé doit financer des actions qui renforcent directement la sécurité.
Le groupe EPL-UMP s’abstient sur ce dossier. Une abstention « signal », pour vous inciter de nouveau à recentrer la politique lyonnaise de sécurité.
Qui peut vouloir lever le pied en matière de lutte contre la délinquance ?
- Une récente enquête approfondie a montré que Lyon était, parmi les grandes villes françaises, celle avec le taux le plus élevé de coups et blessures volontaires.
- 14 % des collégiens ne sont pas en sécurité. Peut-être considérez-vous que ce chiffre est faible ? Je pense qu’il est inacceptable.
- Autre constat : les braquages de commerces sont fréquents, bien trop fréquents, comme va le rappeler le Maire du 6e suite à une nouvelle attaque de bijouterie ou comme nous venons de le constater encore samedi dernier avec un nouveau braquage de supérette dans le 3e arrondissement.
Face à ces constats, il n’est plus possible que les actions subventionnées dans la cadre du Contrat Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance soient trop souvent à côté de la cible. La Chambre régionale des comptes a déploré une juxtaposition d’actions sans cohérence. Nous vous avons de nouveau alerté en mai dernier. Mais vous poursuivez sur les mêmes chemins de traverse.
- 25 % des crédits 2014 sont concacrés à des actions ayant un lien très indirect, voire lontain, avec la sécurisation des Lyonnais.
- 25 % seulement vont à des actions de prévention de la délinquance chez les jeunes.
- D’autres sont intéressantes mais tellement ponctuelles : que va changer une action sur 15 collégiens ? Quel peut être le résultat pour la Ville de ce saupoudrage ?
Que répondre aux Lyonnais avec lesquels j’ai été en contact cet été, dans le secteur Villette-Ferrandière, secteur qu’une bande considère comme son territoire, avec violences à la clé ? Faut-il répondre que la Ville est active, qu’elle finance un festival sur la violence, ainsi que des pièces de théâtre pour l’égalité garçons/filles ?
Ce qui s’est passé ces derniers jours place Gabriel Péri, suite à l’interpellation de notre groupe, prouve bien qu’il faut s’attaquer directement aux problèmes.
Comprenons-nous bien. Mon propos n’est pas de mettre en cause les structures bénéficiaires des subventions. Il y a d’ailleurs des actions parfaitement ciblées comme ce que fait Lyon Aide aux Victimes dans nos écoles, sur les sujets du racket, du vol et des violences.
Pas de remise en cause, mais l’affirmation claire que les actions sans lien direct avec la lutte contre la délinquance doivent être financées – éventuellement -, par les politiques de solidarité, de lutte contre les discriminations…
Je note aussi un certain manque de transparence puisque les précisions demandées en conseil du 3e arrondissement sont restées sans suite.
Notre abstention est donc un signal. En ce moment de refonte de la politique de la ville, et où la Métropole change la donne avec le Département, nous vous demandons :
- De présenter votre diagnostic de l’insécurité à Lyon, ici, ou mieux encore dans les arrondissements,
- De revoir vos priorités dans la lutte contre la délinquance,
- D’utiliser l’argent des Lyonnais pour des actions qui les sécurisent effectivement, notamment pour les plus vulnérables.”