Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : janvier 2015

La France d’après

Drapeau_en_berneAprès la période de recueillement et d’hommage aux victimes, et en se laissant le temps de la réflexion, voilà ce que je retiens des tragédies qui ont frappé la France la semaine dernière.

Le courage époustouflant des journalistes assassinés : je ne partageais pas bien sûr les idées de Charlie hebdo, mais l’on ne peut que s’incliner devant le courage de ces journalistes qui ont porté leur message malgré les risques avérés.

La reconnaissance envers les forces de l’ordre : ces assassinats de policiers doivent rappeler à tous nos concitoyens combien nos forces de l’ordre méritent le plus grand respect, parce qu’elles ne font pas un métier comme les autres. Elles assurent notre liberté et notre mode de vie.

L’attaque contre la France : quand on veut annihiler la libre expression, quand on s’attaque aux forces de l’ordre parce qu’elles sont forces de l’ordre, quand on assassine des personnes pour ce qu’elles sont, pour leur confession réelle ou supposée, renouant avec l’abomination de l’affaire Merah, c’est bien notre collectivité nationale qui est visée.

Pour une mobilisation et une unité nationale fructueuses : chacun peut mesurer l’intensité de l’émotion et de la mobilisation dans le pays. Comme beaucoup, je l’ai ressentie lors de la marche de dimanche. Dans ces dures journées, cela a fait chaud au cœur. Mais au-delà de l’émotion, au-delà de l’expression de l’unité nationale, il faut que cette dynamique soit source de solution. Cette défense de la liberté d’expression et de nos institutions, cette promotion de la fraternité, doivent nous faire avancer. Il est à cet égard très positif de constater la reconnaissance pour les forces de l’ordre. Mais face aux actes de guerre auxquels nous sommes confrontés – comme l’a souligné le Premier ministre-, face aux menaces qui subsistent, j’espère que cette prise de conscience nationale se traduira aussi par un large consensus pour mieux nous défendre et mieux défendre notre démocratie. Je souhaite que ce soit le cas lorsqu’il s’agira de renforcer les possibilités de surveillance, notamment parmi les députés européens français quand ils vont débattre de nouveau du registre européen des passagers aériens. Je souhaite que ce soit aussi le cas pour renforcer l’arsenal des mesures pour lutter contre toutes les atteintes à la sûreté et à la cohésion de la France. En la matière, je soutiens la proposition de loi sur la perte de la nationalité française pour entreprise terroriste, défendue par Philippe Meunier.

La couverture médiatique doit avoir ses limites : enfin, même si ce n’est pas du même niveau -mais je veux quand même exprimer ce coup de gueule-, je dois dire que j’ai été scandalisé par certaines interventions dans les médias. La retenue a été au rendez-vous pour renoncer à la diffusion de photos sur les assassinats et les victimes. Par contre, je ne comprends pas que vendredi, en pleine prise d’otages, des “experts” aient pu en direct décrire dans le menu les tactiques de négociation avec des preneurs d’otages, prenant le risque de renseigner les criminels en action. Les médias doivent renoncer à ce genre d’informations, et les experts mettre de côté leur soif de notoriété. Cela participerait aussi de la mobilisation pour lutter contre ces agissements.

Renouveau ? Mieux, la refondation !

 

fondations 22015, année nouvelle. Pour l’UMP, et donc pour la Droite et le Centre-droit, elle sera effectivement une année forte. Avec l’élection de son nouveau président, Nicolas Sarkozy, une organisation rassemblant les différentes “familles” et personnalités et deux élections locales (départementales et régionales) qui doivent lui permettre de renouer pleinement avec les territoires, ce doit être une année fructueuse pour notre Mouvement.

Alors 2015, année de renouveau pour l’UMP ? Mieux, ce doit être une année de refondation !

Le renouveau, cela me semble un peu limité pour la situation que nous connaissons en France. Avec quelque chose d’artificiel aussi. Quant au renouvellement, cela sonne fortement “marketing”, avec l’image du renouvellement d’une gamme de produits, avec un peu d’innovation et pas mal de “relooking”. La nouveauté peut ne pas suffire. Cela présente par ailleurs le risque de croire que l’on peut apporter des réponses aux besoins de nos concitoyens en surfant sur les modes et concepts du moment.

C’est une vraie refondation qu’il nous faut réussir ; une refondation qui nous fasse renouer avec certains fondamentaux et qui nous permette de promouvoir nos valeurs dans des temps nouveaux.

Renouer avec les fondamentaux – et c’est valable pour toutes les formations politiques -, c’est d’abord revenir à la base de la responsabilité politique. Certes le but, c’est de faire gagner ses idées ; mais pour in fine œuvrer pour la collectivité, en profondeur, proche des réalités, pour changer, ou rétablir ce qui doit l’être. Les postures, l’opportunisme des idées, la transparence du fond, ne sont ni souhaitables, ni fructueux. Quelques photos dans la presse People ne suffisent pas à tracer un chemin.

Et puis la refondation, c’est bien sûr le chantier des idées et propositions.

Les Français n’en peuvent plus de François Hollande. Mais dans la France de 2015, ils nous feront confiance, et surtout ils adhéreront à notre projet, que si la feuille de route que nous proposons est claire et puissante. C’est pourquoi je me félicite que Nicolas Sarkozy fixe, parmi les objectifs 2015, l’élaboration d’un socle programmatique avec dix propositions phares.

C’est là que la refondation a tout son sens. Il nous faut des réponses fortes aux aspirations des Français. Des réponses qui soient profondes, en adéquation avec ce que nous sommes. Des réponses qui tiennent compte des réalités nouvelles, mais sans nous éloigner de nos valeurs fondamentales, et en refusant le diktat des “plus de 50 % de l’opinion pensent que”. Si les sujets sont difficiles, la pédagogie et la force de conviction doivent être d’autant plus fortes.

Pour ma part, je pense qu’il nous faut traiter des sujets suivants.

  • Quels sont les droits et devoirs attachés à la citoyenneté française, dont il nous faut assurer en priorité l’effectivité ?
  • La situation des comptes publics et sociaux nécessite encore des efforts. Comment assurer leur équité et limiter leur impact sur l’esprit d’entreprendre ?
  • Quand les produits qui se consomment dans le monde impliquent de nombreux Etats dans leur production, le protectionnisme “de papa” a peu de sens. Faut-il pour autant renoncer au patriotisme économique ? Quelle défense moderne de nos intérêts économiques ?
  • En matière de contribution à la construction européenne et dans le contexte géopolitique que nous connaissons, quels sont les droits et devoirs fondamentaux des Etats membres dans la Maison commune “Europe” ?
  • Comment faire pour que nous ayons moins de règles, mais que celles que nous conservons soient respectées ?
  • Que faire pour promouvoir la responsabilité individuelle, et donc faire reculer le “je compte sur le collectif pour résoudre les problèmes”, en matière d’éducation, de parcours de formation, de protection de l’environnement…

En tous cas, en voilà un chantier motivant !

 

 

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