Après la période de recueillement et d’hommage aux victimes, et en se laissant le temps de la réflexion, voilà ce que je retiens des tragédies qui ont frappé la France la semaine dernière.
Le courage époustouflant des journalistes assassinés : je ne partageais pas bien sûr les idées de Charlie hebdo, mais l’on ne peut que s’incliner devant le courage de ces journalistes qui ont porté leur message malgré les risques avérés.
La reconnaissance envers les forces de l’ordre : ces assassinats de policiers doivent rappeler à tous nos concitoyens combien nos forces de l’ordre méritent le plus grand respect, parce qu’elles ne font pas un métier comme les autres. Elles assurent notre liberté et notre mode de vie.
L’attaque contre la France : quand on veut annihiler la libre expression, quand on s’attaque aux forces de l’ordre parce qu’elles sont forces de l’ordre, quand on assassine des personnes pour ce qu’elles sont, pour leur confession réelle ou supposée, renouant avec l’abomination de l’affaire Merah, c’est bien notre collectivité nationale qui est visée.
Pour une mobilisation et une unité nationale fructueuses : chacun peut mesurer l’intensité de l’émotion et de la mobilisation dans le pays. Comme beaucoup, je l’ai ressentie lors de la marche de dimanche. Dans ces dures journées, cela a fait chaud au cœur. Mais au-delà de l’émotion, au-delà de l’expression de l’unité nationale, il faut que cette dynamique soit source de solution. Cette défense de la liberté d’expression et de nos institutions, cette promotion de la fraternité, doivent nous faire avancer. Il est à cet égard très positif de constater la reconnaissance pour les forces de l’ordre. Mais face aux actes de guerre auxquels nous sommes confrontés – comme l’a souligné le Premier ministre-, face aux menaces qui subsistent, j’espère que cette prise de conscience nationale se traduira aussi par un large consensus pour mieux nous défendre et mieux défendre notre démocratie. Je souhaite que ce soit le cas lorsqu’il s’agira de renforcer les possibilités de surveillance, notamment parmi les députés européens français quand ils vont débattre de nouveau du registre européen des passagers aériens. Je souhaite que ce soit aussi le cas pour renforcer l’arsenal des mesures pour lutter contre toutes les atteintes à la sûreté et à la cohésion de la France. En la matière, je soutiens la proposition de loi sur la perte de la nationalité française pour entreprise terroriste, défendue par Philippe Meunier.
La couverture médiatique doit avoir ses limites : enfin, même si ce n’est pas du même niveau -mais je veux quand même exprimer ce coup de gueule-, je dois dire que j’ai été scandalisé par certaines interventions dans les médias. La retenue a été au rendez-vous pour renoncer à la diffusion de photos sur les assassinats et les victimes. Par contre, je ne comprends pas que vendredi, en pleine prise d’otages, des “experts” aient pu en direct décrire dans le menu les tactiques de négociation avec des preneurs d’otages, prenant le risque de renseigner les criminels en action. Les médias doivent renoncer à ce genre d’informations, et les experts mettre de côté leur soif de notoriété. Cela participerait aussi de la mobilisation pour lutter contre ces agissements.