Nous sommes plus de 6,3 millions de Rhônalpins, une population en croissance moyenne de 0,9 % par an entre 2007 et 2012, ce qui place Rhône-Alpes dans le trio de tête national pour la dynamique démographique.

En présentant ces résultats, l’INSEE a produit une intéressante carte de Rhône-Alpes qui montre les communes où la croissance démographique a été la plus forte sur la période.

Cette carte m’inspire les constats suivants :

  • Si l’agglomération lyonnaise confirme son dynamisme démographique, force est constater que la progression de population se fait aussi en dehors de la Métropole de Lyon. D’ailleurs, la croissance du nombre d’habitants a été plus forte dans la partie “Nouveau Rhône” (+ 1,2% par an) que dans la partie “Métropole de Lyon” (+ 1 %/an).
  • Les territoires rhônalpins les plus dynamiques en termes de démographie dessinent un large U, de la Vallée de la Saône au bassin genevois, en passant par l’agglomération lyonnaise, le Nord-Isère, les bassins chambériens et anneciens. On peut y voir aussi un W avec les bassins de Valence et Grenoble.

Depuis quelques semaines, Gérard Collomb nous “rebat les oreilles” avec “sa” Métropole, “Nirvana institutionnel” qui serait la clé de tous nos défis.

Les faits sont un peu différents. Nous voyons comment l’approche “par exception” de la mise en place de la Métropole présente de graves limites, en termes de fonctionnement démocratique : scrutin escamoté en 2014, une commission permanente qui ne respecte pas l’impératif élémentaire de transparence, non prise en compte de la parité dans l’exécutif, charcutage électoral pour préparer les prochaines élections

Mais sur le fond, quand on regarde cette carte, on voit aussi qu’il nous faut une vue élargie pour bien assurer notre développement. Oui la Métropole peut et doit nous permettre de mieux répondre à certains besoins de la population et des entreprises. Mais qu’il s’agisse de la mobilité quotidienne ou professionnelle, de la localisation des activités économiques et donc des perspectives d’emploi, de l’équilibre entre espaces urbanisés et espace rural, la maille régionale s’impose, en liaison avec chacun des bassins de vie qui composent le territoire régional. Gérard Collomb prétend que la Métropole créée la richesse qui peut ensuite être répartie au niveau régional. Je pense plutôt qu’il nous faut prendre en compte tous les atouts des territoires de Rhône-Alpes, et demain de Rhône-Alpes Auvergne, pour réussir.

Ce n’est pas parce que la Région Rhône-Alpes de Jean-Jack Queyranne patine aujourd’hui, bloquée par sa “majorité” politique éclatée, qu’il faut  oublier que notre avenir doit largement se construire à ce niveau là.