Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : septembre 2015

Le moment de vérité

DSC00500Voici mon intervention lors du Conseil municipal du 28/09/2015, à propos de la construction d’un immeuble de 7 étages dans un secteur pavillonnaire de Montchat. Moment de vérité car non seulement la majorité municipale n’a pas essayé de faire respecter les orientations d’aménagement du quartier, mais elle contribue au montage financier de l’opération ! Cela prouve bien que les élus PS poursuivent une politique de densification non maîtrisée de Montchat.

“Monsieur le Maire,

Notre groupe des élus Les Républicains va voter contre cette délibération. Nous nous opposons à garantir cette opération de construction à Montchat au 12 rue Ferdinand Buisson, aberration urbanistique qui démontre clairement votre volonté de réaliser une densification urbaine non maîtrisée dans ce quartier pourtant si réputé pour son identité.

Construire une « mini-tour » de 7 étages –23 mètres de haut dans une rue où la hauteur maximale autorisée est de 10 mètres-, est effectivement une aberration urbanistique. La construction sera 2,5 fois plus haute que la construction qu’elle va jouxter. Construction décalée car les orientations d’urbanisme, inscrites au PLU, appellent à préserver l’habitat traditionnel du secteur fait de petits immeubles et petites maisons : je cite « le particularisme montchatois constitue un ensemble patrimonial à préserver. »

Cette construction bénéficie d’une triple exception :

  • Parce qu’il s’agit de logement social. Il faut néanmoins que chacun sache que cette opération de logement social est toutefois transitoire, puisqu’il s’agit d’un usufruit locatif. A terme, les logements ne seront plus sociaux. Voici donc à terme une belle opération de « promotion classique ».
  • Parce que la construction nouvelle est construite à côté d’un immeuble de même hauteur. Avec cette logique, en quelques années, vous pourrez construire une barre de 7 étages de la rue Bernard à l’avenue Lacassagne !
  • Dans un quartier déjà tendu en matière de stationnement, ce programme se fait avec un déficit de parkings. Le promoteur a payé une compensation financière pour cela. La loi actuelle ne le permet plus mais le promoteur a pu le faire compte tenu de la date de dépôt du permis.

Cette bétonisation excessive, les Montchatois n’en veulent pas. Ils sont près de 400 dans le secteur à l’avoir signifié en signant une pétition, dont le CIL.

Vous ignorez tellement peu ce refus que vous avez été, en apparence, d’un grand effacement sur le sujet. Le Maire du 3e, au motif d’un contentieux, a refusé de dire quel avis il avait rendu sur le projet. Cet avis a été favorable comme chacun peut le constater en allant consulter ce permis. Votre adjoint, M. Le Faou, aime à dire qu’il ne pouvait s’opposer à ce projet. Les Lyonnais attendent pourtant de leurs élus qu’ils défendent les orientations d’aménagement du PLU !

Mais finalement, il n’est pas nécessaire d’analyser la procédure de délivrance du permis de construire. Avec ce dossier que nous examinons ce soir c’est le moment de vérité. Il prouve que non seulement vous n’avez pas agi pour contrer ce projet pour servir l’intérêt général du quartier, mais vous contribuez à son montage financier puisque Ville et Métropole garantissent la totalité de l’emprunt nécessaire. Les choses sont claires : vous avez approuvé cette construction au plan urbanistique et surtout vous la rendez financièrement possible.

Alors Monsieur le Maire, vous allez sûrement comme à chaque fois que des arguments font mouche parler d’une intervention virulente. Je ne sais qu’une chose, les Lyonnais nous demandent de ne pas soutenir ce type de fuite en avant.

Vous allez aussi sûrement dire que vous ne comprenez pas que l’on discute un projet de logement social. J’appelle chacun à bien regarder de quel programme il s’agit.

Vous allez aussi sûrement me dire « les chantiers sont utiles pour relancer l’activité ». Oui bien sûr, mais il n’est pas nécessaire pour cela de faire n’importe quoi, sous forme de néo-pradélisme déconnecté de la vie des quartiers. Vous feriez mieux –enfin- d’œuvrer à l’accélération des grands chantiers d’infrastructure.”

 

Une politique à repenser

UniversiteIntervention lors du Conseil métropolitain du 21 septembre 2015 sur le soutien à la Communauté d’universités et d’établissements de Lyon.

“Le groupe Les Républicains et apparentés va voter ce soutien à l’Université de Lyon. L’engagement en faveur de l’enseignement supérieur est une nécessité, quand on sait notamment que les jeunes diplômés du supérieur ont cinq fois moins de risques d’être au chômage.

On sait aussi que beaucoup reste à faire dans notre agglomération. L’académie de Lyon est ainsi qualifiée de « cancre » en matière de logement étudiant, et c’est à Lyon que le coût de la vie étudiante est le plus élevé après l’Ile-de-France.

Nous approuvons ce soutien mais nous en appelons à une réflexion sur cette politique compte tenu du nouveau contexte que nous connaissons. Avec la réduction de la dépense publique, il sera plus que jamais nécessaire de savoir qui fait quoi et de s’assurer que toutes les interventions vont bien dans le bon sens.

Se pose d’abord la question de l’engagement de l’Etat, qui a la responsabilité de l’enseignement supérieur et de la recherche. Sur ce sujet comme sur d’autres, François Hollande avait promis beaucoup à la jeunesse, et les résultats sont bien maigres. Les moyens consacrés aux universités stagnent, alors que les effectifs étudiants continuent d’augmenter : + 65 000 pour cette année universitaire. La France est à la traine pour l’investissement par étudiant : 14e rang seulement des pays de l’OCDE. Pire, le Gouvernement vient de « faire les poches » aux universités, prélevant de l’argent dans les fonds de roulement, au risque de menacer leurs projets. Des élections se profilant, on nous annonce un plan national de la vie étudiante : quelle sera sa réalité au-delà de l’effet d’affichage ?

Se pose ensuite la question de l’articulation avec la Région. La loi NOTRe confie clairement la responsabilité à la Région d’établir un schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, schéma définissant les priorités d’intervention, priorités qui devront être prises en compte par les autres collectivités. Est-il par exemple intelligent que Région et Ville de Lyon saupoudrent toutes les deux de petites aides aux colloques de quelques centaines d’euros ? Il faudra donc parler avec la Région. Nous savons que vous avez du mal à le faire actuellement. M. Bret et Mme Boudaoud doivent être les derniers socialistes à parler à M. Queyranne. Souhaitons qu’un nouveau souffle à la Région permette de dégager ces obstacles dès la fin de cette année !

Se pose enfin la question du territoire pertinent pour soutenir localement l’enseignement supérieur. La Communauté d’universités et d’établissements que nous soutenons est celle du pôle Lyon-Saint Etienne. La Métropole de Lyon n’est donc pas la seule concernée. Vous avez par ailleurs créé un pôle métropolitain avec l’agglomération de Saint-Etienne. On se demande parfois pourquoi ce pôle vient s’occuper de certains sujets ; on s’étonne par contre qu’il traite peu de l’enseignement supérieur alors que l’Université de Lyon réunit aujourd’hui Lyon et Saint-Etienne. Tout cela est décidément bien complexe, entremêlé. Cela manque un peu d’esprit cartésien pour rester dans le domaine du savoir. Certes, nous allons aussi approuver aujourd’hui la création d’un service commun entre la Ville de Lyon et la Métropole. Mais cette optimisation des moyens publics semble bien modeste par rapport aux clarifications à opérer.

Donc oui nous approuvons le soutien à l’Université de Lyon. Mais dans les temps compliqués que nous connaissons en matière d’investissement public, il faut nous assurer que nous faisons globalement au mieux pour que l’enseignement supérieur remplisse sa mission de transmission du savoir, pour que les étudiants aient de bons débouchés professionnels et pour qu’ils puissent étudier dans de bonnes conditions.

Il devient urgent de rappeler l’Etat à ses responsabilités et de débattre du qui doit soutenir quoi, entre les collectivités, pour une action conjointe optimale. Vous pouvez compter sur notre détermination, pour l’un comme pour l’autre.”

Projet Part-Dieu : ce que l’on ne vous dit pas

Lyon-20130630-00119Le public était nombreux pour la réunion organisée dans le cadre de la concertation sur la ZAC Part-Dieu Ouest. Tant mieux ! Il demeure néanmoins que les présentations du projet Part-Dieu restent très orientées. Gérard Collomb et Thierry Philip mettent en avant des concepts vendeurs… mais veillent à ne pas développer certaines réalités moins avenantes !

Depuis son lancement, nous contestons les erreurs prévisibles du projet Part-Dieu. Il faut un nouveau développement urbain mais nous voulons que le « quartier à vivre » ne soit pas qu’un slogan.

Nous soutenons la restructuration de la gare, pour le confort des passants et passagers (220 000 sont attendus en 2030). Mais nous ne partageons pas la vision de Gérard Collomb consistant à en faire le cœur de la Part-Dieu, avec un nouveau centre commercial qui pénalisera les centres de quartier alentours. En effet, l’augmentation conséquente des surfaces commerciales dans la gare, couplée avec la loi Macron qui autorise maintenant dans cette gare internationale le travail en soirée et le dimanche, peuvent déstabiliser le tissu de petits commerces dans les secteurs voisins. Ce serait un recul pour notre qualité de vie.

Le développement du centre d’affaires est nécessaire, pour accueillir de nouvelles entreprises et donc des emplois. Mais il ne faut pas « poser » des tours en fonction des opportunités foncières. Il faut un plan d’ensemble, concerté, qui respecte la vie des habitants et le fonctionnement de la Cité. Le commissaire enquêteur l’a dit avec ses avis négatifs lors de la dernière modification du PLU.

S’il faut conforter le pôle d’échange multimodal, avec transports en commun et itinéraires cyclables et piétonniers confortables, il faut aussi maintenir l’accessibilité en voiture. Nous contestons la réduction à deux voies seulement de l’avenue Pompidou sous les voies ferrées. Ce nouveau verrou sur la voirie va engorger tout le secteur et isoler un peu plus le coeur de Villette.

La couverture du tunnel Brotteaux Servient est par ailleurs une réalisation couteuse qui va détourner la circulation dans des rues résidentielles (Mazenod, André Philip). C’est une illustration de la non prise en compte des 30 000 habitants, comme l’est la décision brutale de démolir des logements. La majorité municipale annonce la création de 2000 logements mais commence par détruire ceux de 300 familles contentes d’habiter à côté de la gare, sans leur donner des assurances quant à leur devenir.

Bien vivre à la Part-Dieu, ce n’est pas seulement en faire un lieu d’achats et de loisirs, concentré au centre commercial ou à la gare. On y vivra bien si tous ses secteurs (Villette, Lafayette, Guichard, Part-Dieu Sud, Bir Hakeim) sont des lieux conviviaux dotés d’équipements et de commerces de proximité.

100 jours !

Dans 100 jours, les Auvergnats/Rhônalpins auront choisi leur avenir au sein de la grande région Rhône-Alpes/Auvergne. Après 10 ans de gauche plurielle en Rhône-Alpes, ces élections régionales sont en enjeu majeur. Pourtant, pour de multiples raisons – perte de confiance en la politique, mode de scrutin qui ne favorise pas l’affirmation des Régions, graves menaces mondiales qui occupent les esprits…-, il est possible que les Français peinent à s’y intéresser.

Quelques mots pour rappeler les raisons pour lesquelles ces élections méritent intérêt, mobilisation et clarté du choix.

Commençons par souligner qu’elles seront une nouvelle et déterminante occasion pour les Français d’engager une dynamique pour une autre politique pour la France. Après le succès des élections départementales, les régionales doivent renouveler l’expression du ras-le-bol face à l’impasse socialiste, ses erreurs et sa démagogie.

Ensuite, soyons conscients que les Régions ont les moyens d’apporter des réponses aux grandes préoccupations des Français.

L’emploi. En charge du développement économique et de l’appui aux entreprises, les Régions peuvent contribuer fortement à la création d’un environnement favorable à la dynamique entrepreneuriale, à la création de richesses et donc au développement de l’emploi. Leur rôle en matière de formation et d’orientation doit permettre de rapprocher les demandeurs d’emploi des opportunités professionnelles. Je regrette d’ailleurs que la loi NOTRe ne soit pas allée plus loin dans le rôle confié aux régions. Dans le contexte d’atonie économique que nous connaissons en France, c’est une responsabilité fondamentale des Régions. La majorité sortante a échoué dans ce domaine, empêtrée dans ses blocages idéologiques, son saupoudrage clientéliste et sa culture de la bureaucratie. En 10 ans, elle a fait de la puissance régionale Rhône-Alpes une région banalisée au plan économique. Les derniers chiffres régionaux du chômage ne montrent pas d’amélioration (+ 5,1 % sur un an). Quant à la création de richesses, nous sommes bien loin du potentiel de notre belle région : un PIB par habitant qui a moins progressé que la moyenne de l’UE depuis 2010 et deux fois moins (!) que notre région partenaire du Baden Würtemberg ou que la région de Stockholm.

L’avenir des jeunes. Outre une politique générale favorable à l’emploi, la Région peut impulser une politique d’orientation clairement tournée vers les débouchés professionnels. Elle peut favoriser le développement de l’apprentissage. Deux sujets sur lesquels le bilan de l’équipe sortante est médiocre. + 31,7 % pour le chômage des jeunes depuis 2010. Et la Région, c’est aussi la responsabilité d’assurer les meilleures conditions d’études au lycée et leur ouverture sur leur environnement.

La sécurité. Certes, la Région n’est pas l’acteur premier de notre sécurité compte tenu de ses compétences. Mais il y a deux domaines où elle doit s’en préoccuper. Celui des lycées, car la Région doit s’engager pour protéger les jeunes des violences et nuisances qu’ils sont susceptibles de rencontrer dans l’environnement scolaire. Celui des TER ensuite, car les milliers de Rhônalpins qui fréquentent quotidiennement gares, trains et cars pour leurs déplacements doivent pouvoir le faire en toute quiétude. La Région doit donc intégrer la menace terroriste ainsi que se donner les moyens de lutter contre les fauteurs de troubles du quotidien. Entendre Jean-Jacques Queyranne annoncer fièrement il y a quelques jours que quelques TER ont une vidéoprotection activée souligne l’ampleur du retard que nous avons pris.

Un cadre de vie de qualité. Les territoires de notre région sont magnifiques. Avec l’arrivée de l’Auvergne, la grande région sera encore plus riche en espaces d’exceptions. Mais ce capital nature doit être entretenu et il faut veiller à l’équilibre entre les territoires, avec le risque de pôles urbains toujours plus denses, captant emplois et richesses, et celui de perte de vitalité de certains espaces ruraux. La Région peut favoriser les bons équilibres, en matière de services dans tous les territoires (notamment en matière de santé et de commerces de proximité), en aidant (vraiment) l’agriculture, avec son rôle en matière de mobilité (TER), avec son impulsion en matière d’énergies renouvelables, avec les parcs naturels.

La maîtrise de l’immigration. Sur ce sujet sensible qui dépend de décisions européennes et nationales, la Région a bien sûr peu d’influence. Sauf que la majorité sortante, dans son soutien aux associations, a largement favorisé des approches communautaristes. Là encore, il y a sans doute d’autres priorités, y compris pour favoriser la cohésion nationale.

100 jours donc, pour un enjeu majeur.

Fin août, Laurent WAUQUIEZ a lancé au Mont Mézenc la campagne pour un Nouveau Souffle pour Rhône-Alpes/Auvergne. Car si la Région a la possibilité d’agir sur ces questions fondamentales, force est de reconnaître que la majorité sortante a endormi notre région. Avec la campagne de Laurent WAUQUIEZ pour un renouveau de Rhône-Alpes/Auvergne, la dynamique est là ! Intéressez-vous y !

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