Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : janvier 2016

Pourquoi cacher un beau parc ?

L'immeuble construit avenue Lacassagne là où aurait pu être créée une belle vue sur le futur parc.

L’immeuble construit avenue Lacassagne là où aurait pu être créée une belle vue sur le futur parc.

Voici le texte de mon intervention lors du Conseil d’arrondissement de janvier 2016 à propos de la création du nouveau parc sur le tènement RVI ; une position plusieurs fois affirmée ces dernières années.

“Nous allons bien sûr voter favorablement ce rapport. Je pense qu’effectivement lorsque que nous voyons la description du parc, cela sera un beau parc. Je me félicite de la décision du maintien d’un bassin puisque c’était un des points en débat. Il manque d’eau dans cette ville, c’est donc une bonne chose que nous profitions de cette opération pour en voir plus.

Par contre, ce parc est tellement beau que je regrette que nous ne le voyions pas depuis l’avenue. Je renouvelle et je le redis que nous avons raté une opportunité d’ouvrir l’avenue Lacassagne à cet endroit là sur ce parc. Nous aurions pu marquer la porte d’entrée de Montchat de belle façon, si nous avions permis à tous les gens qui passent avenue Lacassagne d’avoir une vision sur ce grand parc que nous allons créer.

Le choix a été fait de construire un immeuble à la place, le long du parc. Premier inconvénient, cela va encadrer le parc d’immeubles et cela va le cacher à la vue de tout le monde, et en termes d’espaces public cela n’est jamais très bon. Par ailleurs à cet endroit là, cela renforce l’effet tunnel de l’avenue Lacassagne, alors que nous aurions pu créer une belle ouverture.

Tout cela m’amène à regretter qu’en termes de concertation, nous ne fassions pas confiance aux citoyens habitants pour discuter des grands choix d’urbanisme. Très souvent, nous nous rendons compte que la Ville pose sur la table des choix structurants. Ce choix de construire l’immeuble en bordure de l’avenue Lacassagne, à mon avis, est un choix structurant qui n’a pas été discuté. Vous demandez après aux citoyens, dans l’accompagnement, dans le détail, de se concerter et de donner des idées. Il faudrait leur faire plus confiance pour qu’ils puissent se prononcer plus globalement sur ces opérations et voir la physionomie qu’ils veulent pour leur quartier. C’est le cas sur la friche RVI, c’était aussi le cas lors de la réunion d’hier sur la Part Dieu où finalement des choix ont été faits, structurants et lourds, sans trop d’explications. La concertation est ouverte uniquement sur des questions secondaires et je le regrette, les habitants peuvent s’exprimer sur des grands choix d’urbanisme.

Nous sommes très contents de ce parc et nous voterons le rapport avec le regret qu’il soit caché et que nous n’ayons pas bénéficié de l’opération pour créer une belle entrée au quartier de Montchat.” 

Déchéance de nationalité : le champ d’application est un point clé

Je suis favorable à l’extension de la mesure de déchéance de nationalité, pour l’appliquer aux double-nationaux condamnés pour terrorisme ou qui prennent les armes contre la France. J’étais déjà favorable à une extension quand Nicolas Sarkozy l’avait proposée en 2010 (à cette époque Najat Vallaud-Belkacem nous renvoyait à Vichy pour marquer son opposition…). Je sais que ce n’est pas la mesure unique, miracle, pour lutter contre le terrorisme ou assurer la cohésion nationale, mais ce serait une décision opportune et qui peut être utile.

J’ai entendu ces derniers jours les arguments de ceux qui s’y opposent ou sont réticents. Le débat est utile, mais le temps de la décision est venue, en s’attachant à une entrée en application rapide.

Il y a bien sûr ceux qui depuis longtemps n’accordent pas à la nationalité française sa valeur… Il y a ceux qui s’inquiètent des difficultés juridiques, telle ou telle disposition pouvant limiter la portée de la mesure ; je leur dis, peut-on encore espérer constituer un peuple souverain, face aux défis qui sont les nôtres ? Et l’on ne peut que douter de ces argumentaires techniques quand on découvre que, finalement, on pourrait éventuellement étendre la mesure à tous les Français… Il y a enfin ceux qui se laissent enfermer par la tactique politicienne ; prenons le sujet au niveau où il doit l’être SVP !

Nombreux sont les opposants qui disent que la mesure ne serait pas utile. On nous dit, que peut peser la menace d’une déchéance de nationalité pour celui qui est prêt à se faire sauter avec une bombe ou qui déchire son passeport après avoir gagné l’Irak ou la Syrie ? Certes, mais dans ce cas pourquoi se préoccupe-t-on du retour en France des djihadistes ?

Pour que la mesure soit utile, je pense qu’il faut l’envisager de façon large, pour prendre en compte toute participation à une entreprise terroriste ou à la prise d’armes face aux troupes françaises. Ce doit être une partie du débat. Pour le candidat kamikaze, l’utilité est peut-être nulle. Mais pour tous ceux qui dans son environnement sont susceptibles de l’inciter, de le préparer, de l’aider, il en va sans doute différemment. On voit bien dans les affaires récentes comment se mêlent réseaux islamistes et délinquants, comment une non-adhésion à la communauté nationale fait glisser vers des soutiens coupables. La déchéance de nationalité, avec l’expulsion ultérieure à la clé, aurait sans doute une vertu dissuasive ou de clarification. Il est sûr que si la mesure ne s’applique qu’à un certain niveau d’actes terroristes, après des années de procédure et de recours, cette déchéance sera peu utile. Si par contre elle frappe rapidement ceux qui rendent possible des attaques contre la France, cela change la donne. Oui cette vision large de la déchéance sera engageante, mais est-on ou non en situation de guerre ?

L’essentiel sera donc, dans les semaines qui viennent, la portée que le Parlement donnera aux actes de participation à une entreprise terroriste ou d’attaque contre la France susceptibles d’entraîner cette déchéance. Ce sera le moment de vérité, et c’est à ce moment que l’on jugera de la détermination de François Hollande et du Gouvernement. A ceux qui se préoccupent de tactique politique, il vaudrait mieux peser pour que la mesure soit la plus efficace possible.

On nous dit que cette mesure ne serait qu’un symbole. Elle doit être un signal. Un signal de l’exigence que notre République associe à la nationalité française, une affirmation claire qu’on ne peut être Français et contribuer à des projets terroristes contre des Français ou se retrouver engagé dans un conflit contre la France.

Encore une fois, cette extension de la déchéance nationale ne serait qu’une partie de la réponse. Il faut aussi trouver des réponses pour les titulaires (uniquement) de la nationalité française qui commettent les mêmes actes. Et le signal sur la valeur de la nationalité doit aussi être envoyé par des règles plus engageantes d’acquisition de la nationalité.

Mais si on le fait bien, et pas seulement en apparence en se retranchant derrière des limites juridiques, ce sera un pas très opportun dans la bonne direction. Je crois qu’il est écrit, sur les lieux des attaques de novembre, “ici le peuple de France se souvient”. C’est bien de cela dont il s’agit.

 

2008 - 2023 - Réalisé par Omma Services - Thème par Anders Norén