Une majorité de Britanniques a donc choisi de quitter l’Union européenne. On peut le regretter, on peut en craindre les conséquences, mais il faut en prendre acte. C’est le jeu de la démocratie.
Quelques réactions après cet événement et ce que nous entendons depuis vendredi.
Beaucoup de critiques ont été exprimées contre le Premier ministre Cameron, qui aurait joué à “l’apprenti sorcier”. Peut-être peut-on lui reprocher de ne pas avoir su convaincre. Mais pour ce qui est d’avoir donné la parole aux Britanniques, c’est à mon avis une autre histoire. Il en a ressenti la nécessité. Le référendum et son résultat démontrent les interrogations qui parcouraient le Royaume-Uni, qui va avoir d’autres questions à résoudre avec l’Ecosse et l’Irlande du Nord… Pour ma part, je ne crois pas que l’Europe puisse se construire contre les citoyens ou en cachette.
J’entends aussi que beaucoup s’interrogent pour qualifier le divorce : amiable ou pas ? Laissons de côté la passion. A mon avis, le devoir pour nous est maintenant de veiller aux intérêts de l’UE, comme cela se passe en cas de divorce, même s’il est amiable, ce qui n’empêche pas de préserver les enfants ! Les Britanniques veulent quitter l’Union ? Prenons en acte et préoccupons-nous de nos intérêts. Je comprends la prise de position de Xavier Bertrand qui souhaite que les candidats à l’émigration au Royaume-Uni soient maintenant pris en compte de l’autre côté de la Manche. Les partisans du Brexit ont pensé que le Royaume-Uni y gagnerait en attractivité, qu’ils en gèrent toutes les conséquences.
Et maintenant, que devient l’Union ? C’est bien sûr la question majeure qui se pose, car je fais partie de ceux qui pensent que l’on ne peut continuer sur la voie actuelle de la construction européenne. Oui il semble incontournable de refonder le projet européen si l’on veut que les citoyens partagent l’objectif de construction européenne.
Il faut donner à ce projet un contenu politique fort. On ne peut aborder l’Union européenne uniquement sous l’angle du retour financier. A ce propos, on ne peut qu’être stupéfaits quand on entend que des forces politiques dans certains pays de l’Est de l’Europe plaident aussi pour un départ. Après tous les milliards d’euros dont ils ont bénéficié et des règles accélérant leur développement ces dernières années ?
Les chefs d’Etat devraient annoncer prochainement une initiative pour relancer l’Union. Je pense que les changements d’organisation, et moins encore les annonces de changement d’organisation, ne suffiront pas.
Pour que le projet d’Union européenne recueille l’adhésion populaire, il nous faut répondre aux questions suivantes :
- quels sont les fondements politiques actualisés de l’Union et quel périmètre territorial est compatible avec ces fondements ?
- en termes de sécurité, sommes-nous d’accord sur les menaces auxquelles nous faisons face et sur les moyens d’y répondre collectivement ?
- sommes-nous capables de tendre vers un socle commun assurant les conditions économiques et sociales de notre compétitivité, dans le contexte de mondialisation ?
- sommes-nous capables de définir des conditions communes d’immigration dans l’Union et si oui, d’assurer enfin la maîtrise de nos frontières ?
- sommes-nous capables de définir une vision cohérente de notre approvisionnement énergétique et de notre développement durable ?
Pas facile, mais incontournable, isn’t it !!!