Certains d’entre vous se sont étonnés de ne pas trouver sur ce blog de réactions aux odieuses attaques terroristes de juillet. Ni une priorité donnée aux vacances ni une “habitude” face à l’horreur n’en sont l’explication. Avec ces attentats, nous avons franchi un nouveau seuil dans la monstruosité et la lâcheté : d’une part un meurtre de masse à Nice, en sachant délibérément que de nombreux enfants seraient parmi les victimes, et d’autre part, l’assassinat barbare d’un homme de foi, et donc de paix, en plein office. Face à cela, c’était la sidération et d’abord la pensée pour les victimes et leur famille. J’ai pu constater combien ce sentiment était encore partagé à Nice, un mois après l’attaque, parmi les Français mais aussi parmi les visiteurs étrangers de la Ville.
Notre priorité doit bien être celle du que faire face à cette situation de guerre.
Il s’agit d’abord de mener une traque acharnée contre ceux qui sont prêts à commettre de tels actes terroristes. Nous voyons bien que face à des kamikazes, c’est d’abord l’action en amont qu’il faut mener, avec tous les moyens du renseignement, pour analyser les communications, infiltrer les réseaux, détecter tout comportement suspect quand bien même l’on se trompe… Il faut aussi adapter notre droit, pour être en mesure d’inculper toute personne qui prend contact avec les organisations terroristes, qu’il se rende ou pas en Syrie. Ainsi, par rapport au fichier “S”, cela permettrait de passer d’une logique de surveillance, dont on voit les limites, à une logique d’action. J’ai apprécié l’analyse qui a été celle de François Fillon cet été sur les possibilité que donne notre droit et sur les moyens qu’il propose de mobiliser pour cette guerre contre le terrorisme.
Et puis il y a une dimension des attentats qui m’a marqué. On a souvent parlé de “loups solitaires” activés à distance. La réalité qui apparaît est bien différente, avec souvent des complicités locales, certes diverses, depuis l’activation pour le compte d’un réseau jusqu’au refus de dénoncer un acte prévisible. Ces complicités jouent aussi un grand rôle. C’est la raison pour laquelle il nous faut aussi donner un “coup de pied dans la fourmilière”. Ces complicités, même les plus basiques, doivent être traitées à la hauteur du crime auquel elles participent. Pas question par exemple de traiter celui qui savait ou se doutait mais a préféré se taire, comme s’il s’agissait simplement d’éviter un larcin. La peine doit être lourde et il faut le faire savoir, pour que chacun prenne bien la mesure de ses actes. Cela repose d’ailleurs la question d’une déchéance de nationalité plus facile à actionner. On voit bien que ces complicités naissent dans des milieux de la délinquance ou chez des personnes qui résident en France par hasard ou intérêt mais ne partagent en rien le projet national. Face à cela, la France doit aussi annoncer et mettre à exécution la plus grande fermeté.