Notre pays connait la situation inédite de manifestations de policiers. Une situation inédite provoquée par des attaques elles-aussi inédites, et abjectes, contre les forces de police : attaque terroriste de policiers à leur domicile familial, tentatives de meurtres contre des policiers en mission lors d’émeutes urbaines. Le pays doit comprendre ce signal d’alarme de la police et entendre le message. Les policiers doivent avoir les moyens de remplir leur mission.

A la suite de l’attaque de policiers à Viry-Chatillon, Manuel Valls a annoncé de nouveaux équipements de sécurité, pour protéger notamment les véhicules contre le feu. Mais ce scandaleux état de fait ne peut se régler seulement par une “course technologique”. On ne peut se contenter d’acter que de nouveaux types d’agression se produisent. Il faut bien évidemment aussi une réponse répressive, rapide, à la hauteur du comportement criminel. Face à de telles attaques, oui on peut blinder les véhicules d’intervention, mais il faut aussi “blinder” la traque et la répression contre les auteurs de tels actes.

Et le Gouvernement peut dire ce qu’il veut, chacun mesure combien ce quinquennat Hollande aura été néfaste. De même que les choix fiscaux du débat de mandat ont plombé la situation économique, les signaux envoyés par la politique Taubira ont fait sauter de nombreux verrous. Le syndicat de la magistrature se défend d’insuffisance des peines, évoquant l’augmentation du nombre de personnes incarcérées. Mais rien ne dit que cette hausse est à la hauteur de la progression des délits, en nombre et en gravité. Encore une fois, il faut entendre les policiers qui expriment leur ras-le-bol de voir des fauteurs de troubles graves revenir rapidement dans la rue.

Je lisais également aujourd’hui dans le journal le compte-rendu d’une réunion publique dans le quartier Etats-Unis au cours de laquelle les habitants avaient exprimé leur ras-le-bol face à la délinquance quotidienne, qui reste sans réponse efficace. Et la situation reste sensible à Vénissieux.

Nous avons aujourd’hui le sentiment qu’à tous les niveaux d’agression, qu’il s’agisse d’entreprise terroriste, de rébellion criminelle ou de “petite délinquance du quotidien”, le niveau de la réponse répressive est largement en-dessous du seuil requis. Au-delà d’un manque de moyens à combler, il y a des défaillances de moyens à corriger.