La Ville de Lyon était propriétaire d’un immeuble du quartier Moncey, rues Villeroy et Gutenberg, loué à l’association Islam Culture et Religion qui l’utilise comme salle de prière. La Ville a décidé de vendre ces locaux à l’association. Le groupe Les Républicains et apparentés s’est opposé à cette vente. Ci-dessous la vidéo et le texte de mon intervention, expliquant les raisons, lors du Conseil municipal du 16 décembre 2016. La vente a néanmoins été approuvée par la gauche.
<“Monsieur le Maire, mes cher(e)s collègues,
Le groupe des élus Les Républicains et apparentés n’est pas favorable à votre projet de cession des immeubles détenus par la Ville de Lyon au 14 rue Villeroy et 5 rue Gutenberg. Je vais vous en expliquer les raisons.
Tout d’abord, il nous semble souhaitable de pouvoir continuer à maîtriser pleinement l’usage qui est fait des locaux par l’association qui les loue. Nous nous souvenons qu’au cours de l’année 2015, il avait fallu rappeler à l’ordre l’association lorsque l’exercice du culte avait été constaté sur l’espace public, aux abords des locaux. En gardant la maîtrise des immeubles, la Ville de Lyon peut plus facilement veiller à ce que des prières de rue ne se produisent pas. Je note que la dénomination de l’association a changé. Ce n’est plus l’association Islam Culture et Religion mais l’association cultuelle Abou Bakr Essedik.
Dans le cadre de la location, cette association peut aménager les locaux conformément à ses usages. Elle doit veiller au respect des règles de sécurité et au respect de la laïcité sur l’espace public.
Deuxième argument, urbanistique celui-là, la Ville de Lyon doit garder la maîtrise de ces immeubles dans une perspective d’aménagement urbain. D’ailleurs, si la collectivité a fait l’acquisition de ces immeubles en 2001, ce n’est pas par hasard ou par donation. C’est bien parce qu’elle considérait qu’ils comptaient pour l’aménagement urbain du secteur. Et cet aménagement urbain n’est pas encore terminé. Ces immeubles se situent dans un secteur clé, charnière entre l’axe de prestige Liberté et le quartier Moncey, à côté de l’îlot constitué par un très bel immeuble bourgeois.
On peut enfin avoir deux interrogations sur ce rapport.
D’abord la question du prix de vente : 270 000 euros alors que l’évaluation directe des domaines était plutôt de 325 000 euros. Nous n’avons par ailleurs pas eu d’éléments montrant que ce prix est celui du marché dans le secteur. La mise en avant dans votre délibération de la clause « de retour à meilleure fortune », montre bien que ces immeubles peuvent présenter un intérêt. La Ville doit préserver les siens.
Je m’interroge aussi sur l’empressement dont semble faire preuve le Maire du 3e sur ce projet si j’en crois le courrier annexé à la délibération. J’espère que cet empressement n’a pas de rapport avec les élections de 2017 et qu’il ne s’agit pas de la concrétisation d’une promesse électorale avant les grands rendez-vous démocratiques de l’année prochaine.
Nous n’approuvons donc pas cette délibération. La Ville de Lyon doit garder la maîtrise de ce tènement, pour éviter des dérapages dans son utilisation et pour préserver les capacités d’aménagement urbain.”