Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : septembre 2019

Lyon en colère

Alors que l’actualité lyonnaise est rythmée par des atteintes répétées à la tranquillité publique et des faits délictuels inacceptables, voici mon intervention lors du Conseil municipal du 23 septembre 2019 sur le sujet.

“Monsieur le Maire,

Notre Conseil municipal se prononce sur des subventions à des associations qui organisent des chantiers loisirs ou éducatifs dans le cadre de la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance.

Personne ne contestera ces chantiers de loisirs ou éducatifs qui aident des jeunes en difficulté à rester ou à revenir sur le bon chemin, en les inscrivant dans des projets collectifs qui travaillent le sens de l’effort, de la réalisation et de l’intérêt général.

Ce qui reste préoccupant par contre, c’est la modestie de l’engagement municipal dans la prévention de la délinquance. 75 000 euros sur l’année, soit 9 % du coût de l’expérimentation florale temporaire de la rue du Président Herriot ! On rappellera aussi l’information du dernier rapport développement durable de la Ville : pas plus de 15 jeunes délinquants chaque année concernés par les modules mis en place par la Ville pour une réparation pénale. Et pourtant, chacun mesure combien les besoins en matière de traitement de la délinquance sont colossaux et en augmentation dans notre ville. Une grande partie des Lyonnais ne se reconnaissent pas dans le bilan de baisse de la délinquance que vous avez brossé en début de conseil.

Nous venons de débattre de la situation déplorable la nuit en presqu’île et des pressions qui sont exercées sur les habitants. Beaucoup de choses ont été dites et de ce fait je modifie l’intervention prévue pour aborder deux points de votre propos en début de conseil.

1) Sur les points noirs de la délinquance. Il ne faudrait pas que cette actualité dans le 2e arrondissement occulte le fait que cela fait de nombreuses années que des Lyonnais voient leur cadre de vie se dégrader, la peur s’installer parce que des attitudes délinquantes deviennent la norme. Dans votre intervention, outre la rue Herriot, vous avez cité le bas des pentes et la place Gabriel Péri. Il y a bien d’autres points chauds. Quelques exemples qui illustrent ces réalités : courses de scooter dans les squares et tours de quads en grillant les feux à Villette Paul Bert, braquages et vols à répétition dans les commerces et nouvelle pétition des habitants excédés aux Charmilles à Montchat, trafics, consommation d’alcool et nuisances sonores au square Saint Michel dans le 7e, des rues voire des secteurs entiers où la réglementation n’est pas respectée par des commerces en termes d’horaires d’ouverture, de vente d’alcools…

Concernant la place Gabriel Péri, j’ai constaté récemment la présence de la police municipale sur la place, au milieu de la foule, pour faire cesser les divers débordements et délits qui s’y produisent. Il faut saluer l’engagement de ces agents qui prennent ainsi le sujet à bras-le-corps. Mais les problèmes dépassent largement la place et ce qu’exprime le collectif Guill’en colère, c’est un retour du droit et de la tranquillité dans l’ensemble du quartier côtés 3e et 7e. Et je ne suis pas sûr que l’étude sociologique que vous annoncez sur le secteur soit la réponse la plus attendue.

2) Votre constat M. le Maire d’une montée de l’intolérance mutuelle et votre appel à la concorde.

L’affaire de l’intrusion dans des immeubles du 2e a fait avec justesse beaucoup de bruit. Mais il y a bien longtemps dans d’autres secteurs de la ville que les habitants se gardent bien de s’exposer pour ne pas subir de représailles. Un état de fait inacceptable pour notre République.

La multiplication des collectifs met en pleine lumière cette situation.

Quand des groupes spontanés ou des bandes organisées veulent faire régner leur loi, imposer leur système ou leurs non-valeurs, il n’y a pas d’intolérance mutuelle et ce n’est plus la concorde civique qui est nécessaire, c’est la restauration de l’ordre public qui est nécessaire, avec les réponses à la hauteur des troubles.

En conclusion, l’action de la ville ne peut se limiter à quelques lieux emblématiques ou à quelques actions « coup de poing ». C’est bien d’action à grande échelle et permanente dont la ville a besoin, une action puissance 10 dans tous les lieux qui le nécessitent… ce qui veut dire une volonté politique implacable et des moyens au niveau pour les missions de tranquillité publique, y compris en amont, dans la prévention.

Tout cela n’est pas un sujet de la présidentielle de 2022 comme l’analyse Emmanuel Macron. C’est un sujet d’hier qui s’aggrave et pour lequel il faut des réponses maintenant.”

Voir aussi le compte-rendu du Conseil du 3e de juin 2019 où j’ai interpelé la Maire du 3e sur l’augmentation de l’insécurité à Montchat (pages 21-23). Lire

 

Mea Culpa

Il y a un an, au sortir de la période estivale, je dénonçais une desserte en transports en commun à Lyon en juillet-août indigne d’une métropole européenne. Mea culpa ! Ces propos étaient en effet décalés… tant la situation de cet été s’est avérée encore bien pire !!! Pour les malheureux travailleurs de juillet-août ou les touristes, la mobilité à Lyon cet été a été un calvaire.

Comme chaque année, il a déjà fallu faire face aux fréquences largement allégées, avec des délais de 7/10 minutes entre les dessertes, y compris sur les lignes fortes. Sur un voyage avec correspondances cela fait rapidement tourner l’horloge du déplacement…

Mais il a fallu compter aussi avec une multitude incroyable de chantiers qui a complètement désorganisé le réseau. Il y a bien sûr le cas de Confluence, redevenue une enclave le temps de cet été avec l’interruption des lignes de tram… une vraie galère pour beaucoup de monde compte tenu de l’importance qu’a pris le secteur en termes de pôle d’activité. Mais au-delà de ce point noir, les problèmes étaient partout, avec des interruptions de lignes et des modifications d’itinéraires systématiques. Franchement, les désagréments pour les personnes qui ont eu à se déplacer quotidiennement à Lyon pendant l’été ont été très importants, en termes de temps perdu, de mauvaises conditions de transport, de stress.

Alors bien sûr, les autorités responsables de cette situation vont évoquer la nécessité de faire des travaux et l’intérêt de les concentrer au maximum l’été, quand il y a moins de monde. Comme les élections approchent, il est vrai que la situation était particulièrement tendue cette année…

Deux opinions sur cette vision des choses.

Tout d’abord, comme je le disais déjà l’année dernière, il serait peut-être temps d’intégrer le fait que pour une grande métropole, un certain niveau d’activité continue pendant l’été. Les salariés ne bénéficient pas d’une “trêve” aussi longue que la trêve politique de deux mois. Quand on ajoute les températures de plus en plus chaudes, il serait peut-être opportun de ne plus systématiquement passer par pertes et profits les conditions de vie des travailleurs estivaux. Et puis il y a les touristes, de plus en plus nombreux à Lyon. Pense-t-on à l’image qu’ils ont de la ville face à un niveau aussi dégradé de la desserte en transports en commun ?

Ensuite, je m’interroge sur les mesures prises pour pallier les conséquences de certains travaux. Effectivement, dans certains cas, des solutions de substitution ont été mises en place, avec par exemple des bus relais ou de nouveaux arrêts provisoires. De toute évidence, ces mesures ont été définies à partir de normes techniques appliquées de façon systématique. Mais a-t-on pensé aux besoins des usagers, à la façon de réduire au mieux les nuisances liées au bouleversement du réseau du fait des travaux ? On peut en douter quand on voit par exemple la difficulté à récupérer le bus relais de Confluence à la sortie du métro Perrache ou bien encore la localisation de l’arrêt provisoire du C3 à Cordeliers, bien caché derrière l’Eglise Saint Bonaventure, lorsque la ligne a été coupée.

Bref, il y a une vraie remise en question à opérer sur la gestion des transports collectifs à Lyon pendant la période estivale.

 

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