Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : juin 2021

Fin de mandat

Comme en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et dans la Région Sud, les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes ont été un grand succès pour la liste d’union de la droite et du centre. C’est le résultat d’un très bon bilan et d’une dynamique de campagne. A Lyon, la progression est nettement moins forte et la gauche l’emporte encore malgré le contexte très favorable à la droite… Même constat dans notre 3e arrondissement où la gauche écologiste reste en tête et où la variation du score de la droite par rapport à 2015 est nettement moins forte que la moyenne régionale (+ 6 points contre + 15). La dynamique de la droite à Lyon reste à construire…

Vous avez été nombreux à me demander ces dernières semaines les raisons de ma non-candidature aux élections régionales.

Vos interrogations ont été d’autant plus nombreuses que, comme vous l’avez constaté, j’ai assuré mon mandat jusqu’au bout. Rien que de très normal à cela puisque quand on se présente à un mandat, c’est pour l’assurer quoi qu’il arrive, jusqu’au bout.

Ces derniers mois de mon mandat régional ont en effet été denses. La crise sanitaire m’a amené à être fortement engagé auprès des associations, des entreprises, des lycées pour les accompagner sur les aides anti-crise : « click and collect » et commerce en ligne, purificateurs d’air dans les lycées… Nous avons aussi examiné dans les dernières commissions que j’ai présidées les aides d’urgence du plan de soutien aux associations étudiantes et l’important dossier de l’implantation à Lyon de l’Académie de l’Organisation Mondiale de la Santé (voir ici). Et je suis particulièrement satisfait de terminer ce mandat en ayant permis d’assurer un soutien régional à une nouvelle étape pour le festival Yggdrasil. Un soutien qui me tenait à cœur tant le projet est remarquable en termes de dynamisme de notre jeunesse, des bienfaits des associations, d’entrepreneuriat et de vision positive sur l’avenir, ce dont nous aurons beaucoup besoin dans les mois qui viennent.

Vous m’avez aussi toujours trouvé ces derniers mois à vos côtés sur des sujets locaux pour défendre notre qualité de vie dans le 3e, face à la dégradation de la sécurité ou aux décisions politiques néfastes de la nouvelle majorité Verts-Extrême gauche.

Il est important pour moi que cette non-candidature ne soit pas vue comme un abandon du combat politique ou un désintérêt pour le devenir de notre arrondissement et de ses quartiers. Comme cela a déjà été le cas lors des élections municipales, c’est un choix des instances locales des LR avec lesquelles j’ai des divergences.

Maintenant que les élections sont passées, je peux m’exprimer sur ces divergences. Au plan politique, il m’est difficile d’être sur la ligne du chef de file de la droite au plan municipal, le sénateur Blanc ; ligne qui le conduit à souhaiter qu’Eric Zemmour puisse participer à une primaire pour désigner le candidat de la droite à la présidentielle. Je souhaite une approche plus équilibrée de la droite sur Lyon. Comme je l’ai déjà dit, je ne comprends pas que la droite exprime de façon véhémente son opposition sur tous les sujets mais que dans le même temps, au lieu de voter contre sur les sujets clés comme celui de la programmation pluriannuelle des investissements (PPI), elle fasse le choix de s’abstenir.

Je n’ai donc pas été retenu par les instances locales. C’est la règle du jeu et personne n’est bien sûr propriétaire de son mandat.

Je regrette néanmoins toujours que la réforme du conseiller territorial mise en place par Nicolas Sarkozy ait été supprimée par François Hollande. Ce mode d’élection du conseiller territorial permettait en effet aux habitants de choisir directement leur représentant dans cette collectivité très importante qu’est la Région et non pas de laisser ce choix à d’autres. Par ailleurs, cela assurait que chaque territoire soit effectivement représenté et défendu à la Région. Avec le scrutin de liste, le résultat est plus aléatoire.

En tous cas je vous dis à bientôt pour de futures rencontres dans notre 3e et aussi sans doute pour de nouveaux engagements politiques ou citoyens. Vous pourrez toujours trouver mes prises de position sur ce blog.

L’opposition à la politique des Verts/Extrême gauche doit être plus profonde

Il y a peu de jours sans que la presse ou les réseaux sociaux s’enflamment après des déclarations et prises de positions des nouvelles majorités Verts/Extrême gauche à la Ville de Lyon et à la Métropole : critique contre le Tour de France “machiste”, refus de survol par la Patrouille de France, budget genré, retrait temporaire de la viande à la cantine, congé paternité du Maire… La plupart du temps les déclarations ou les situations sont clairement hallucinantes et constituent effectivement des symboles des nouvelles « politiques »… mais à passer son temps à s’occuper de ces symboles, on risque aussi d’oublier de combattre des volontés politiques plus structurelles et très néfastes. On peut d’ailleurs se demander si dans tout cela, il n’y a pas un jeu de diversion et de provocation des nouvelles équipes.

Car des politiques qui ont été lancées ces derniers mois vont modifier en profondeur notre Ville et notre Métropole.

La grande offensive avec les aménagements de voirie pour les « modes doux » est présentée comme visant le report modal, de la voiture vers des modes doux, ou pour ramener de la nature et de la tranquillité en ville. Mais si certains de ces aménagements permettent effectivement de progresser en ce sens, on se doute que la démarche plus globale et idéologique « anti-voitures » est aussi d’amplifier un changement sociologique de la Ville.

Au plan économique, mais aussi peut-être au plan sportif ou culturel, la volonté délibérée de ne plus chercher à exceller ou à être attractif, dans une logique d’autonomisation et de repli sur soi, sera bien sûr dramatique dans la durée. C’est un effort constant depuis 25 ans pour que Lyon s’affirme en tant que métropole européenne qui est interrompu. Dans un monde post-Covid qui sera sans doute encore plus compétitif, avec l’Asie et les Etats-Unis qui ont pris de l’avance dans le rebond post crise sanitaire, les conséquences de cet abandon de l’esprit de conquête ne vont pas tarder à apparaître, en termes de pertes de potentiel économique. Chacun peut comprendre que si demain il se crée moins de richesses dans la métropole, ce sera moins de capacité d’action pour la solidarité et la transition écologique.

Toujours au plan économique, quand la Métropole décide de ne plus soutenir Lyon French Tech, sauf si c’est pour des projets en matière de transition écologique (et encore faudra-t-il voir les critères qui seront posés), c’est aussi une rupture avec la tradition lyonnaise d’innovation. C’est se priver de la chance de développer et renouveler notre tissu d’entreprises dans tous les domaines où nous avons des points forts : le numérique, les industries de santé, l’Industrie du futur, le transport, la chimie…

Quand la nouvelle majorité à Lyon décide de ne consacrer à la sécurité que 1 % des dépenses du Plan Pluriannuel des Investissements 2021-2026, on voit clairement le refus de contribuer au rétablissement de la sécurité et de la tranquillité dans nos quartiers. Que va-t-on faire avec ces 11 millions d’euros (11 millions seulement alors que 50 sont prévus pour des budgets participatifs…) ? Des travaux d’entretien dans les postes de police municipale du 1er et du 8e, l’entretien des caméras de vidéoprotection existantes et une carrière pour la brigade équestre ! En creux, ces 11 millions confirment les déclarations politiques : pas de présence supplémentaire de la police municipale sur le terrain, en appui de la Police nationale, et pas d’extension de la vidéoprotection. Et pourtant, l’actualité nous montre combien la reprise en mains de la situation est urgente et impérative !

Ce sont surtout ces orientations dramatiques pour notre ville et notre agglomération qu’il faut combattre.

Dans ce contexte, le vote du Plan Pluriannuel des Investissements de la Ville de Lyon 2021-2026 était déterminant, puisque c’est ce PPI qui définit les budgets et les réalisations concrètes. En clair, c’est cela la feuille de route concrète du mandat.

Dès lors, je suis pour ma part surpris que le groupe municipal « Droite, Centre et Indépendant » présidé par le sénateur Blanc se soit abstenu au lieu de voter contre. C’est quand même un comble que les votes contre soient venus des groupes politiques de Georges Képénekian et Yann Cucherat.

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