Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Mois : juillet 2021

Hommage à Max Dubernard, chirurgien-député

L’année dernière était célébré le 20e anniversaire de la première double greffe des mains. C’est avec stupeur et tristesse que j’apprends ce dimanche le décès de Jean-Michel Dubernard qui avait réalisé cette première mondiale, entrée dans la grande histoire médicale lyonnaise.

Après avoir milité des années à ses côtés, je veux rendre hommage à Max, chirurgien-député.

De 1986 à 2007, son expertise, sa connaissance de l’Hôpital et du monde médical en ont fait un parlementaire engagé à Paris, particulièrement actif et reconnu sur tous les sujets de la Santé et plus largement, sur les questions sociales. Il incarnait le député investi dans la durée pour faire avancer des sujets qu’il maîtrisait parfaitement ; l’expérience et la connaissance au service des politiques publiques.

Mais cette influence à Paris ne l’empêchait pas d’être pleinement engagé à Lyon, au cœur de sa 3e circonscription. Max, c’était aussi le député qui passait prendre son café à Monplaisir, présent aux AG des associations et dans tous les quartiers de cette circonscription très diverse, qui recevait à sa permanence de l’avenue de Saxe. Que de souvenirs dans cette permanence, avec notamment la réunion d’équipe du samedi matin où Max nous passait régulièrement « un savon » pour nous appeler à plus de dynamisme. Si Max était un caractère, au management de rugbyman, son côté « carré », sa proximité et sa détermination étaient remarquables. Il animait un réel collectif.

Je me souviens aussi de la campagne de Jacques Chirac en 2002 dont il s’occupait à Lyon. Max savait quels étaient les combats importants à mener. Dans le contexte politique très particulier de cette campagne, il faisait partie de ceux qui avaient tenu la barre. Il s’affirmait avec constance gaulliste social, à une époque où l’association de ces deux termes ne répondait pas à des préoccupations marketing.

Et Max, ce fut aussi l’un des piliers de la victoire de Michel Noir en 1989, l’un de ceux qui ont alors incarné le renouveau de la politique lyonnaise et qui ont dynamisé notre Ville.

Je présente toutes mes condoléances à sa famille et je formule le souhait que la Ville de Lyon honore rapidement la mémoire de celui qui est l’une de ses personnalités marquantes et engagées, pour la santé et au plan politique.

Quels enseignements des résultats des élections régionales à Lyon ?

Les résultats des derniers dimanche d’élection étaient bien sûr attendus pour le devenir de notre belle région Auvergne-Rhône-Alpes. Comme en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et dans la Région Sud,  la très belle performance de la liste de la droite et du centre a largement comblé ces attentes.

Un an après la victoire de l’alliance Verts-Extrême gauche, ces résultats sont aussi intéressants pour l’évolution du rapport de forces à Lyon et à la Métropole, alors que nous voyons tant de Lyonnais qui en ont déjà marre de cette nouvelle gouvernance. L’examen des résultats pour Lyon nous montre les choses suivantes.

Le niveau de l’abstention à Lyon est inférieur de 3 points à la moyenne régionale. Il n’en est pas moins particulièrement élevé et doit forcément nous interpeller sur sa signification, qu’il s’agisse de la participation très faible des jeunes générations, mais aussi, de façon plus générale, du grand désintérêt pour ces élections dans une large partie de la population.

Entre les deux tours, il y a eu un surcroit de participation (+ 3 272 votants). D’après les résultats par arrondissement et les impressions dans les bureaux de vote, ces nouveaux électeurs étaient plutôt pour la gauche.

En score sur Lyon, par rapport aux élections de 2015, la liste de Laurent Wauquiez progresse globalement au 1er tour, mais ce n’est pas le cas dans le 1er, le 3e, le 4e et le 7e arrondissement. Au 2e tour la progression est plus nette, mais elle est inférieure à la moyenne régionale (+ 6 points contre + 15 !). Du fait de cette progression insuffisante, Lyon reste malheureusement parmi les rares communes de la région où la gauche est devant, alors que ce n’est plus le cas au niveau de la Métropole. La gauche l’emporte dans le 1er, le 3e, le 4e, le 7e, le 8e et le 9e. La dynamisation de la droite lyonnaise reste ainsi à réaliser même si entre les deux scrutins de 2015 et de 2021, on note une belle progression dans le 5e, puis le 8e et dans le 2e.

D’après la comparaison des résultats par arrondissement, il semble bien que la plus grande partie du vote Bonnell (LREM) au 1er tour se soit reportée sur la liste de la droite et du centre au 2e tour. Plus le vote Bonnell était haut au 1er tour, plus la droite progresse au 2e, sachant que les votes blancs et nuls ne progressent que de 1 900 entre les deux tours. Voilà qui devrait faire réfléchir ceux qui ont dramatisé l’alliance de barrage contre les Verts-Extrême gauche lors des élections de juin 2020.

Autre point important : on voit que la liste Grébert fait beaucoup plus de voix au 2e tour que la somme des listes Verts, PS et PC-FI du 1er tour. On a déjà dit que des votants supplémentaires expliquent sans doute une bonne partie de cela. Mais cela veut dire aussi que ce type de fusion Verts-Gauche-Extrême gauche ne pose toujours pas de problème à l’électorat de gauche. C’est une donnée importante à prendre en compte.

Autre constat, le RN reste à un niveau très limité et il perd des voix entre les deux tours. Il ne dépasse 10 % que dans son traditionnel point fort du 8e.

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