Comme sans doute la plupart d’entre vous, j’ai constaté cette semaine que cette fois, la fin des vacances était bien là, avec des rues engorgées comme je l’avais rarement vu, et ce tous modes confondus… On voit aussi qu’un retour « à la normale » post-covid est à l’œuvre.

J’ai entendu sur Lyon Mag Fabien Bagnon, Vice-Président à la voirie de la Métropole de Lyon, évoquer « une attente d’apaisement de la voirie assez généralisée », dans le contexte de projet d’instaurer les 30 km/h dans toute la ville, sauf quelques axes.
Sur ce projet « 30 km/h », la seule question qui vaille est de savoir si cela améliore la situation en termes de sécurité. Si l’objectif caché est, une fois de plus, de contraindre les automobilistes à abandonner leur mode de transport, c’est bien sûr beaucoup plus discutable. D’autant plus quand on prend en compte tout l’argent public qui a été consacré à des aménagements de sécurisation « zones 30 km/h » ces dernières années.
La politique de la contrainte, nous la voyons bien sûr à l’œuvre avec les mesures prises par les nouveaux élus écolos : des voies « modes doux » à des endroits plutôt « décalés » peu fréquentés par les modes doux, des rues fermées alors que les entrées des écoles se font ailleurs,… décisions dont on voit mal en quoi elles contribuent à la sécurité ou à la réduction de la pollution…
Pour en revenir à l’apaisement prôné par Fabien Bagnon, on doit bien sûr reconnaître que oui, c’est souhaitable. Circuler à Lyon, c’est effectivement plutôt la jungle. Mais d’abord contrairement au Vice-Président, je pense que cette recherche d’apaisement concerne les utilisateurs de tous les modes. Il y a bien sûr des comportements d’automobilistes inacceptables. Mais pour utiliser quotidiennement les voies « modes doux », je constate aussi des comportements de cyclistes qui ne poussent pas à l’apaisement : vitesses excessives sur des voies étroites, dépassement à grande vitesse sans distance de sécurité, personnes incapables de rester dans une file au feu et qui dépassent tout le monde pour se positionner devant…
Ensuite, je crois que l’apaisement ne viendra pas de la contrainte. Décider d’aménagements inutiles, incohérents, punitifs… ne peut qu’exaspérer les usagers. Les mesures qui vous gênent peuvent d’autant plus être acceptées qu’elles sont légitimes.
Le vrai sujet c’est de parvenir au bon équilibre entre les modes de déplacement : car on a encore besoin de tous les modes. S’il est nécessaire de continuer à réduire les trajets automobiles en ville, il faut admettre que c’est un mode de déplacement qui reste nécessaire dans certaines situations personnelles ou professionnelles, pour certaines personnes… Il doit donc encore être possible de circuler en voiture particulière. Pour ce qui est des cyclistes, des usagers de trottinettes ou bien sûr des piétons, il faut offrir des itinéraires pratiques et sûrs, et ce sur l’ensemble du parcours. La priorité doit donc aller au traitement des points faibles de ces itinéraires. Et en la matière, il reste beaucoup à faire… Quel écart entre les grands discours théoriques de nos élus écolos et les situations locales concrètes !
Le Progrès évoquait cette semaine le tragique accident qui avait coûté la vie à Nathalie qui circulait en vélo au niveau du carrefour Félix Faure/Lacassagne. Deux ans après, un premier niveau d’aménagement de sécurisation (marquage de la continuité cyclable dans le carrefour, rebouchage des trous dans la chaussée) n’a même pas encore été réalisé…