Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

A chacun ses priorités

La 2e session du Conseil régional a encore été très formelle, avec l’adoption du règlement intérieur, les désignations des représentants dans les organismes extérieurs (lycées notamment) et la mise en place des commissions. Une dose de « fond » toutefois avec un débat sur la réforme des collectivités territoriales, débat qui pose question sur les priorités de la majorité régionale.

Cette session aura fourni une nouvelle illustration du « déficit d’ouverture » de la majorité rose-rouge-verte. Elle a refusé de confier la présidence de la Commission des finances à l’opposition –ce qui aurait marqué une volonté de transparence -, à la différence de ce qui se fait en Région Ile-de-France. Par ailleurs, quasiment aucun représentant de l’opposition n’a été désigné pour siéger dans les lycées publics, un sectarisme qui aura aussi un coût compte tenu des longs déplacements que devront réaliser les représentants de gauche pour se rendre aux multiples réunions…

Le débat sur la réforme des collectivités territoriales a confirmé la posture annoncée par Jean-Jack Queyranne dans son discours d’installation. Il s’agit de positionner la Région comme un contre pouvoir.

Quelles conclusions à ce débat ? On voit bien que la préoccupation première est celle du mode de scrutin, avec une concentration des critiques sur le scrutin uninominal proposé pour les futurs conseillers territoriaux. La Gauche a renouvelé son procès en sorcellerie fait au futur conseiller territorial, lequel, élu dans un « super-canton » serait selon elle incapable de porter une vision régionale, ne s’occupant que des « petits intérêts » cantonaux. Drôle de défiance vis-à-vis des élus locaux. Comme l’a dit mon collègue ardéchois Mathieu Darnaud, pour notre groupe de la Droite et du Centre, la vision est claire : c’est un territoire = un élu, pour que l’électeur sache à qui demander des comptes et pour assurer une juste représentation de tous les territoires au niveau régional. Et nous faisons confiance aux futurs conseillers territoriaux, pour concilier implication locale et vision régionale. N’est-ce pas Gérard Collomb qui déclarait ces derniers jours qu’il assurait mieux sa mission de sénateur, donc au service de la France, parce qu’il était riche de son ancrage local en tant que maire ?

Mais parlons priorité. Etait-il vraiment nécessaire de consacrer le premier débat du nouveau Conseil régional à cette réforme, alors que cette dernière va justement être débattue là où il se doit, à savoir au Parlement. Pour ma part, je pense qu’il aurait été plus utile de débattre de la situation économique et de l’emploi, des sujets au cœur des compétences de la Région. En cette période de sortie progressive de la crise, alors que les effets de cette dernière sur l’emploi sont encore là, la situation reste très fragile. Elle nécessite un pilotage subtil par les acteurs, que ce soit à propos de l’arrêt progressif des mesures de relance ou pour le soutien au rebond de l’activité. Il aurait été intéressant d’entendre les positions des uns et des autres, représentants des Rhônalpins, sans attendre encore un mois…

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6 Comments

  1. Sylvie

    Le refus de laisser sièger les élus d’opposition dans les conseils d’administration des lycées montre encore une fois l’urgence de la réforme territoriale. Quand nous aurons des conseillers territoriaux, ils siègeront dans les collèges et dans les lycées de leurs territoires, quel que soit leur origine. Ce seront des élus reconnus, qui représenteront tous les électeurs, comme il se doit.

  2. Pierre, re bonjour,

    Bien, il faut continuer ainsi à informer la population de ce qui se passe à la région. Malheureursement, cela a été trop peu le cas lors de la précédente mandature.

    Sur le fond, je rappelle que je suis opposé à ce que la Région ait trop d’attributions. Il faut lui enlever la compétence générale. J’ai bien écouté Queyranne dans le débat sur la réforme des collectivités locales. Je suis très inquiet de son comportement : en voulant se servir de sa position pour contrecarrer l’Etat central. En ce moment, je suis en train d’étudier l’historique et la genése de l’Etat. Il est démontré à plusieurs reprises qu’un Etat trop décentralisé, non seulement perd de sa puissance mais surtout de l’éfficacité dans son fonctionnement et de l’effectivité auprès des citoyens.

    Le comportment de J.J.Queyranne, dans cette affaire est pour moi, très dangereux car il anéanti l’Etat dans son aspect structuraliste, donc à terme une déliquescence de la société, donc de la Nation.

    J’attends, la loi définitive qui sera votée sur cette réforme car actuellement, tout est mouvement, donc illisibilité.

    Gaullistement
    Claude JEANDEL

  3. Pierre BERAT

    Bien vu Sylvie, voilà un autre avantage concret de la réforme proposée !

  4. Quand la gauche parle de démocratie participative on est loin du compte la preuve encore une fois.
    Si la gauche lutte contre la réforme territoriale c’est sans aucun doute pour garder sa prééminence dans les conseils régionaux
    On se gausse à gauche de l’ouverture celle-ci pourrait penser à la faire dans les territoires qu’elle détient

  5. Eh, oui enfIn on va voir la vraie différence entre la droite et la gauche.

    Enfin l’on va savoir qui est démocrate et qui ne l’est pas
    Enfin l’on va savoir qui est moderne ou ne l’est pas
    Enfin l’on va savoir qui sert ses petites intérêts et qui va servir ceux de la France et des Français

    Cordialement
    ChristineH

  6. guyot

    Il faut absolument faire ressortir cette volonté de la gauche de créer par tous les moyens un contre pouvoir au gouvernement, dans toutes les occasions., qu’ on ne s’étonne plus du manque de civisme des citoyens, quand l’argument décisif de tous ces opposants, est la désobéissance civique ou citoyenne. Que dire du laxisme qui s’installe de plus en plus de partout, transport, éducation, &.
    Les pouvoirs de la Région doivent être redéfinis et limités avec un accroissement de la responsabilité des décideurs de toute action engageant des budgets importants avec obligation de laisser à l’opposition la “commission” des finances .

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