Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Un peu court

J’ai lu avec attention dans le Progrès du jour les résolutions 2021 pour l’arrondissement de Madame la Maire du 3e. Je la rejoins pour souhaiter que nous puissions retrouver au plus vite une vie sociale sans les entraves de la crise sanitaire…

Pour le reste, on a bien compris que Moncey-Guillotière était une priorité. Effectivement, il y a urgence à agir pour rétablir le secteur. Mais le 3e est grand, avec 100 000 habitants, et il faut aussi une vision pour ses autres quartiers. D’autres quartiers où les attentes sont nombreuses : lutte contre la délinquance, meilleure maîtrise des espaces verts, partage de la voirie entre les modes de déplacement, lien social dans le contexte du Covid…

Ce manque de volonté d’agir est d’autant plus étonnant quand on lit le projet de créer de nouveaux conseils, de nouvelles structures de concertation. Pas sûr que la population attende des structures supplémentaires et un effet d’affichage. Il serait préférable déjà de prendre l’habitude de se concerter. Et ensuite, de se servir des structures qui existent. La Maire du 3e propose de créer un conseil consultatif économique d’arrondissement. Il est clair que d’être à l’écoute des entreprises, et notamment des artisans et commerçants, est une nécessité. Mais pourquoi créer un conseil supplémentaire alors que le CICA peut jouer ce rôle avec les associations de commerçants ? Encore faut-il le réunir comme le prévoit la loi… Et au-delà de l’écoute, il faut surtout être en appui des artisans et commerçants durement touchés par les conséquences de la crise sanitaire. Un appui concret ! A la Région, rien que lors de la dernière commission permanente du 30 décembre, nous avons voté un soutien financier pour pas moins de 10 projets d’investissement de commerces dans le 3e. Et pendant ce temps, la Ville de Lyon adresse les avis de paiement de la taxe sur les étalages extérieurs…

Conseil d’arrondissement : son utilité est une question de volonté !

L’utilité des conseils d’arrondissement à la lyonnaise est régulièrement critiquée par certains, aux motifs que les arrondissements seraient dépourvus de moyens financiers et juridiques pour agir. En tous cas, la question mérite d’être posée puisqu’ils coûtent, tant en termes de locaux utilisés, de dépenses de fonctionnement et d’indemnités des Maire et adjoints d’arrondissement.

Pour ma part, je n’ai jamais partagé cette critique des arrondissements car il me semble (pouvoir) avoir une utilité. Dans des villes de la taille de Paris, Lyon et Marseille, je vois deux utilités majeures : (1) celle de la “porte de proximité” que l’on peut pousser pour trouver une solution à un dysfonctionnement dans nos quartiers, et tant pis si la solution n’est pas à la Ville mais à la Métropole, au Sytral ou autre, les équipes d’arrondissement doivent organiser la réponse et (2) celle du lieu politique d’expression sur les sujets de proximité (sécurité, propreté, stationnement/circulation, dynamique des commerces, jeunesse…). Mon expérience m’a montré que sans les conseils d’arrondissement, certains problèmes, jugés trop périphériques ou secondaires par la Mairie centrale, ne seraient jamais évoqués publiquement… et pourtant ils sont importants pour beaucoup de Lyonnais.

Donc oui, mais encore faut-il que les élus d’arrondissement aient la volonté de jouer ce rôle. Je suis frappé depuis la rentrée du nombre d’habitants du 3e, de responsables associatifs, de professionnels qui m’expliquent qu’ils ne peuvent pas rencontrer les élus d’arrondissement et qu’ils n’obtiennent même pas d’accusé de réception à leur courrier… j’en ai fait l’expérience concrète sur l’affaire de la rue de l’Harmonie : pas de réponse à mes questions et un dossier qui semble géré en “petit comité”. De la même façon des sujets importants pour nos quartiers comme la dégradation de la sécurité à Sans Souci Dauphiné ou la fermeture de la dépose minutes à Part-Dieu sont passés sous silence par la Mairie d’arrondissement. Les candidats Verts ont l’habitude de promouvoir la concertation et la démocratie de proximité, il serait bon, que sur ce point également, ils soient attachés à respecter leurs promesses de campagne.

Et que l’on ne vienne plus nous dire qu’il faut le temps de s’installer, cela fait déjà un semestre que les élections sont intervenues.

Gardons-nous de mesures excessives

Voici le texte du courriel que j’ai adressé à Madame la Maire du 3e à propos de la fermeture de la rue de l’Harmonie.

“Madame la Maire,

J’ai été saisi par des habitants du secteur Rebatel/Feuillat du problème que va poser la fermeture permanente à la circulation de la rue de l’Harmonie, entre les rues Rebatel et Bonhomme.

Je comprends que l’on puisse fermer à la circulation au moment de l’entrée et de la sortie des écoles Rebatel, dans un objectif de sécurisation. Les enfants et parents sont en effet très nombreux à emprunter le passage piétons au moment de l’entrée et de la sortie des établissements scolaires. Je crois qu’une fermeture sur un créneau donné telle qu’elle se pratique rue Meynis serait la bonne solution. Ou peut-être pourrait-on aussi sécuriser cette rue en supprimant le contre sens Est-Ouest entre Dr Bonhomme et Rebatel.

En revanche, il me semble non justifié et problématique de fermer cette section de rue de façon permanente.

Une telle décision va en effet fortement pénaliser tous les nombreux habitants des rues de l’Harmonie, du Dr Bonhomme, du Palais d’Eté et du début de la rue Feuillat. Quand ils vont arriver du Nord-Ouest de la Ville (par Lacassagne/Rebatel), ils vont devoir, pour atteindre leur garage, parcourir un détour de 1,5 km, en passant par l’avenue des Frères Lumière et la rue Feuillat. Qui plus est, comme cet itinéraire est très encombré aux heures chargées, cela représente un temps de trajet qui peut atteindre la 1/2 heure !

Pour les habitants du secteur Sysley / Dahlias qui veulent se rendre au Nord Est de la Ville, la conséquence sera la même. Et on peut craindre que certains essayent de contourner la difficulté en empruntant Rebatel à contre-sens jusqu’à la rue Elie Paris.

Cette décision de fermer la rue de l’Harmonie, qui est présentée comme permettant de mieux respirer en ville, va ainsi créer beaucoup de désagréments pour les riverains, va entraîner une augmentation des trajets et de l’encombrement automobile dans le secteur Lumière, ce qui bien sûr ne présente pas un bilan environnemental positif.

Cet aménagement aurait du être mieux réfléchi et concerté avec l’ensemble des habitants du secteur. Il me semble donc vraiment nécessaire de revoir cette décision tant qu’il est encore temps, pour retenir une solution sur un créneau horaire plutôt que permanente. “

La question du bilan environnemental se pose sérieusement. Sur ce plan, on voit le détour de 1,5 km que vont devoir faire tous les habitants des secteurs en jaune pour atteindre leur garage en arrivant par le Nord-Ouest. On peut estimer à 500 le nombre de logements concernés. Si seulement la moitié des familles concernées fait ce trajet chaque jour, cela fait un trajet cumulé quotidien inutile de 375 km.

Marre de ces incohérences

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ces dernières semaines la situation sensible en matière de sécurité et de tranquillité publique dans cette période de déconfinement… nous étions encore hier soir à Montchat avec Hélène Baronnier pour rencontrer des habitants excédés suite à de nouveaux incendies volontaires de véhicules dans la rue… il y a quelques jours, c’était rue Baraban que sept véhicules étaient incendiés.

Un autre aspect des débordements est celui de l’occupation nocturne des parcs et jardins, avec leur lot de nuisances pour les riverains. Les soirées estivales arrivant, finie la quiétude pour ces riverains parce que la fermeture de ces espaces publics n’est pas respectée. Un habitant confronté à cette situation récurrente autour du Parc Kaplan, en réponse à sa demande que soit fermé le parc selon les horaires du règlement, a reçu l’explication suivante “Le nombre de ces espaces sécurisés est en diminution compte tenu des nouvelles contraintes financières qui pèsent sur les collectivités territoriales (notamment de la baisse des dotations de l’Etat).”

On apprend ainsi que sur notre 3e arrondissement, ce service essentiel de la maîtrise des espaces publics n’est pas assuré de façon systématique ; à chaque espace ses règles de gestion ou l’absence de règles… et c’est l’argument des économies budgétaires qui est avancé. Nous sommes bien pourtant là sur une mission essentielle de la collectivité.

Donc manque d’argent… mais dans le même temps nous assistons au spectacle consternant de l’aménagement cyclable de la rue Ferdinand Buisson à Montchat. Un aménagement qui dès l’origine a été mal conçu, avec notamment des bordures de séparation peu visibles qui sont causes d’accident et qui, par ailleurs, empêchent les girations depuis certaines rues perpendiculaires.

Un défaut de conception qui aurait pu être facilement évité ; il suffisait de consulter les riverains qui connaissent les usages de leur rue.

Ce défaut de conception a été maintes fois signalé depuis quelques mois auprès de l’adjoint à la voirie de la Mairie du 3e, Laurent Peiser. Je l’ai encore fait lors de la dernière séance du Conseil d’arrondissement. Mais c’est un Laurent Peiser sûr de son fait, niant les problèmes, qui a répondu “circulez y’a rien à voir”. Et pourtant, ces derniers jours, plusieurs interventions de la voirie sont venues compléter l’aménagement… sans grand succès puisque ces compléments sont immédiatement dégradés (voir photo).

Visiblement, si la baisse des dotations impacte la fermeture des parcs et jardins, elle n’impacte pas les expérimentations hasardeuses sur la voirie

Une reprise en main urgente de l’ordre public

COMMUNIQUE DE PRESSE

Visiblement, dans certains secteurs du 3e arrondissement, des bandes ont profité du confinement pour considérer qu’elles pouvaient s’approprier l’espace public. Depuis plusieurs semaines j’alerte la Maire du 3e sur cette situation. Hier soir, de graves débordements se sont de nouveau produits sur les hauts de Montchat. Une reprise en main de l’ordre public est urgente.

Les médias ont évoqué la situation inadmissible du secteur Péri-Guillotière où l’habitude a été prise de ne pas respecter les lois républicaines, que l’on soit ou non en période de confinement. Mais il ne faut pas croire que c’est le seul endroit problématique à Lyon. Dans le 3e arrondissement, des problèmes existants de sécurité et de tranquillité publique se sont aggravés pendant le confinement. Certaines bandes semblent plus que jamais considérer pouvoir s’approprier une partie de territoire.

Depuis plusieurs semaines, j’alerte Catherine Panassier, Maire du 3e arrondissement, sur la situation autour de la résidence des Charmilles à Montchat : regroupements dans la rue ou sur le parking de la résidence, rodéos dans les rues, bagarres, trafics, détériorations… A la fois Maire d’arrondissement et Présidente de Grand Lyon Habitat, elle devrait pouvoir réagir plus efficacement. Il en va de même dans le secteur des Maisons-neuves, à la limite de Lyon 3e et Villeurbanne : rodéos sur la rue Frédéric-Mistral notamment. Les habitants n’en peuvent plus de cette pression permanente et des menaces quand ils « osent se plaindre ».

Hier soir, une nouvelle escalade prévisible a été enregistrée avec des troubles sur les hauts de Montchat : rassemblement de plusieurs dizaines de personnes, circulations de véhicules qui klaxonnent, jets de pierre, tirs de mortier d’artifice. Un riverain a été molesté.

Il faut maintenant que la gravité de ces situations soit prise en compte et que des réponses soient apportées pour rétablir l’ordre public :

  • Réunion de crise de toutes les parties prenantes (polices nationale et municipale, justice, bailleurs sociaux…) pour examiner de façon globale la situation des fauteurs de troubles. Je demande que le conseil du 3e soit informé des réponses apportées,
  • Mobilisation beaucoup plus forte de la Police municipale, avec des rondes régulières qui ne se limitent pas à des passages de véhicules.

L’ordre public fait bien partie de la gestion des affaires courantes. C’est même une priorité.

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