Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Catégorie : Intervention en conseil d’arrondissement Page 1 of 15

On en revient à une question de conception de la ville

A quoi ressemblera le site de l’ancienne clinique Trarieux dans quelques années ? Que sera devenu ce magnifique site arboré sur les hauteurs de Montchat, élément d’identité du secteur pavillonnaire de Montchat ? La question reste d’actualité.

La nouvelle équipe municipale dominée par Europe Ecologie Les Verts a annoncé être en pourparlers avec le promoteur immobilier pour faire évoluer son projet afin de mieux préserver les surfaces naturelles du site.

Il faut effectivement mener ces discussions. C’est ce que nous nous étions engagés à faire lors des élections métropolitaines et c’est donc ce que nous aurions aussi fait si nous avions emporté cette élection. A partir du moment où les règles d’urbanisme avaient été modifiées par l’ancienne majorité socialiste (avec l’approbation des élus EELV de l’époque…), dès 2013 puis avec une confirmation lors de la dernière révision du PLU-H, il n’y a pas vraiment d’autre issue à court terme pour corriger le tir. Cette volonté politique de bétonisation a été une grave erreur contre laquelle je me suis battu. Au plan du droit de l’urbanisme, le « lait a été renversé » depuis 2013. On dit qu’il ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé… mais néanmoins, avec une bonne prise de conscience de chacun, il est encore possible de limiter les dégâts et j’espère que ces pourparlers y parviendront.

A propos de cette prise de conscience, je veux saluer l’action de l’association d’habitants « J’Aime Montchat » qui a largement contribué à démontrer l’importance de préserver ce site d’exception, par son action constante, constructive et innovante. Une fois de plus, ce dossier a montré l’importance de la mobilisation des habitants, en parallèle des débats dans les assemblées politiques.

Si je partage cette initiative de la Ville de Lyon, en liaison avec la Métropole, de discuter avec le promoteur, j’ai néanmoins une crainte compte tenu des objectifs que la Ville s’est donnée dans ces échanges : préverser les espaces de nature de l’artificialisation et maintenir le nombre de logements prévus dans le cadre du projet d’urbanisation.

Je partage bien sûr le premier objectif. Le site est d’exception par l’ampleur et la qualité de ses espaces verts et des arbres qu’ils accueillent. Compte tenu de l’impératif du développement durable, avant de chercher à recréer des espaces verts, il semble assez logique de préserver ceux que l’on a encore ! Et pour avoir toutes les garanties, cette protection doit être de nouveau inscrite au PLU-H.

En revanche, je vois mal comment on peut préserver le site en maintenant un objectif de densification élevée, avec un grand nombre de logements. La majorité affiche son volontarisme en matière de construction de logements, pour faire face aux besoins prévus.

En la matière, on peut d’abord poser une question d’actualité. Est-ce que les effets de la crise sanitaire que nous avons sous les yeux n’amènent pas à ajuster un peu les prévisions en matière de poursuite de la métropolisation ? Est-on sûrs que le choc sanitaire que nous avons subi ne va pas modifier durablement la façon de travailler de beaucoup d’entre nous, ainsi que les aspirations en matière d’habitation ? N’est-ce pas une opportunité de certains rééquilibrages de l’occupation du territoire, avec une nouvelle chance pour les villes petites et moyennes de notre région ?

Mais au-delà de cette prospective globale, il y a aussi une question de conception de la ville, notamment des métropoles. Celles-ci doivent-elles se construire et se densifier de façon systématique et homogène ? Est-ce réellement un bon choix que de construire des villes où tous les quartiers se ressemblent, remplissant les mêmes fonctions urbaines ?

Le 6e arrondissement serait-il le même sans le Parc de la Tête d’or ? Berlin serait-elle la même sans le Tiergarten ? Marseille aurait-elle sa qualité de vie sans la Pointe rouge et les Goudes ? Et Lyon serait-elle la même si certains ne s’étaient pas levés pour s’opposer au projet de destruction du Vieux Lyon au nom d’une rationalisation de la ville ?

Pour ma part, je continue de croire que les métropoles doivent se développer en préservant leur diversité urbanistique, car cette diversité de l’habitat est un atout majeur, elle fait leur richesse au plan de la qualité de vie. La densification doit se faire de façon différenciée, en fonction des mutations urbaines (avec priorité aux sites industriels libérés du fait de relocalisations) et en fonction des infrastructures lourdes de transports en commun.

Pour le 3e et Montchat, c’est ce qui se joue en ce moment sur le site de la clinique Trarieux. Et compte tenu de sa spécificité, c’est même un enjeu pour Lyon.

Pour ma part, il est d’intérêt général que Montchat reste un quartier spécifique, avec une part importante de secteur pavillonnaire et une grande surface de nature.

Réflexions et clarifications d’après “vague” verte

Dans le prolongement du 1er tour, le 2e tour des élections municipale et métropolitaine à Lyon se traduit par une nette victoire de la coalition entre les Verts, la gauche et l’extrême gauche. On ne peut que le constater, pour ces élections du 15 mars et du 28 juin, une partie de la population, motivée par le programme des Verts, s’est bien mobilisée. Sans doute une partie de cette électorat du 2e tour n’a pas bien intégré que ce programme allait se traduire par des mesures portées par l’extrême gauche…

Cette victoire est néanmoins incontestable, c’est le jeu de la démocratie. C’est maintenant à cette nouvelle majorité de prendre les commandes, et nous savons que la situation économique et sociale du pays nécessite que les collectivités soient dirigées sans tarder. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’était à mon avis pas souhaitable de décaler les élections de plusieurs mois, à partir du moment où la situation sanitaire permettait la tenue du 2e tour.

Les Verts et leurs alliés de gauche et d’extrême gauche vont donc gouverner notre Métropole et notre Ville. Peut-être peut-on suggérer aux nouveaux élus de faire particulièrement preuve d’humilité et de retenue, d’une part parce que leur élection se fait avec une énorme abstention, et que l’adhésion des habitants à leur programme est donc limité et, d’autre part, parce que chacun doit bien prendre en compte le contexte nouveau de la crise économique et sociale post Covid.

Autre constat en effet incontournable : celui d’une abstention de haut niveau durable. Le 2e tour n’a pas changé la donne. Difficile d’en déterminer les raisons, et surtout leur part respective. Mais il faudra bien comprendre le phénomène, tant il interroge sur le fonctionnement démocratique. Il revient à notre famille politique de faire un travail de propositions, pour éviter qu’une telle vague verte se renouvelle lors des futurs scrutins, notamment pour les élections nationales de 2022.

Dans ce contexte, notre mouvement politique a donc perdu ces élections municipale et métropolitaine. Et je suis bien sûr très déçu que notre liste ne l’emporte pas dans la circonscription Lyon Est de l’élection métropolitaine… A ce sujet, je veux revenir sur la décision de s’allier pour ce 2e tour avec les listes « Un temps d’avance » de Gérard Collomb. Comme je l’avais écrit, je maintiens que c’était une décision responsable, reposant sur un accord sur l’essentiel pour répondre aux défis de la crise économique et sociale et proposer une alternative crédible au projet de l’alliance Verts-Extrême gauche. Maintenant, sans doute que la communication n’a pas été adaptée entre les deux tours et que trop de Lyonnais ont compris cette alliance comme la poursuite du mandat de Gérard Collomb.

Quelques mots aussi sur la « honte des procurations » qui décrédibilise notre système étatique. Depuis mars, chacun s’est ému de la faible participation et a appelé à assouplir le système des procurations, voire du vote, pour encourager la participation. Les administrations et les parlementaires ont sans doute passé beaucoup de temps (et donc d’argent) sur le sujet. Et au final, un petit aménagement dans la dernière ligne droite, qui ne simplifie en rien le processus des procurations… pire, de nombreuses procurations n’ont pas été prises en compte pour une question de délai. Franchement, c’est la honte pour notre démocratie, à l’heure de la société 4.0… une parfaite illustration de nos pesanteurs étatiques.

Pour terminer, quelques mots aussi sur mon départ du Conseil du 3e arrondissement. C’est bien sûr pour moi un déchirement tant j’ai apprécié défendre les intérêts des quartiers de notre arrondissement dans cette enceinte.

Je tiens à bien préciser que ce départ du conseil du 3e arrondissement n’est pas volontaire ou un choix déterminé comme certains ont voulu le faire croire. Indépendamment de mon engagement dans l’élection métropolitaine, c’est parce que les leaders locaux LR pour l’élection municipale n’ont pas souhaité ma présence sur la liste que je n’y étais pas. Je peux le préciser maintenant que la campagne est terminée. C’est important pour moi de le dire car je ne veux surtout pas que les habitants du 3e pensent que j’avais abandonné l’arrondissement…

Je regrette aussi que parmi les élus issus de la liste de la droite et du centre qui siègent dans l’opposition au sein du Conseil du 3e arrondissement, 5 sur 6 ne résident pas dans l’arrondissement. Puisque l’on se situe dans une configuration de défaite aux élections municipales, avec donc un nombre réduit d’élus, il me semble opportun que certains démissionnent pour faire entrer au Conseil d’arrondissement des suivants de liste qui eux résident dans le 3e. Les conseils d’arrondissement sont en effet faits pour assurer une représentation en totale proximité. C’est en tous cas l’approche que j’ai toujours défendue.

Marre de ces incohérences

J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ces dernières semaines la situation sensible en matière de sécurité et de tranquillité publique dans cette période de déconfinement… nous étions encore hier soir à Montchat avec Hélène Baronnier pour rencontrer des habitants excédés suite à de nouveaux incendies volontaires de véhicules dans la rue… il y a quelques jours, c’était rue Baraban que sept véhicules étaient incendiés.

Un autre aspect des débordements est celui de l’occupation nocturne des parcs et jardins, avec leur lot de nuisances pour les riverains. Les soirées estivales arrivant, finie la quiétude pour ces riverains parce que la fermeture de ces espaces publics n’est pas respectée. Un habitant confronté à cette situation récurrente autour du Parc Kaplan, en réponse à sa demande que soit fermé le parc selon les horaires du règlement, a reçu l’explication suivante “Le nombre de ces espaces sécurisés est en diminution compte tenu des nouvelles contraintes financières qui pèsent sur les collectivités territoriales (notamment de la baisse des dotations de l’Etat).”

On apprend ainsi que sur notre 3e arrondissement, ce service essentiel de la maîtrise des espaces publics n’est pas assuré de façon systématique ; à chaque espace ses règles de gestion ou l’absence de règles… et c’est l’argument des économies budgétaires qui est avancé. Nous sommes bien pourtant là sur une mission essentielle de la collectivité.

Donc manque d’argent… mais dans le même temps nous assistons au spectacle consternant de l’aménagement cyclable de la rue Ferdinand Buisson à Montchat. Un aménagement qui dès l’origine a été mal conçu, avec notamment des bordures de séparation peu visibles qui sont causes d’accident et qui, par ailleurs, empêchent les girations depuis certaines rues perpendiculaires.

Un défaut de conception qui aurait pu être facilement évité ; il suffisait de consulter les riverains qui connaissent les usages de leur rue.

Ce défaut de conception a été maintes fois signalé depuis quelques mois auprès de l’adjoint à la voirie de la Mairie du 3e, Laurent Peiser. Je l’ai encore fait lors de la dernière séance du Conseil d’arrondissement. Mais c’est un Laurent Peiser sûr de son fait, niant les problèmes, qui a répondu “circulez y’a rien à voir”. Et pourtant, ces derniers jours, plusieurs interventions de la voirie sont venues compléter l’aménagement… sans grand succès puisque ces compléments sont immédiatement dégradés (voir photo).

Visiblement, si la baisse des dotations impacte la fermeture des parcs et jardins, elle n’impacte pas les expérimentations hasardeuses sur la voirie

Une reprise en main urgente de l’ordre public

COMMUNIQUE DE PRESSE

Visiblement, dans certains secteurs du 3e arrondissement, des bandes ont profité du confinement pour considérer qu’elles pouvaient s’approprier l’espace public. Depuis plusieurs semaines j’alerte la Maire du 3e sur cette situation. Hier soir, de graves débordements se sont de nouveau produits sur les hauts de Montchat. Une reprise en main de l’ordre public est urgente.

Les médias ont évoqué la situation inadmissible du secteur Péri-Guillotière où l’habitude a été prise de ne pas respecter les lois républicaines, que l’on soit ou non en période de confinement. Mais il ne faut pas croire que c’est le seul endroit problématique à Lyon. Dans le 3e arrondissement, des problèmes existants de sécurité et de tranquillité publique se sont aggravés pendant le confinement. Certaines bandes semblent plus que jamais considérer pouvoir s’approprier une partie de territoire.

Depuis plusieurs semaines, j’alerte Catherine Panassier, Maire du 3e arrondissement, sur la situation autour de la résidence des Charmilles à Montchat : regroupements dans la rue ou sur le parking de la résidence, rodéos dans les rues, bagarres, trafics, détériorations… A la fois Maire d’arrondissement et Présidente de Grand Lyon Habitat, elle devrait pouvoir réagir plus efficacement. Il en va de même dans le secteur des Maisons-neuves, à la limite de Lyon 3e et Villeurbanne : rodéos sur la rue Frédéric-Mistral notamment. Les habitants n’en peuvent plus de cette pression permanente et des menaces quand ils « osent se plaindre ».

Hier soir, une nouvelle escalade prévisible a été enregistrée avec des troubles sur les hauts de Montchat : rassemblement de plusieurs dizaines de personnes, circulations de véhicules qui klaxonnent, jets de pierre, tirs de mortier d’artifice. Un riverain a été molesté.

Il faut maintenant que la gravité de ces situations soit prise en compte et que des réponses soient apportées pour rétablir l’ordre public :

  • Réunion de crise de toutes les parties prenantes (polices nationale et municipale, justice, bailleurs sociaux…) pour examiner de façon globale la situation des fauteurs de troubles. Je demande que le conseil du 3e soit informé des réponses apportées,
  • Mobilisation beaucoup plus forte de la Police municipale, avec des rondes régulières qui ne se limitent pas à des passages de véhicules.

L’ordre public fait bien partie de la gestion des affaires courantes. C’est même une priorité.

Affaires locales du 3e arrondissement

Vous le savez, depuis quelques temps déjà, je demande à Madame la Maire du 3e la tenue d’un conseil d’arrondissement, sous une forme adaptée au contexte du confinement. Il me semble en effet particulièrement important d’assurer la continuité des institutions pendant les périodes de crise et par ailleurs, un conseil d’arrondissement est un lieu de débat et d’échanges sur les affaires locales, et la crise sanitaire amène à se poser des questions. Voici en tous cas les questions que j’ai posées à Catherine Panassier.

1) Il me semble très important de s’assurer que les personnes âgées isolées/personnes fragiles se voient proposer des solutions pour se ravitailler. Certes il faut espérer que la solidarité de voisinage joue son rôle. Mais notre collectivité ne peut se contenter d’espérer cela. Vous nous avez indiqué que le CCAS effectuait des appels, comme cela se fait pendant la canicule. Peut-on avoir un bilan quantitatif des appels réalisés ? Quelles sont les catégories de personnes contactées ? Je vous pose ces questions car dans les appels que j’ai pu réaliser en fonction de mes connaissances, j’ai constaté que des personnes pourtant fragiles n’avaient eu aucun appel.

2) La situation des entreprises, et notamment des plus petites d’entre elles, est très difficile. Dans ce contexte, le respect des délais de paiement est primordial pour ne pas augmenter les problèmes de trésorerie. La Ville de Lyon a-t-elle donné des consignes pour payer le plus visite possible les factures de ses fournisseurs ?

3) Relativement au confinement, la nécessité de ne pas se regrouper dans la rue est-elle respectée ?

4) Fermeture des marchés : j’ai lu dans la presse l’évolution de l’actualité lyonnaise sur le sujet. Dans ce contexte, pour limiter les difficultés des producteurs, est-on assuré que tous les producteurs présents sur les marchés habituels du 3e ont bien été contactés pour leur proposer de participer aux dispositifs alternatifs de commercialisation de leur production ?

5) Les structures de portage de repas à domicile vont-elles bénéficier de dotations appropriées en masques de protection ?

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