Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Les temps actuels appellent la clarté

Les Français sont de moins en moins sensibles aux consignes de vote, chacun fait ses choix en conscience. Mais pour autant, sans doute apprécient-ils la clarté de ceux qui sont engagés dans le débat public… notamment pour un scrutin aussi crucial qu’un 2e tour d’élection présidentielle.

Pour ma part, lors de cette échéance, je voterai pour Emmanuel Macron. Et je me reconnais bien dans les raisons invoquées par Nicolas Sarkozy : “Je crois qu’il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté”.

Pour ce qui est de Marine le Pen, je pense que son projet serait néfaste pour la France. Son approche populiste en matière de pouvoir d’achat et sa démagogie sur les retraites, si elles feraient plaisir quelques mois, ne manqueraient pas de creuser encore notre déficit public et donc la dette, après deux ans de crise sévère, et d’effacer rapidement les gains de compétitivité que notre pays a réalisé ces dernières années. Cela se traduirait par un affaiblissement économique et donc, à terme, par moins de croissance et moins d’emplois. Pour ma part je ne souhaite pas une France « péroniste ». Par ailleurs, au moment où l’Union européenne doit être une réponse aux grands défis auxquels nous faisons face (souveraineté économique, défense du continent, transition énergétique, immigration économique…), je ne souscris pas bien sûr au projet de Marine Le Pen de détricoter l’Europe et de paralyser les politiques européennes. Ce serait une erreur stratégique. Et alors que la Russie a déclenché une guerre en Europe, on ne peut par ailleurs mettre en place un chef de l’État ambigu avec les dirigeants de cette puissance voisine. Ce serait une faute tragique. Et enfin, je ne veux pas, pour notre démocratie, une évolution à la Hongrie d’Orban.

Mon choix est donc clair et je souhaite que se mette en place une majorité présidentielle avec un nouveau contour et notamment un pôle de droite ouverte et responsable, clairement identifié et pris en compte. Je compte sur Edouard Philippe pour cela et c’est la raison pour laquelle j’ai rejoint Horizons en novembre dernier et que j’avais rejoint La France audacieuse de Christian Estrosi au printemps précédent.

Je salue les élus LR qui ont annoncé qu’ils voteront pour Emmanuel Macron, voire qui en appellent à une nouvelle majorité de responsabilité. En revanche je regrette le non choix, le silence ou les explications confuses d’autres responsables au plan local, surtout quand ils sont candidats aux législatives. Mais cela ne me surprend pas. J’ai pris mes distances avec LR après avoir constaté que le mouvement avait laissé Etienne Blanc prendre le contrôle au moment des municipales, malgré une ambiguïté politique vis-à-vis de la ligne Zemmour qui n’a fait que se renforcer avec le temps. Face à une échéance aussi importante que cette élection présidentielle, celui qui se veut engagé en politique ne peut se réfugier dans le non-choix, le silence ou les positions alambiquées.

Perceptions de l’élection présidentielle

Il y a bien longtemps que je n’avais pas vécu une campagne présidentielle de l’extérieur. C’est le cas cette année, après mon départ de LR au printemps 2021 (rappel sur les raisons de ce départ). Je dois dire que la perception de l’élection est de ce fait très différente ; il n’y a pas l’exaltation de la mobilisation sur plusieurs semaines mais voir la situation avec plus de recul ne manque pas d’intérêt.

Après la campagne des municipales/métropolitaines 2020, celle des régionales en 2021, voici une nouvelle échéance démocratique qui ne se déroule pas dans des conditions « normales », avec la crainte de faire face à un nouveau rendez-vous manqué.

Mais dans le même temps, la terrible guerre qui frappe les Ukrainiens fait aussi que cette élection présidentielle amène à aborder (pour une fois) l’essentiel. Depuis quelques semaines, en tant qu’Européens, nous avons basculé dans un nouveau monde, avec le rappel, comme la Covid l’avait fait d’une autre manière, que rien n’est jamais définitivement acquis. Nous savons maintenant qu’une invasion est possible en Europe, nous apprenons tous les jours que cette guerre tue des soldats mais aussi des civils, nous voyons tous les jours que des millions d’Ukrainiens perdent tout en prenant le chemin de l’exode et nous sentons que cette situation peut dégénérer et nous toucher directement.

Il s’agit sans doute de la campagne présidentielle de la Ve République où nous percevons le plus l’importance de ce moment démocratique qui voit la Nation choisir son Chef de l’Etat et son Chef des armées. Ce contexte de guerre en Europe amène à se (re)poser des questions clés : sommes-nous prêts à faire face à la situation que connaissent les Ukrainiens, avons-nous des moyens suffisants et adaptés pour nous défendre, sommes-nous prêts à faire des efforts pour contribuer à redresser la situation ? On peut en douter quand on entend certains candidats qui sont d’accord pour des sanctions contre la Russie… à la condition que cela ne présente pour nous aucun désagrément.

Cette guerre pose aussi la question européenne sous un autre angle, avec la nécessité de penser les choses au niveau continental. Voilà, maintenant peut-être pouvons-nous sortir de la comédie et des postures sur les questions européennes, peut-être pouvons-nous un peu moins entendre ceux qui vivent politiquement de la critique de l’UE pour s’atteler aux vraies questions. Sur quoi s’entendre entre partenaires de l’UE sur les menaces auxquelles nous faisons face, comment avançons-nous pour peser dans le monde à la hauteur de notre potentiel collectif ? Et que doit faire la France dans ce contexte, avec ses spécificités en matière de défense et de diplomatie ?

La résistance des Ukrainiens, la mobilisation de toute cette Nation, forcent notre respect. Cela doit aussi nous interroger sur notre propre capacité à une telle résistance, sur notre cohésion nationale, alors que notre pays fait face aux velléités séparatistes d’acteurs de certains quartiers et que dans le même temps, des personnalités ont fait preuve ces dernières années de fascination pour des puissances étrangères, la Russie bien évidemment, mais d’autres également…

Cette élection présidentielle doit aussi être celle du choix du chemin à emprunter pour assurer notre prospérité et le futur de nos enfants. La crise de la Covid a nécessité une mobilisation très importante de la dépense publique. La guerre en Ukraine et le choc énergétique qui en résulte vont encore nécessiter un soutien public conséquent. Mais pour la suite, il faut être clair sur les efforts qui seront nécessaires et sur les forces à libérer pour que notre pays crée suffisamment de richesses pour alléger sa dette, financer ses investissements et répondre aux besoins liés au vieillissement, à l’éducation et à la transition écologique. Il serait dramatique que nous sortions de ces crises en pensant “qu’on peut bien tout se payer sans rien faire, on l’a vu pendant le Covid”…

Concernant la transition écologique, je lis que M. Jadot et les Verts déplorent que la lutte contre le réchauffement climatique ne soit pas plus présente dans la campagne. Peut-être doivent-ils se demander s’ils n’en sont pas les premiers responsables, après avoir exaspéré de nombreux Français par les mesures décalées et idéologiques de leur écologisme municipal !

L’apaisement viendra de l’équilibre pas de la contrainte

Comme sans doute la plupart d’entre vous, j’ai constaté cette semaine que cette fois, la fin des vacances était bien là, avec des rues engorgées comme je l’avais rarement vu, et ce tous modes confondus… On voit aussi qu’un retour « à la normale » post-covid est à l’œuvre.

J’ai entendu sur Lyon Mag Fabien Bagnon, Vice-Président à la voirie de la Métropole de Lyon, évoquer « une attente d’apaisement de la voirie assez généralisée », dans le contexte de projet d’instaurer les 30 km/h dans toute la ville, sauf quelques axes.

Sur ce projet « 30 km/h », la seule question qui vaille est de savoir si cela améliore la situation en termes de sécurité. Si l’objectif caché est, une fois de plus, de contraindre les automobilistes à abandonner leur mode de transport, c’est bien sûr beaucoup plus discutable. D’autant plus quand on prend en compte tout l’argent public qui a été consacré à des aménagements de sécurisation « zones 30 km/h » ces dernières années.

La politique de la contrainte, nous la voyons bien sûr à l’œuvre avec les mesures prises par les nouveaux élus écolos : des voies « modes doux » à des endroits plutôt « décalés » peu fréquentés par les modes doux, des rues fermées alors que les entrées des écoles se font ailleurs,…  décisions dont on voit mal en quoi elles contribuent à la sécurité ou à la réduction de la pollution…

Pour en revenir à l’apaisement prôné par Fabien Bagnon, on doit bien sûr reconnaître que oui, c’est souhaitable. Circuler à Lyon, c’est effectivement plutôt la jungle. Mais d’abord contrairement au Vice-Président, je pense que cette recherche d’apaisement concerne les utilisateurs de tous les modes. Il y a bien sûr des comportements d’automobilistes inacceptables. Mais pour utiliser quotidiennement les voies « modes doux », je constate aussi des comportements de cyclistes qui ne poussent pas à l’apaisement : vitesses excessives sur des voies étroites, dépassement à grande vitesse sans distance de sécurité, personnes incapables de rester dans une file au feu et qui dépassent tout le monde pour se positionner devant…

Ensuite, je crois que l’apaisement ne viendra pas de la contrainte. Décider d’aménagements inutiles, incohérents, punitifs… ne peut qu’exaspérer les usagers. Les mesures qui vous gênent peuvent d’autant plus être acceptées qu’elles sont légitimes.

Le vrai sujet c’est de parvenir au bon équilibre entre les modes de déplacement : car on a encore besoin de tous les modes. S’il est nécessaire de continuer à réduire les trajets automobiles en ville, il faut admettre que c’est un mode de déplacement qui reste nécessaire dans certaines situations personnelles ou professionnelles, pour certaines personnes… Il doit donc encore être possible de circuler en voiture particulière. Pour ce qui est des cyclistes, des usagers de trottinettes ou bien sûr des piétons, il faut offrir des itinéraires pratiques et sûrs, et ce sur l’ensemble du parcours. La priorité doit donc aller au traitement des points faibles de ces itinéraires. Et en la matière, il reste beaucoup à faire… Quel écart entre les grands discours théoriques de nos élus écolos et les situations locales concrètes !

Le Progrès évoquait cette semaine le tragique accident qui avait coûté la vie à Nathalie qui circulait en vélo au niveau du carrefour Félix Faure/Lacassagne. Deux ans après, un premier niveau d’aménagement de sécurisation (marquage de la continuité cyclable dans le carrefour, rebouchage des trous dans la chaussée) n’a même pas encore été réalisé…

Hommage à Max Dubernard, chirurgien-député

L’année dernière était célébré le 20e anniversaire de la première double greffe des mains. C’est avec stupeur et tristesse que j’apprends ce dimanche le décès de Jean-Michel Dubernard qui avait réalisé cette première mondiale, entrée dans la grande histoire médicale lyonnaise.

Après avoir milité des années à ses côtés, je veux rendre hommage à Max, chirurgien-député.

De 1986 à 2007, son expertise, sa connaissance de l’Hôpital et du monde médical en ont fait un parlementaire engagé à Paris, particulièrement actif et reconnu sur tous les sujets de la Santé et plus largement, sur les questions sociales. Il incarnait le député investi dans la durée pour faire avancer des sujets qu’il maîtrisait parfaitement ; l’expérience et la connaissance au service des politiques publiques.

Mais cette influence à Paris ne l’empêchait pas d’être pleinement engagé à Lyon, au cœur de sa 3e circonscription. Max, c’était aussi le député qui passait prendre son café à Monplaisir, présent aux AG des associations et dans tous les quartiers de cette circonscription très diverse, qui recevait à sa permanence de l’avenue de Saxe. Que de souvenirs dans cette permanence, avec notamment la réunion d’équipe du samedi matin où Max nous passait régulièrement « un savon » pour nous appeler à plus de dynamisme. Si Max était un caractère, au management de rugbyman, son côté « carré », sa proximité et sa détermination étaient remarquables. Il animait un réel collectif.

Je me souviens aussi de la campagne de Jacques Chirac en 2002 dont il s’occupait à Lyon. Max savait quels étaient les combats importants à mener. Dans le contexte politique très particulier de cette campagne, il faisait partie de ceux qui avaient tenu la barre. Il s’affirmait avec constance gaulliste social, à une époque où l’association de ces deux termes ne répondait pas à des préoccupations marketing.

Et Max, ce fut aussi l’un des piliers de la victoire de Michel Noir en 1989, l’un de ceux qui ont alors incarné le renouveau de la politique lyonnaise et qui ont dynamisé notre Ville.

Je présente toutes mes condoléances à sa famille et je formule le souhait que la Ville de Lyon honore rapidement la mémoire de celui qui est l’une de ses personnalités marquantes et engagées, pour la santé et au plan politique.

Fin de mandat

Comme en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et dans la Région Sud, les élections régionales en Auvergne-Rhône-Alpes ont été un grand succès pour la liste d’union de la droite et du centre. C’est le résultat d’un très bon bilan et d’une dynamique de campagne. A Lyon, la progression est nettement moins forte et la gauche l’emporte encore malgré le contexte très favorable à la droite… Même constat dans notre 3e arrondissement où la gauche écologiste reste en tête et où la variation du score de la droite par rapport à 2015 est nettement moins forte que la moyenne régionale (+ 6 points contre + 15). La dynamique de la droite à Lyon reste à construire…

Vous avez été nombreux à me demander ces dernières semaines les raisons de ma non-candidature aux élections régionales.

Vos interrogations ont été d’autant plus nombreuses que, comme vous l’avez constaté, j’ai assuré mon mandat jusqu’au bout. Rien que de très normal à cela puisque quand on se présente à un mandat, c’est pour l’assurer quoi qu’il arrive, jusqu’au bout.

Ces derniers mois de mon mandat régional ont en effet été denses. La crise sanitaire m’a amené à être fortement engagé auprès des associations, des entreprises, des lycées pour les accompagner sur les aides anti-crise : « click and collect » et commerce en ligne, purificateurs d’air dans les lycées… Nous avons aussi examiné dans les dernières commissions que j’ai présidées les aides d’urgence du plan de soutien aux associations étudiantes et l’important dossier de l’implantation à Lyon de l’Académie de l’Organisation Mondiale de la Santé (voir ici). Et je suis particulièrement satisfait de terminer ce mandat en ayant permis d’assurer un soutien régional à une nouvelle étape pour le festival Yggdrasil. Un soutien qui me tenait à cœur tant le projet est remarquable en termes de dynamisme de notre jeunesse, des bienfaits des associations, d’entrepreneuriat et de vision positive sur l’avenir, ce dont nous aurons beaucoup besoin dans les mois qui viennent.

Vous m’avez aussi toujours trouvé ces derniers mois à vos côtés sur des sujets locaux pour défendre notre qualité de vie dans le 3e, face à la dégradation de la sécurité ou aux décisions politiques néfastes de la nouvelle majorité Verts-Extrême gauche.

Il est important pour moi que cette non-candidature ne soit pas vue comme un abandon du combat politique ou un désintérêt pour le devenir de notre arrondissement et de ses quartiers. Comme cela a déjà été le cas lors des élections municipales, c’est un choix des instances locales des LR avec lesquelles j’ai des divergences.

Maintenant que les élections sont passées, je peux m’exprimer sur ces divergences. Au plan politique, il m’est difficile d’être sur la ligne du chef de file de la droite au plan municipal, le sénateur Blanc ; ligne qui le conduit à souhaiter qu’Eric Zemmour puisse participer à une primaire pour désigner le candidat de la droite à la présidentielle. Je souhaite une approche plus équilibrée de la droite sur Lyon. Comme je l’ai déjà dit, je ne comprends pas que la droite exprime de façon véhémente son opposition sur tous les sujets mais que dans le même temps, au lieu de voter contre sur les sujets clés comme celui de la programmation pluriannuelle des investissements (PPI), elle fasse le choix de s’abstenir.

Je n’ai donc pas été retenu par les instances locales. C’est la règle du jeu et personne n’est bien sûr propriétaire de son mandat.

Je regrette néanmoins toujours que la réforme du conseiller territorial mise en place par Nicolas Sarkozy ait été supprimée par François Hollande. Ce mode d’élection du conseiller territorial permettait en effet aux habitants de choisir directement leur représentant dans cette collectivité très importante qu’est la Région et non pas de laisser ce choix à d’autres. Par ailleurs, cela assurait que chaque territoire soit effectivement représenté et défendu à la Région. Avec le scrutin de liste, le résultat est plus aléatoire.

En tous cas je vous dis à bientôt pour de futures rencontres dans notre 3e et aussi sans doute pour de nouveaux engagements politiques ou citoyens. Vous pourrez toujours trouver mes prises de position sur ce blog.

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