Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Catégorie : Présidentielle 2012 Page 1 of 3

Pas de temps mort

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’après 17 juin n’a pas donné lieu à un temps mort ! La semaine a été bien rythmée entre les conclusions politique (hâtives) tirées du scrutin, des échanges vifs au sein de notre famille sur ces conclusions, et, en fin de semaine, au plan local, la proposition de Michel Havard d’organiser des primaires de la droite et du centre en amont des municipales.

Il est vrai que nous avons intérêt, avant même ou en parallèle de l’attribution des responsabilités futures au sein du Mouvement, à bien (re)définir notre socle de valeurs et nos orientations programmatiques. Pour autant, sans doute ne faut-il pas le faire dans la précipitation, sur la base des seuls résultats des législatives, ou selon des angles de vue très restreints. Je pense que s’il s’agit de déterminer ce qu’attendent de nous les électeurs de la droite et du centre, mieux vaut se baser d’abord sur le déroulement et les scores de l’élection présidentielle. Les législatives ont été un scrutin “très partiel” d’une certaine manière, de nombreux de nos électeurs préférant sortir du jeu, pour des raisons multiples d’ailleurs. Je ne perçois pas en tous cas une aspiration évidente à recentrer la ligne de l’UMP, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des évolutions à apporter dans la façon de porter notre message.

Au plan local, Michel Havard a présenté son projet d’organiser des primaires en amont des prochaines municipales à Lyon pour départager les prétendants à droite. C’est à mon avis courageux et innovant. Avec ce principe de primaires ouvertes, c’est en tous cas le moment de vérité pour ceux qui, à droite, ont basé leur campagne sur une différence de méthode avec l’UMP. Ces primaires peuvent être une opportunité de clarification et de dynamisation. J’y souscris à deux conditions :

  • d’une part, qu’elles reposent sur de vraies visions pour Lyon, avec des projets, et qu’elles ne se bornent pas à une compétitition “de postures” ou “de caractères”,
  • d’autre part, il ne faut pas que cela fasse perdre à l’élection municipale sa dimension d’aventure collective, d’équipe. Certes, une liste doit être tirée par un leader. Mais une élection municipale, c’est aussi proposer une association de compétences et de profils pour la ville et ses 9 arrondissements. Et l’un des points importants, c’est la cohérence et la performance de cette association de compétences. Il ne faudrait pas, au moment même où la gauche lyonnaise va être de plus en plus confrontée aux problèmes de l’exercice par trop solitaire du pouvoir, que nous nous engagions aussi dans la voie de la personnalisation excessive. Veillons, si primaires il y a, à ce que cela ne pénalise pas l’incontournable dimension collective de la démarche.

Ces deux conditions renvoient à un réglage fin de la méthode et du calendrier.

 

Un système bancal

Suite à son entrée au Gouvernement, Madame Vallaud-Belkacem a donc renoncé in extremis à se présenter aux élections législatives dans la 4e circonscription. Chacun y va de son commentaire ou analyse sur ce renoncement. Pour ma part, voilà plusieurs mois que je déplore l’emballement médiatique autour de Mme Vallaud-Belkacem, l’excès de personnalisation. Je ne souhaite donc pas participer à cette agitation en venant disserter sur le fait de savoir s’il y a tromperie, manque de prise de risque ou logique institutionnelle. J’ai juste envie de dire, pour ce qui concerne la 4e circonscription, tout ça pour ça !

Je regrette que nous ne puissions pas mener ce combat électoral contre Mme Vallaud-Belkacem. Il me motivait beaucoup. Si l’on met de côté le marketing politique à outrance, il aurait été intéressant de débattre projet contre projet, conception contre conception de la République française.

Je veux aussi, malgré ses “franchissements de ligne jaune” contre Nicolas Sarkozy, adresser mes félicitations républicaines à Madame Vallaud-Belkacem, pour son entrée au Gouvernement.

Maintenant, cette péripétie électorale m’inspire un commentaire à portée institutionnelle. Depuis l’instauration du quinquennat, et la mise en place de la séquence pour l’instant bien réglée “présidentielle-législatives”, il me semble que cette période entre les deux élections est un peu bancale. Est-il vraiment opportun de mettre en place un Gouvernement temporaire de quelques semaines ? Ne serait-il pas préférable d’organiser une période de transition, le Gouvernement sortant gérant les affaires courantes jusqu’aux législatives. Les Etats-Unis par exemple connaissent une période de transition assez longue.

Cela permettrait d’attendre le résultat des législatives pour établir, et bien doser, la composition gouvernementale et cela éviterait ainsi de donner des signes politiques forts, avec ce Gouvernement temporaire, qui peuvent être remis en question quelques semaines plus tard. Rappelons-nous que notre régime n’est pas purement présidentiel. La représentation nationale assurée par l’Assemblée nationale est déterminante.

C’est d’autant plus le cas avec la séquence que nous vivons actuellement, avec une courte élection d’un Président de la République, dans une logique “contre” plutôt qu’une dynamique de mobilisation sur un projet. Le scrutin législatif de juin reste ouvert, sachant qu’il n’y a pas de majorité de gauche dans le pays et que les réalités commencent déjà à s’imposer à François Hollande. Dans cette phase transitoire, il aurait pu au moins nous être épargnées les dénominations “baroques” de certains ministères, pour s’en tenir au classique.

Une telle transition permettrait d’éviter aussi ces interrogations sur les projets et plans de carrière des nouveaux ministres. Chacun des nouveaux ministres “politiques” potentiels pourrait ainsi concourir aux législatives, se battre pour contribuer à la conquête de la majorité législative, et en fonction du résultat global et personnel, intégrer ou non le nouveau Gouvernement.

Sur ce, pour nous la campagne continue !

 

Une (courte) victoire… mais à quel prix !

François Hollande a remporté l’élection présidentielle. Mais avec 51 %, nous sommes bien loin d’un raz-de-marée ou d’une adhésion massive, contrairement à ce dont on nous a abreuvé depuis des mois. Clairement, il s’agit d’un petit score, quand on sait ce qu’il recouvre : des électeurs de gauche certes, mais aussi des électeurs “anti Nicolas Sarkozy” que la gauche a su habilement “exciter” ces dernières années et encore tous ces suffrages qui se sont portés sur Hollande, suite aux calculs politiciens irresponsables ou petites rancoeurs de certains “responsables” politiques. Le fameux rassemblement est bien court et peu homogène. Comme je l’ai écrit au lendemain du 1er tour, je suis convaincu qu’il n’y a pas de majorité de gauche dans ce pays. Cela doit inviter le PS a beaucoup de prudence et de modestie. Et cela ouvre de réels espoirs pour le centre et la droite pour les législatives, si nous savons garder notre sang froid, éviter toute division et promouvoir nos propositions pour la mandature.

Mais je voudrais à ce stade revenir sur cette courte victoire de François Hollande, et souligner son douloureux prix, qui laissera des traces dans le pays.

D’abord il faut constater qu’une fois de plus, le pays est tombé dans la caricature en cette fin de campagne. De nouveau, le champ médiatique a montré qu’il n’était pas possible d’aborder les questions de nationalité, de cohésion nationale, de valeurs de la République française, de sécurité et de tranquillité publique, sans que les défenseurs de ces thèmes se fassent injurier. Des débats qui ne posent aucuns problèmes dans la plupart des pays, devraient ainsi demeurer tabous en France. En jouant ce petit jeu de la diabolisation, les forces de gauche ont certainement gagné à elles quelques électeurs “modérés”. Cela a contribué à leur victoire, mais quel risque pour l’avenir. De plus en plus de Français ne supportent plus cette chape de plomb moralisatrice.

Ensuite, revenons sur ce mandat de Nicolas Sarkozy. Jamais un Président de la République n’a fait l’objet d’attaques coalisées aussi violentes. Quels panache et dignité dans la “réponse” de Nicolas Sarkozy hier soir. Depuis 5 ans, un patient travail de sape a été organisé, il faut le reconnaître avec habileté. La vigueur de la fronde a été à la hauteur de la volonté réformatrice de Nicolas Sarkozy. Parallèlement, la gauche a de façon totalement irresponsable, saisi toutes les occasions pour semer l’indignation dans le pays. Résultats, il y a aujourd’hui dans le pays :

  • d’une part un certain déni des efforts et réformes à poursuivre,
  • et d’autre part, trop souvent, une “culture” de l’indignation là où il faudrait construire ensemble.

En préparant ainsi sa victoire, la gauche a pris une très grosse responsabilité. Saura-t-elle maintenant lever ces pesanteurs et maîtriser ces réflexes d’indignation ?

Je constate que le ton a beaucoup changé depuis dimanche soir. Les responsables socialistes font maintenant appel au large rassemblement, à la concorde, on sensibilise (enfin) aux efforts à poursuivre. Mais au passif de la gauche, il reste son attitude depuis 2007, et le choix qu’elle a fait de la victoire “à tous prix”.

Un second tour très Ve République

Voici mes sentiments après la soirée électorale et une courte nuit.

Tout d’abord, quelques interrogations sur les estimations. On avait déjà connu les sondages approximatifs tout au long de la campagne, voici que les estimations de 20H ont largement laissé à désirer… L’écart annoncé de trois points entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, ce n’est pas tout à fait la même chose que le résultat REEL de 28,6 % contre 27,1 %. De même, 20 % ce n’est la même chose que 18 %…

Deuxième constat, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, ce premier tour n’a pas exprimé une majorité de gauche dans le pays. Le « grand soir » que certains nous promettent, ou ne serait-ce que le « changement flou maintenant », ne rassemblent pas une majorité de Français… Et ce, malgré la démagogie des propositions et des postures de la gauche.

Avec le paysage politique que nous avons découvert hier soir, nous sommes finalement plus que jamais dans une logique « Ve République ». Le jeu des additions partisanes ne donne pas le résultat.

Pour les formations politiques dont le candidat qu’elles soutenaient n’est pas au second tour, se pose la question de leur sens des responsabilités face aux défis du pays. On verra ce qu’il en sera…

Mais surtout, pour chacun des électeurs dont le candidat de 1er tour a été éliminé, va se poser le cas de conscience du meilleur choix pour la France. Lequel des deux candidats restant en lice sera le plus en mesure de conduire le pays, pour les cinq ans à venir. De même, pour le Français sur cinq qui n’a pas voté au 1er tour, doit se poser la question suivante : vais-je rester en spectateur d’un choix aussi lourd pour la France ?

C’est cela l’élection présidentielle sous la Ve République : le lien direct entre l’électeur et le candidat. Mais ne nous y trompons pas : ce n’est pas seulement la question de savoir si l’on apprécie ou pas un candidat, mais bien si l’on estime que le projet qu’il porte convient le mieux pour la France. Vu sous cet angle, nous pouvons être optimistes pour la victoire de Nicolas Sarkozy.

Le grand choix, c’est dès ce dimanche

Opération diffusion de la lettre de Nicolas Sarkozy au peuple français le week-end dernier, sur les marchés du 3e, dans des conditions météos « extrêmes » dimanche !  Pour tout dire j’étais un peu perplexe sur la facilité de diffusion d’un document de trente pages, sans fioritures de communication. Je me trompais, le document est passé comme une lettre à la poste….

La demande était bien là. On entend parfois que les Français ne sont pas intéressés par cette campagne présidentielle. Ce que je constate, c’est que les Français sont demandeurs de contenu ; certains m’ont dit qu’ils étaient dans l’attente de ce document, d’autres, plutôt réticents a priori sur les documents de promotion politique, ont été intéressés par la lettre.

Pour ma part, je l’avais lue de façon approfondie le week-end précédent. J’y avais retrouvé les axes forts que je soutiens pour la France : une stratégie de rétablissement des grands équilibres budgétaires et économiques après la crise mondiale ; la vision d’une Europe renouvelée (complétée lors du discours de la Concorde) que la France pourra porter, avec d’autres, à Bruxelles ; les principes intangibles sur lesquels doit se fonder la communauté nationale ; des perspectives pour la jeunesse, mais de vraies perspectives et non de «petites carottes de court terme »…

Bien sûr, ce week-end, je n’ai pas rencontré sur les marchés que des supporters de Nicolas Sarkozy. Il est toujours plus difficile d’affronter la bataille des urnes, quand il a fallu piloter la France dans la tempête, que quand on peut se parachuter dans le débat politique avec un programme ambigu, addition de conditionnels et de mesures censées garantir à chacun au moins une petite satisfaction de court terme. C’est d’ailleurs avec un certain plaisir que j’ai vu l’équipe socialiste sur le marché de Montchat se faire questionner, « avec fermeté », par des passants, sur le concret et le sérieux du programme de François Hollande, questions précises à l’appui. Embarras, embarras du côté de FH2012.

Je disais donc que je n’avais pas vu que des supporters dimanche dernier. J’ai rencontré certaines personnes désabusées. J’ai parlé aussi avec de nos sympathisants, porteurs de critiques, parfois affirmées, sur telle ou telle mesure adoptée ces dernières années.

A toutes ces personnes, j’ai envie de dire : prenez le temps de lire la lettre de Nicolas Sarkozy,  tenez-vous en à l’essentiel, pensez à l’avenir durable du pays. Et soyez convaincu, que pour que cette voie d’avenir et de responsabilité puisse se réaliser, c’est dès le 1er tour qu’il faut affirmer ce choix.

Pour lire la lettre : http://www.lafranceforte.fr/lettreaupeuplefrancais/

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