Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Extension de l’esplanade Mandela : les acquis et les questions

Le 3 mars dernier j’ai assisté à la réunion de concertation en visio-conférence sur le projet d’extension de l’esplanade Mandela. Il s’agit de compléter l’espace actuel en aménageant le terrain au Nord, entre l’avenue Félix-Faure et la rue Paul Bert. 1,2 hectare supplémentaire sera aménagé ce qui portera la totalité de l’espace à 4 hectares. On parle donc de la valorisation d’un espace clé pour le 3e, les quartiers Dauphiné, Villette-Paul Bert et Part-Dieu.

Je dois dire d’abord que cette réunion a été plutôt une réussite, avec beaucoup de participants, ce qui confirme ce caractère clé du site. Bien menée par la SPL Part-Dieu elle a permis certes d’entendre les objectifs des élus mais aussi de nombreux avis et questions d’habitants. La place aux échanges n’est pas toujours assurée dans ce type de réunion donc, quand c’est le cas, on peut le remarquer.

On déduit de la présentation qu’il y a déjà un certain nombre d’acquis : l’aménagement de nouveaux terrains va se traduire par d’importantes plantations d’arbres et le nouvel espace devrait comporter de l’eau. Je me félicite de ces orientations. Cela faisait partie de nos propositions lors de la campagne des élections métropolitaines.

Je suis aussi satisfait que la future extension comporte des équipements sportifs et pour les enfants. C’est l’un des enjeux du projet ; il faut que l’esplanade Mandela ne soit pas que l’un des espaces verts du quartier d’affaires Part-Dieu, mais qu’elle reste bien un espace de proximité destiné aux familles de Villette-Paul Bert, de Dauphiné et de la Buire.

Nous avons ensuite compris qu’il reste des précisions à apporter concernant ces équipements, ainsi que pour la vocation future de la zone sud-est de l’esplanade, celle qui est la plus proche des habitations.

Un élément nouveau est en revanche apparu lors de cette réunion avec l’annonce d’une place centrale, de part et d’autre de l’avenue Félix Faure ; une place qualifiée “d’espace capable” (?) ayant vocation à être un lieu d’événements.

Je dois dire que cette nouveauté m’interroge. Pourquoi envisager d’implanter un lieu ayant vocation à accueillir de nombreux visiteurs, avec des enfants, de part et d’autre de l’avenue Félix Faure? Cette avenue est un axe majeur de déplacement. Dès lors pourquoi faire passer un flux important de circulation au milieu d’une place (cf. la photo ci-dessous) ? C’est un peu comme si on envisageait de faire des animations au milieu de la place Charles Hernu à Charpennes, avec le cours Emile Zola qui passe au milieu… Ne pourrait-on pas implanter cet espace pour les événements en retrait de l’avenue Félix Faure, pour qu’il soit un lieu plus sûr ?

Cette proposition nouvelle m’amène une interrogation. N’est-ce-pas une nouvelle illustration de l’utilisation, par la nouvelle municipalité Verte, d’un aménagement pour mener sa politique systématique anti-voitures ? On a vu que certains couloirs cyclables “provisoires” avaient neutralisé une voie de circulation sur des axes peu “utiles” pour les cyclistes. On voit dans notre arrondissement le cas de la fermeture permanente de la rue de l’Harmonie, alors que cette décision n’améliore qu’en partie seulement la sécurisation des abords de l’école… Il ne faudrait pas que ce nouvel espace central de l’esplanade Mandela soit créé pour constituer un goulot d’étranglement sur l’avenue Félix-Faure. Les visiteurs de l’esplanade Mandela ne sont pas là pour mener un combat anti-voitures mais pour y passer un bon moment, en sécurité !

Il est encore temps de revenir à la raison

La nouvelle majorité Verte du 3e arrondissement persiste dans sa volonté de fermeture permanente de la rue de l’Harmonie. Ci-dessous la vidéo de ma prise de position suite à l’entrée en vigueur de la mesure : d’autres dispositions plus adaptées sont possibles pour sécuriser les abords des écoles Rebatel, il faut éviter de prendre une mesure aussi excessive et incohérente, motivée par une volonté d’affichage politique. Elle va gravement pénaliser des centaines d’habitants et va nuire à la qualité de vie du secteur. Je soutiens les habitants qui refusent cette fermeture permanente.

Pour rappel, la démarche que j’avais faite en novembre auprès de la Madame la Maire du 3e pour trouver d’autres solutions moins pénalisantes : ici.

Conseil d’arrondissement : son utilité est une question de volonté !

L’utilité des conseils d’arrondissement à la lyonnaise est régulièrement critiquée par certains, aux motifs que les arrondissements seraient dépourvus de moyens financiers et juridiques pour agir. En tous cas, la question mérite d’être posée puisqu’ils coûtent, tant en termes de locaux utilisés, de dépenses de fonctionnement et d’indemnités des Maire et adjoints d’arrondissement.

Pour ma part, je n’ai jamais partagé cette critique des arrondissements car il me semble (pouvoir) avoir une utilité. Dans des villes de la taille de Paris, Lyon et Marseille, je vois deux utilités majeures : (1) celle de la “porte de proximité” que l’on peut pousser pour trouver une solution à un dysfonctionnement dans nos quartiers, et tant pis si la solution n’est pas à la Ville mais à la Métropole, au Sytral ou autre, les équipes d’arrondissement doivent organiser la réponse et (2) celle du lieu politique d’expression sur les sujets de proximité (sécurité, propreté, stationnement/circulation, dynamique des commerces, jeunesse…). Mon expérience m’a montré que sans les conseils d’arrondissement, certains problèmes, jugés trop périphériques ou secondaires par la Mairie centrale, ne seraient jamais évoqués publiquement… et pourtant ils sont importants pour beaucoup de Lyonnais.

Donc oui, mais encore faut-il que les élus d’arrondissement aient la volonté de jouer ce rôle. Je suis frappé depuis la rentrée du nombre d’habitants du 3e, de responsables associatifs, de professionnels qui m’expliquent qu’ils ne peuvent pas rencontrer les élus d’arrondissement et qu’ils n’obtiennent même pas d’accusé de réception à leur courrier… j’en ai fait l’expérience concrète sur l’affaire de la rue de l’Harmonie : pas de réponse à mes questions et un dossier qui semble géré en “petit comité”. De la même façon des sujets importants pour nos quartiers comme la dégradation de la sécurité à Sans Souci Dauphiné ou la fermeture de la dépose minutes à Part-Dieu sont passés sous silence par la Mairie d’arrondissement. Les candidats Verts ont l’habitude de promouvoir la concertation et la démocratie de proximité, il serait bon, que sur ce point également, ils soient attachés à respecter leurs promesses de campagne.

Et que l’on ne vienne plus nous dire qu’il faut le temps de s’installer, cela fait déjà un semestre que les élections sont intervenues.

Chronique de quartiers “tranquilles”

Un rapport officiel qui vient d’être publié confirme que les quartiers prioritaires de la ville (QPV) sont minés par la délinquance. Les habitants s’y disent plus en insécurité qu’ailleurs et on y trouve aussi plus de personnes impliquées dans des faits de délinquance.

Loin de moi l’idée de contester cette “évidence” et il faut bien être conscient de la dureté de la vie des personnes qui habitent les quartiers sensibles. Parmi les obligations de la République il doit y avoir celle de redonner une vie normale aux habitants de ces quartiers.

Mais il ne faut que ces constats sur les quartiers sensibles conduisent à relativiser les situations que nous connaissons de plus en plus ailleurs. Voici deux exemples de ce qui se passe dans notre 3e arrondissement, un secteur pour lequel on nous dit souvent que la situation n’est pas si grave, qu’il se passe des choses pires ailleurs…

Le 1er exemple est un témoignage qui m’a été adressé par un habitant du centre de Montchat. Il montre clairement l’organisation des délinquants et les risques pour notre sécurité.

2e exemple, la situation dans le secteur Dauphiné Sans Souci où ce collectif d’habitants s’est constitué après une dizaine d’agressions violentes depuis cet été pour arracher des bijoux ou extorquer des objets (téléphone, ordinateur, argent…) sous la menace d’un couteau. Des faits graves, sur plusieurs mois.

On pourrait aussi évoquer les débordements qui continuent aux abords des Charmilles ou dans le secteur Charial.

Sur ce blog, j’évoque régulièrement la nécessité de changer de braquet dans la lutte contre la délinquance, en améliorant la chaîne police-justice, et en déployant plus d’effectifs sur le terrain, en tirant parti d’une articulation renforcée entre police nationale et police municipale. Ces impératifs subsistent…

Gardons-nous de mesures excessives

Voici le texte du courriel que j’ai adressé à Madame la Maire du 3e à propos de la fermeture de la rue de l’Harmonie.

“Madame la Maire,

J’ai été saisi par des habitants du secteur Rebatel/Feuillat du problème que va poser la fermeture permanente à la circulation de la rue de l’Harmonie, entre les rues Rebatel et Bonhomme.

Je comprends que l’on puisse fermer à la circulation au moment de l’entrée et de la sortie des écoles Rebatel, dans un objectif de sécurisation. Les enfants et parents sont en effet très nombreux à emprunter le passage piétons au moment de l’entrée et de la sortie des établissements scolaires. Je crois qu’une fermeture sur un créneau donné telle qu’elle se pratique rue Meynis serait la bonne solution. Ou peut-être pourrait-on aussi sécuriser cette rue en supprimant le contre sens Est-Ouest entre Dr Bonhomme et Rebatel.

En revanche, il me semble non justifié et problématique de fermer cette section de rue de façon permanente.

Une telle décision va en effet fortement pénaliser tous les nombreux habitants des rues de l’Harmonie, du Dr Bonhomme, du Palais d’Eté et du début de la rue Feuillat. Quand ils vont arriver du Nord-Ouest de la Ville (par Lacassagne/Rebatel), ils vont devoir, pour atteindre leur garage, parcourir un détour de 1,5 km, en passant par l’avenue des Frères Lumière et la rue Feuillat. Qui plus est, comme cet itinéraire est très encombré aux heures chargées, cela représente un temps de trajet qui peut atteindre la 1/2 heure !

Pour les habitants du secteur Sysley / Dahlias qui veulent se rendre au Nord Est de la Ville, la conséquence sera la même. Et on peut craindre que certains essayent de contourner la difficulté en empruntant Rebatel à contre-sens jusqu’à la rue Elie Paris.

Cette décision de fermer la rue de l’Harmonie, qui est présentée comme permettant de mieux respirer en ville, va ainsi créer beaucoup de désagréments pour les riverains, va entraîner une augmentation des trajets et de l’encombrement automobile dans le secteur Lumière, ce qui bien sûr ne présente pas un bilan environnemental positif.

Cet aménagement aurait du être mieux réfléchi et concerté avec l’ensemble des habitants du secteur. Il me semble donc vraiment nécessaire de revoir cette décision tant qu’il est encore temps, pour retenir une solution sur un créneau horaire plutôt que permanente. “

La question du bilan environnemental se pose sérieusement. Sur ce plan, on voit le détour de 1,5 km que vont devoir faire tous les habitants des secteurs en jaune pour atteindre leur garage en arrivant par le Nord-Ouest. On peut estimer à 500 le nombre de logements concernés. Si seulement la moitié des familles concernées fait ce trajet chaque jour, cela fait un trajet cumulé quotidien inutile de 375 km.

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