Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

Catégorie : Voltaire Page 1 of 4

De belles trentenaires

Oasis4Ces derniers jours, deux belles associations de notre arrondissement ont fêté leurs 30 ans ! Un bel âge pour ces deux associations remarquables du 3e arrondissement.

Le premier anniversaire a été celui de l’Oasis Sans Souci. Cette association propose de multiples activités de loisirs pour tous les âges, ainsi que du soutien scolaire. Chaque année, ses portes ouvertes permettent de mesurer la richesse de son offre. L’Oasis joue un rôle clé pour le quartier Sans Souci, où elle est le principal pôle d’animation, jouant un peu le rôle d’une MJC/centre social ; un équipement porté et animé par des bénévoles.

 

 

Oasis3

La soirée d’anniversaire a été l’occasion d’une célébration émouvante de la mémoire de Madame Forasté qui fut l’une des grandes présidentes de cette association.

C’est avec un grand plaisir que Dominique Nachury et moi-même  avons participé à cette belle soirée d’anniversaire.


Quelques jours plus tard, c’était ADOS, Association pour le Dialogue et l’Orientation Scolaire, qui fêtait ses 30 ans. Basée dans le 3e ouest, la mission première de cette association est d’accueillir les enfants et les jeunes, notamment pour les aider à réussir à l’école. Elle a été fondée par des Frères qui ont tenu à ce que cette mission soit remplie dans un contexte de laïcité. La présidente Claude Ulrich a rappelé les fondements de cette association qui joue un rôle clé de cohésion sociale dans les quartiers populaires du 3e Ouest.

Voilà donc deux belles trentenaires qui illustrent à merveille la contribution des associations au bien vivre ensemble… et l’importance de l’engagement des bénévoles pour les faire vivre dans la durée. Bon anniversaire et bravo !

ADOS

C’est quoi ces omissions (II) ?

Poursuivons notre revue du bilan de mandat du Maire PS du 3e Thierry Philip. Après les promesses non tenues concernant les écoles et les services aux administrés, parlons d’un autre dossier majeur, celui du cadre de vie et tout particulièrement des espaces verts. Là encore, le “on a presque tout fait et même plus” fait sourire et l’autosatisfaction de l’équipe PS apparaît déplacée.

Parmi ses objectifs, Thierry Philip mettait en bonne place “encore plus d’oxygène” ! Dans cette perspective, il nous promettait avec beaucoup de précision “l’aménagement d’un espace vert rue Meynis”. Cinq ans plus tard, ce projet ne connaît pas le début d’une réalisation. C’est le statu quo total.

Dans le même temps, au cours de ces cinq ans de mandat, en pleine collaboration avec l’adjoint vert à l’urbanisme (!), il renonçait à la réalisation d’un espace vert sur le tènement Keller Dorian, à l’angle des rues Charial et Saint Eusèbe. Pourtant, le PLU permettait à la collectivité de mener un tel projet. C’est donc par volonté politique de la majorité de gauche que ce terrain voit finalement la construction d’un immeuble. Ce fut un véritable renoncement. Et le comble, c’est que dans son bilan de mandat diffusé toutes boîtes, le Maire du 3e écrit “Keller Dorian : un poumon vert de plus”, au motif que cette construction privée comporte comme toute construction une partie végétalisée. Ou comment la mauvaise foi prolonge le renoncement. Non seulement la promesse de parc public n’est pas tenue, mais on cherche à faire croire le contraire.

Ajoutons aussi qu’une possibilité de réalisation d’un espace vert a été supprimée rue des Petites soeurs, alors que l’endroit était idéal pour en faire un espace de jeux “d’après l’école”.

Là encore le “presque tout réalisé” n’est pas mince, mais il faut encore supporter les conséquences du “et même plus”. Car en la matière, la municipalité de gauche nous a créé une “magnifique” gare de triage bétonnée au début de l’avenue Lacassagne (voir photo), ce qui n’était pas du tout prévu…  Une gare de tramway “occasionnelle” pour la desserte du Grand stade en lieu et place de l’esplanade verte Dauphiné-Villette.

Voilà la réalité. Il ne s’agit pas seulement de dresser une liste de promesses non tenues et d’aberrations. Ce bilan est éminemment criticable car ce sont autant d’occasions perdues pour apporter oxygène et verdure dans un secteur du 3e, le quartier Villette Est, qui en manque le plus, comme un récent diagnostic environnement l’avait montré. Avec une autre politique, le quartier Villette pourrait aujourd’hui être plus vert.

Rappelons aussi qu’une rénovation de la place Guichard était promise. Il faudra attendre pour un vrai renouveau de ce secteur, qui pourtant en a bien besoin.

Les concepts et les réalités

Notre Dame des Landes ? Le quai du port de Fos-sur-Mer ? Non, non, c’est le Nord de l’Esplanade Dauphiné-Villette, ou plutôt de ce qui aurait dû être une esplanade verte ! La réalité est bien différente : c’est en fait devenu un damier de voies de tram pour connecter au réseau les quais du terminus pour le Grand stade.

Nous avions dénoncé en son temps cet aménagement, décidé en toute discrétion. On nous avait répondu à l’époque qu’il s’agirait d’un petit aménagement, “consommant” qu’une petite partie du terrain destiné à l’origine à un espace vert. La réalité est toute autre : du béton, des rails, du béton, des rails… Il y a bien eu changement de projet pour cette pointe de l’Esplanade Villette à l’angle de la rue Paul Bert et de la rue Flandin.

Tout cela doit nous inciter à la plus grande prudence quant au projet Part-Dieu 2020. D’un côté il y a les mots, les belles images et les concepts dont on nous rebat les oreilles. De l’autre, il y a des projets plus gênants dont on nous cache les réalités.

En la matière, la concertation sur le projet Part-Dieu 2020 qui s’est ouverte est assez significative. Le dossier de concertation peut être consulté en Mairie du 3e, du 6e ou au Grand Lyon. L’approche conceptuelle occupe la majeure partie du dossier. Pour le “dur”, le “concret”, il faut aller aux vues de la fin du dossier. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’approche n’est pas d’une grande transparence. Problème complémentaire : le périmètre de la concertation se limite au coeur de la Part-Dieu alors que l’on sait bien que l’impact du projet, en termes de déplacements notamment, débordera largement sur Villette, Voltaire et Préfecture. Vigilance, vigilance…

Questions d’habitant et habitants en question

Bien sûr, depuis que nous avons soulevé le problème, le Maire de Lyon et celui du 3e ne manquent pas, lorsqu’ils présentent le projet Part-Dieu 2020, d’évoquer l’objectif de “quartier à vivre”. Mais cet ajout au discours suscite toujours des doutes. Nous en avons encore eu une démonstration lors du show “d’information” de jeudi dernier. Voici quatre illustrations du fait que les habitants du quartier sont bien peu pris en compte par ce projet, qui consiste d’abord et surtout à développer la gare et le centre d’affaires.

Première illustration : il a fallu attendre que deux habitants posent la question du devenir de leur logement (promis à la démolition !), pour que Messieurs Collomb et Buna évoquent le problème. Et pourtant, si 8 minutes de la réunion ont été consacrées aux questions, 1H15 les avaient précédées pendant lesquelles ont été longuement présentés des concepts déjà annoncés. Ce n’est pourtant pas un détail de savoir que près de 200 logements sont promis à la démolition ; certes ce n’est pas pour demain, mais le processus est bel et bien engagé. Les projets de 200 familles sont impactés, mais on attend les questions pour en parler

Deuxième illustration : le principe de la démolition lui-même, pour construire à la place des locaux d’activité. Je trouve quand même troublant que l’on programme la suppression d’ilôts d’habitation dans le quartier Part-Dieu, sans en discuter. On peut ajouter qu’alors que l’on nous parle de nécessité de densification de l’habitat, dans une perspective de développement durable, une telle décision paraît bien incohérente.

Troisème illustration : des contradictions sur les chiffres de population. Dans l’intro de la réunion, le chiffre de 16 000 habitants à la Part-Dieu est annoncé. Mais M. Buna, adjoint à l’urbanisme parle ensuite de 5 000. L’explication ? On ne parle pas de la même chose, entre les résidences autour du centre commercial ou le périmètre élargi. On peut même dire que le périmètre de proximité de la Part-Dieu, c’est plutôt 40 000 habitants. Tout cela montre une chose. Ceux qui vont décider pour nous n’ont pas une idée claire du périmètre du quartier vécu. Comment dès lors bien répondre aux besoins des habitants ? Au quotidien, quand on habite l’Ouest de Villette, les secteurs Voltaire, Bir Hakeim ou Lafayette, on sait bien que la Part-Dieu influence directement nos possibilités de circulation, de stationnement, notre tissu de commerces de proximité

Enfin quatrième illustration, avec dans ce cas par contre, une vision extensive des choses : le secteur Sud du projet Part-Dieu englobe l’Esplanade Dauphiné-Villette pour aller jusqu’au cours Albert-Thomas. A-t-on pris en compte le cadre de vie des habitants de ces quartiers dans cette ouverture à l’urbanisation ?

Alors je ne doute pas que les communicants de la municipalité PS sauront adapter leur communication aux lacunes évoquées ci-dessus. Peut-être le power point mentionnera-t-il demain 30 000 habitants. Peut-être que le secteur Sud sera renommé “Esplanade Dauphiné-Villette”. Mais le problème de fond va perdurer : le vivre à la Part-Dieu est traité de façon annexe, en fonction de ce que les grands projets structurants laissent comme marge de manoeuvre. Une autre approche est possible.

Erreurs urbaines

Petit à petit, par manque de volontarisme ou du fait d’erreurs pourtant dénoncées, le cadre de vie du 3e arrondissement subit des atteintes. Si chaque dossier peut sembler marginal, si chacun peut se dire que cela ne concerne que le voisinage immédiat, c’est bien
l’harmonie et la qualité de vie dans l’ensemble du 3e qui seront à terme pénalisées. Le Conseil d’arrondissement de décembre a fourni un exemple supplémentaire.

Nous avions déjà connu les opportunités perdues de créations d’espaces verts, avec la décision de l’équipe municipale de renoncer aux projets sur le tènement Keller Dorian (rue Saint Eusèbe) ainsi que rue des Petites sœurs. Il y a eu aussi le choix d’empiéter sur la future Esplanade Villette pour y créer un terminus Tramway pour la desserte du Grand stade. Et encore la regrettable décision de renoncer à réaliser intégralement le projet d’espace public sur l’îlot Créqui / Chaponnay / Voltaire / Verlet Hanus, un secteur pourtant en mal de respiration urbaine.

Autre erreur majeure que j’ai dénoncée : le choix de construire un immeuble de plusieurs étages entre le futur parc RVI et l’avenue Lacassagne, ce qui renforcera « l’effet tunnel » sur l’avenue.

Lors du Conseil d’arrondissement de décembre, nouveau recul :  la Mairie du 3e vient de renoncer à réaliser l’alignement des immeubles rue Richerand entre Pompidou et Paul Bert. J’ai contesté ce choix. La Ville de Lyon a en effet acquis l’immeuble des 66-68 rue Richerand et une opération de logement social va débuter. Cela aurait pu se faire avec une démolition-reconstruction qui aurait permis d’aligner les constructions. Mais la Ville de Lyon a préféré rénover le bâtiment existant, en invoquant des raisons de coût ; ce dont on peut douter quand on mesure l’ampleur des travaux à réaliser sur cet immeuble en triste état.  Ces immeubles déborderont ainsi définitivement sur la rue (voir la photo). Cet abandon de l’alignement est tout à fait dommageable quand on connaît les efforts qui ont été accomplis depuis plus de vingt ans pour  l’aménagement urbain du secteur.

Autre effet collatéral néfaste de cette décision : le trottoir de la rue Richerand conservera sa largeur insuffisante, ce qui n’est pas une question de détail quand on se situe sur un itinéraire d’accès à un groupe scolaire. J’ai aussi soulevé cette question de sécurité, mais les adjoints en charge ont jugé que cela ne posait pas de problème (voir photo suivante) !

Notre vote d’élus « Ensemble pour Lyon 3e » a été négatif sur ce dossier.

 

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