Bien sûr, depuis que nous avons soulevé le problème, le Maire de Lyon et celui du 3e ne manquent pas, lorsqu’ils présentent le projet Part-Dieu 2020, d’évoquer l’objectif de “quartier à vivre”. Mais cet ajout au discours suscite toujours des doutes. Nous en avons encore eu une démonstration lors du show “d’information” de jeudi dernier. Voici quatre illustrations du fait que les habitants du quartier sont bien peu pris en compte par ce projet, qui consiste d’abord et surtout à développer la gare et le centre d’affaires.
Première illustration : il a fallu attendre que deux habitants posent la question du devenir de leur logement (promis à la démolition !), pour que Messieurs Collomb et Buna évoquent le problème. Et pourtant, si 8 minutes de la réunion ont été consacrées aux questions, 1H15 les avaient précédées pendant lesquelles ont été longuement présentés des concepts déjà annoncés. Ce n’est pourtant pas un détail de savoir que près de 200 logements sont promis à la démolition ; certes ce n’est pas pour demain, mais le processus est bel et bien engagé. Les projets de 200 familles sont impactés, mais on attend les questions pour en parler…
Deuxième illustration : le principe de la démolition lui-même, pour construire à la place des locaux d’activité. Je trouve quand même troublant que l’on programme la suppression d’ilôts d’habitation dans le quartier Part-Dieu, sans en discuter. On peut ajouter qu’alors que l’on nous parle de nécessité de densification de l’habitat, dans une perspective de développement durable, une telle décision paraît bien incohérente.
Troisème illustration : des contradictions sur les chiffres de population. Dans l’intro de la réunion, le chiffre de 16 000 habitants à la Part-Dieu est annoncé. Mais M. Buna, adjoint à l’urbanisme parle ensuite de 5 000. L’explication ? On ne parle pas de la même chose, entre les résidences autour du centre commercial ou le périmètre élargi. On peut même dire que le périmètre de proximité de la Part-Dieu, c’est plutôt 40 000 habitants. Tout cela montre une chose. Ceux qui vont décider pour nous n’ont pas une idée claire du périmètre du quartier vécu. Comment dès lors bien répondre aux besoins des habitants ? Au quotidien, quand on habite l’Ouest de Villette, les secteurs Voltaire, Bir Hakeim ou Lafayette, on sait bien que la Part-Dieu influence directement nos possibilités de circulation, de stationnement, notre tissu de commerces de proximité…
Enfin quatrième illustration, avec dans ce cas par contre, une vision extensive des choses : le secteur Sud du projet Part-Dieu englobe l’Esplanade Dauphiné-Villette pour aller jusqu’au cours Albert-Thomas. A-t-on pris en compte le cadre de vie des habitants de ces quartiers dans cette ouverture à l’urbanisation ?
Alors je ne doute pas que les communicants de la municipalité PS sauront adapter leur communication aux lacunes évoquées ci-dessus. Peut-être le power point mentionnera-t-il demain 30 000 habitants. Peut-être que le secteur Sud sera renommé “Esplanade Dauphiné-Villette”. Mais le problème de fond va perdurer : le vivre à la Part-Dieu est traité de façon annexe, en fonction de ce que les grands projets structurants laissent comme marge de manoeuvre. Une autre approche est possible.