Grosse devinette de rentrée : que lance-t-on dans le 3e arrondissement, à la mi-juillet, en toute discrétion ? Des travaux dans les écoles ? Oui mais ça c’est normal. De multiples travaux de voirie qui bloquent la circulation ? Non, ça on préfère le faire dès le mois de juin, histoire de bien en profiter ! La campagne des primaires du PS ? Oui sans doute, mais on en parlera une autre fois.
Un indice : c’est en rapport avec l’urbanisme, dans un arrondissement dont le Maire, Thierry Philip, se dit champion en concertation et dont la devise est l’urbain et l’humain !
Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est la concertation préalable sur l’aménagement du tènement RVI qui a été lancée en pleine période de vacances, dans la plus complète discrétion ; une période tout à fait « idéale » quand le but de la démarche est d’écouter la population !
Un mot sur la procédure : il s’agit d’une concertation relevant de l’article L300-2 du Code de l’urbanisme, article qui dispose qu’une telle concertation est obligatoire pour toute opération d’aménagement, lorsque par son importance ou sa nature, cette opération modifie de façon substantielle le cadre de vie. Si ce n’est pas le cas pour le projet lui-même, la dimension urbanistique d’ampleur est au moins reconnue sur le plan de la procédure !
Le plus fort dans l’histoire, c’est qu’au moment même où cette « concertation » officielle était lancée, la Mairie du 3e éditait, avec votre argent, ses lettres de quartier. Cette publication, distribuée dans les boîtes, aurait été une bonne occasion d’annoncer à Montchat et Sans Souci comment il est possible de donner son avis sur le projet. Las, aucune information de ce type. Mais le (encore) plus fort, c’est que l’on trouve par contre un encart dans cette publication intitulé « RVI le planning » qui annonce ce qui va se faire. A quoi sert la concertation si tout est déjà ficelé ? Je ne peux m’empêcher de citer la définition de « concertation » dans le Robert : « politique de consultation des intéressés avant toute décision ».
Avec ce type de situation, n’atteint-on pas le summum d’aberration politico-administrative, pour ne pas parler d’hypocrisie ?