Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Quelques rappels sur le projet Part-Dieu

Lyon-20130630-00119Voici le texte mon intervention lors du Conseil du Grand Lyon de lundi 3 novembre, à propos de l’ouverture d’une concertation sur une future zone d’aménagement concerté (ZAC) Part-Dieu Ouest, pour la réalisation du projet Part-Dieu 2020. Le périmètre de cette ZAC est délimité par le boulevard Deruelle, le boulevard Vivier-Merle, la rue Paul Bert et la rue Garibaldi.

“Monsieur le Président, Chers collègues,
La Part-Dieu nouvelle devra être un quartier à vivre, pour ses visiteurs, mais aussi pour ses habitants. Cette délibération, qui clôt une procédure de concertation et en ouvre une autre, est l’occasion de le réaffirmer.

Concernant le bilan de la concertation préalable, il faut effectivement souligner la forte mobilisation des habitants. Une mobilisation bien compréhensible puisqu’il s’agit, pour près de 200 familles, de la disparition programmée de leur logement. Un logement qui correspond bien souvent à un projet de vie, et dont la disparition, même à l’horizon 2020, crée pour eux une forte incertitude.
Mobilisation, et même émotion légitime des habitants concernés, puisque sur cette question du logement, votre projet Part-Dieu 2020 était mal engagé :
• Vous avez parlé de densifier l’habitat en centre-ville, mais parmi les premières réalisations, il y a des démolitions de dizaines de logements.
• Certains des habitants concernés l’ont appris lors de réunions publiques, en réponse à des questions de la salle !
• Et puis il y eut l’incroyable épisode du MIPIM 2011. C’est sur ce salon de l’immobilier à Cannes, que vous avez dévoilé en avant-première la maquette du projet envisageant d’autres démolitions. Les Lyonnais ont alors apprécié votre approche délocalisée de la démocratie de proximité. Face à la levée de boucliers, vous avez parlé d’intentions urbanistiques. Les habitants y ont vu des projets mal intentionnés.
Sans doute allez-vous me répondre que vous pensez au rayonnement de la ville. Nous aussi ! Mais nous ne concevons pas le rayonnement de la ville contre, ou sans ses habitants.

Les habitants sont aussi soucieux des conditions de circulation et d’accessibilité, en réaction notamment à la chronique d’un engorgement annoncé de l’avenue Pompidou, sous la gare. Redisons-le encore : cet aspect du projet pose la question de l’accessibilité à la gare, mais aussi celle de l’enclavement du quartier Villette-Paul Bert.

La délibération précise pudiquement que suite à la concertation, le plan de référence du projet Part-Dieu est davantage conforme aux attentes des riverains et usagers. C’est le cas sur le papier. Nous serons vigilants dans la réalisation. En tous cas, l’action des élus UMP du 3e, aux côtés des habitants, n’y est pas pour rien.

2e volet de la délibération : le lancement de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Part-Dieu Ouest.

D’abord une question. Pourquoi limiter le périmètre de la ZAC à l’Ouest de la gare ?
Vous motivez la ZAC par la complexité du projet autour de la Gare. Pourquoi alors ne pas prendre en compte la porte Est de la gare ?
Je redis ici que la Part-Dieu nouvelle ne pourra être réussie au plan urbanistique si on ne prend pas en compte le périmètre de vie de la Part-Dieu, espace urbain de 30 000 habitants, avec leurs souhaits et leurs besoins.

Et j’ouvre à ce propos une parenthèse d’actualité. Avec le découpage de la future Métropole sur lequel vous travaillez, vous réussissez le tour de force d’éclater le quartier Part-Dieu en deux territoires électoraux. En 2020, l’habitant qui souhaiterait demander des comptes sur l’aménagement de la Part-Dieu, devrait le faire à des élus différents selon qu’il réside à l’Est ou à l’Ouest des voies ferrées.
Belle réalisation en termes de simplification et de transparence démocratique !

Quelques remarques enfin sur les objectifs de la concertation.
Votre délibération dit qu’il faut prendre en compte l’accessibilité en voiture. Je dirais qu’il faut surtout l’assurer en limitant les restrictions de voiries, qui n’auraient qu’un seul effet, celui de déplacer les flux de circulation vers des rues résidentielles.
Il faut aussi clairement assurer l’accessibilité pour les usagers de la gare. Vous devriez afficher plus clairement le projet de nouveau parking de la gare.
Le projet doit aussi rendre des espaces publics plus agréables. Attention à ne pas se limiter aux abords de la gare. Quid par exemple du petit centre commercial Moncey Nord, aujourd’hui largement délaissé ?
Enfin, si 2 000 nouveaux logements sont prévus, il faut assurer des conditions de relogement équivalentes aux habitants qui vont perdre le leur.

Le groupe UMP approuve bien sûr le lancement de la concertation sur la future ZAC Part-Dieu Ouest. Nous allons suivre les choses de près.
En 2009, déjà au salon du MIPIM, vous avez déclaré : « Plus qu’un quartier d’affaires, il s’agit aussi d’un quartier à vivre qui propose une offre de services pour les entreprises mais aussi pour leurs salariés ».
La Part Dieu doit être un quartier à vivre, pour ses visiteurs. Mais aussi pour les 30 000 personnes qui y habitent au quotidien !

Mauvais départ pour la Métropole

Voilà des mois que l’on nous rebat les oreilles avec la Métropole, future collectivité territoriale de plein exercice devant assurer l’avenir de l’agglomération lyonnaise. Malheureusement, l’élection du Président du Grand Lyon, mercredi dernier, préfigure un avenir qui semble nettement moins radieux.

Les dernières élections municipales ont montré que les forces de gauche sont minoritaires dans l’agglomération. Le centre et la droite réunis l’ont emporté de 20 000 suffrages. Mais c’est pourtant Gérard Collomb, maire PS de Lyon, qui est réélu à la tête du Grand Lyon, de toute évidence grâce au vote de conseillers communautaires qui ne sont pas de gauche. On devait assister à l’avènement d’une collectivité d’avenir, on commence avec une comédie “IVe République“. Comme je l’ai dit à chaud, s’il ne s’agit pas de remettre en cause juridiquement cette élection du Président, il faut souligner qu’elle n’est pas opportune pour l’expression démocratique des Grandlyonnais. Le Grand Lyon, et début 2015 la Métropole, n’auront ainsi pas un exécutif conforme à l’expression majoritaire des habitants de l’agglomération.

Cette élection communautaire de mars 2014 était bien une élection politique. La Métropole sera une collectivité de plein exercice et ses élus ont été choisis directement par les électeurs. A ceux qui disent (notamment parmi les conseillers communautaires soutenant Collomb bien qu’ayant été élus à droite) qu’il s’agit de se prononcer pour un projet non politisé, il faut rappeler que la logique est maintenant différente. Il ne s’agit pas de se prononcer sur telle ou telle clé de répartition des crédits de voirie. Il s’agit bien de mettre en œuvre un projet politique capable d’assurer le développement, le rayonnement et la cohésion de notre agglomération. Donc avec une ligne politique claire…

Si l’on ajoute le fait que la coalition locale rouge-rose-verte est plus que bancale, il y a vraiment de quoi être inquiet. Car effectivement, la coalition rose-verte a étalé ses divisions ces derniers jours. Un jour ils nous disent qu’ils ne sont pas d’accord sur les objectifs, comme Etienne Tête lors du 1er Conseil municipal de Lyon, et le lendemain ils s’entendent pour se partager les postes. Dans le 3e arrondissement et à Lyon, il n’y a pas de participation à l’exécutif, mais au Grand Lyon si… Non seulement cette “majorité” au sein du Conseil communautaire est opaque, mais elle va être précaire. On imagine que le résultat sera similaire à celui du Conseil régional. Beaucoup de glose, de la négociation permanente, pour une action publique inefficace.

On ne peut aujourd’hui que regretter, et déplorer au plan démocratique, que cette élection communautaire de 2014 n’ait pas été une élection pleinement métropolitaine, avec le choix explicite d’un Président et d’une majorité pour le Grand Lyon. Avec cette expérimentation métropolitaine citée en exemple par François Hollande (Est-ce bon signe ?), nous constatons plutôt une nouvelle illustration du “ni fait, ni à faire”… Sauf à se satisfaire de montages faisant peu de cas de l’expression démocratique.

Alors quand on entend Manuel Valls exposer son volontarisme pour réformer les collectivités territoriales, on se demande si cette fois on ira – enfin – au bout de la logique. Voilà plus de dix ans que notre pays débat constamment d’une nouvelle avancée de la décentralisation, pour un renouveau démocratique et une gestion moins dispendieuse de l’argent public. Et le résultat n’est toujours pas au rendez-vous. Pire, ce reengineering permanent est source de gaspillage et d’immobilisme alors que les Français doivent se serrer de plus en plus la ceinture.

Triste et mauvais départ donc pour la Métropole. Il reste à espérer que cette expérimentation ne vienne pas en plus affaiblir la Région Rhône-Alpes.

 

C’est trop, mais on continue !

Les stigmates de l’overdose fiscale sont bien là ! Pas une rencontre avec un concitoyen sans que le problème ne soit évoqué : contribuables qui subissent un bond fiscal du fait d’un changement de tranche, qui deviennent imposables sans s’y attendre… et qui en plus perdent le bénéfice d’avantages sociaux, impôts locaux qui croissent trois fois plus vite que l’inflation… Et le poison de cette overdose fiscale est aussi au rendez-vous : réticence à retrouver du travail pour rester non-imposable, désintérêt pour des heures supplémentaires qui ne rapportent pas assez, entreprises qui renoncent à un investissement….

L’heure est grave mais au-delà des paroles, chacun en-a-t-il bien conscience ? Prenons Gérard Collomb, le maire de Lyon. Dans son exercice d’équilibriste pour se démarquer de l’image de gauche à l’approche des municipales, il plaide pour la modération fiscale. Mais pour les décisions qu’il maîtrise, que se passe-t-il ? Le projet de métropole est à cet égard significatif.

Depuis plusieurs mois, Gérard Collomb met toute son énergie dans la mise en place de cette Métropole, sous la forme d’un statut particulier créé par la loi de décentralisation en cours de discussion. Sur l’idée générale, il est vrai qu’il y a plutôt un consensus. Mais l’important, c’est d’examiner les changements concrets que va apporter cette nouvelle collectivité, pour rendre service aux Grands Lyonnais et à l’agglomération. En la matière, on peut encore se poser la question de la valeur ajoutée réelle pour assurer le rayonnement de l’agglomération en Europe.

Et puis il y a la question de la simplification qui est mise en avant pour justifier le projet. Effectivement, l’une des motivations de l’intercommunalité c’est de rationaliser l’organisation locale, d’éviter les doublons, de mettre en commun des moyens, pour qu’in fine cela coûte moins.

Et c’est là que l’on tombe sur la grande interrogation. Comment le Maire de Lyon peut-il à la fois pousser un projet d’intégration locale avec la Métropole (qui va au-delà de l’intercommunalité) tout en annonçant d’ores et déjà qu’en cas de réélection les impôts locaux augmenteraient encore au début du prochain mandat ? Cela peut vouloir dire deux choses. Soit le projet PS pour la métropole de Lyon ne cherche pas en fait à faire des économies. Soit il pense que les Lyonnais devront payer pour d’autres. Quoi qu’il en soit, cela démontre un manque de volontarisme en matière de maîtrise de la dépense publique, et à cet égard, il est parfaitement dans la lignée socialiste : celui de la fuite en avant fiscale.

Comment, avec une telle “vision”, s’étonner de l’opinion des Français. Selon un sondage présenté vendredi à l’Assemblée des communautés de France, 73 % des Français considèrent que l’intercommunalité tend à une hausse des impôts locaux. Et 69 %, qu’elle tend à complexifier la gestion locale et non à la simplifier ! Illustration d’un mal bien français…

La métropole européenne : pourquoi, comment ?

Gérard Collomb et Michel Mercier viennent d’annoncer leur intention de transférer les compétences du Conseil général du Rhône à la Communauté urbaine, sur le territoire du Grand Lyon, dans le but que ce dernier se renforce, pour être “à la hauteur” dans la compétition des grandes villes européennes. Si l’idée n’est pas nouvelle, l’annonce d’une concrétisation, surprise et non concertée, crée bien logiquement des remous.

Cela m’évoque deux interrogations.

D’abord, le territoire. On nous dit : il faut organiser différemment le territoire pour qu’il pèse plus en Europe ; il faut renforcer les fonctions métropolitaines de ce territoire. Mais de quel territoire parle-t-on ? Quel est son périmètre ? Où se trouvent ces fonctions métropolitaines que l’on a l’ambition de mieux organiser ?

Depuis des années, on nous parle de vision stratégique à construire sur une vaste aire métropolitaine englobant le Rhône, la Loire, le Nord-Isère et une partie de l’Ain. Depuis plus récemment, on nous rebat les oreilles avec le pôle métropolitain, alliant le Grand Lyon, Saint-Etienne, la CAPI et l’agglo de Vienne. Et voilà maintenant qu’il s’agit de créer une super-collectivité sur le territoire du Grand Lyon (pourtant jugé trop exigu et qui n’englobe pas notamment l’aéroport), à moins que le projet vise un territoire communautaire élargi. Et tout cela, en faisant référence aux mêmes fonctions métropolitaines.

Bref, cela manque clairement de cohérence. Prenons le sujet par le bon bout : où s’exercent ces fonctions métropolitaines, c’est-à-dire ce qui influe sur notre rayonnement en Europe ? Cela permettrait de voir que beaucoup se joue plutôt à l’échelle régionale.

2e question : quelle démocratie au sein de la future métropole ? Je ne parle pas de l’annonce sans concertation qui est un problème en soi. Je fais référence au fonctionnement démocratique de la future métropole. Compte tenu de l’ampleur de ses pouvoirs, cette future super-communauté urbaine devra disposer d’une assemblée à forte légitimité. Le montage à deux niveaux, tel qu’il existe au Grand Lyon, est déjà décalé : les habitants sont confrontés aux compétences communautaires (urbanisme, propreté, voirie…) sans savoir à qui demander des comptes. Le problème sera encore plus crucial demain.

Si le projet se concrétise, il faudra une vraie élection métropolitaine, avec des choix clairs, des candidats bien identifiés. Sans cela, ce sera un pas supplémentaire vers un simulacre de démocratie et l’affirmation d’une technostructure métropolitaine.

L’art de mener la Ville dans une impasse

Voilà des semaines que les Lyonnais subissent les désagréments de la non-collecte des ordures ménagères. Que de nuisances avec ces monceaux de sacs-poubelle à chaque coin de rue. Et quelle image pour notre ville.

Face à cette situation, Gérard Collomb, Président du Grand Lyon, et Thierry Philip, Maire du 3e et Vice-président du Grand Lyon chargé de la propreté, et donc en charge de la collecte des ordures, font preuve de beaucoup de fatalisme. « La situation est bloquée », telle a été la parole municipale pendant ce conflit. C’était la position du Maire lorsque nous avons évoqué le problème lors du dernier Conseil d’arrondissement.

Mais comme pour la grève des cantines, qui avait aussi pénalisé durement les Lyonnais, ce blocage est le résultat d’une mauvaise conduite de la Ville, les élus responsables ne cherchant pas à faire évoluer le service public avec les personnels, le dialogue social étant déficient. Chacun sait que le climat social au Grand Lyon est très lourd. Même une partie de la majorité municipale le souligne.

Il y a eu ensuite des propos inutilement provocants prononcés par ces élus.

Il y a eu enfin une cacophonie dans la conduite des négociations.

La Ville et les Lyonnais paient cher cette gestion approximative d’un service public essentiel.

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