Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Effort d’investissement, y compris dans la matière grise !

DSC00525Lors de la session régionale du 14 avril, nous avons voté le premier budget de la grande Région Auvergne-Rhône-Alpes. Malgré les fortes contraintes financières et dans le contexte de volonté de redressement des comptes et des politiques régionales (voir mon dernier post), la Région affirme son effort en matière d’enseignement supérieur et de recherche.

L’enseignement supérieur et la recherche sont des compétences choisies par la Région et l’effort budgétaire décidé par Laurent Wauquiez et le Vice-Président Yannick Neuder confirme que l’investissement dans la formation des jeunes et dans l’innovation sont des priorités régionales, pour valoriser le formidable potentiel d’Auvergne-Rhône-Alpes. 49 millions d’euros sont consacrés à l’enseignement supérieur pour encourager la mobilité internationale des étudiants et soutenir les projets des universités et grandes écoles en matière de vie étudiante, de locaux et de centres d’excellence. 64 millions sont consacrés à la recherche pour des investissements dans des laboratoires et plateformes d’innovations et pour financer des allocations doctorales de recherche.

A la séance d'ouverture de Biovision 2016 pour souligner l'atout que représentent les sciences de la vie pour la région.

A la séance d’ouverture de Biovision 2016 pour souligner l’atout que représentent les sciences de la vie pour la région.

Si l’effort budgétaire est conséquent, la nouvelle majorité compte bien retravailler les priorités pour une plus grande efficacité de la politique régionale. Le nouveau schéma de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (SRESRI) devra traduire ces priorités. Le Vice-Président Yannick Neuder a lancé le travail sur ce schéma lors de notre dernière commission “Enseignement supérieur et Recherche”. On peut d’ailleurs s’étonner que les élus FN et Front de gauche aient fait le choix de ne pas participer à cette commission, pour protester contre l’envoi tardif de dossiers de CP, alors même qu’ils avaient l’opportunité de débattre des orientations stratégiques de la politique régionale

En parlant de nouvelles orientations, l’annonce par Laurent Wauquiez et la Vice-Présidente Béatrice Berthoux, de la création d’une bourse régionale au mérite est un signal fort. Cette promesse de campagne est d’ores et déjà concrétisée. Pour rappel, la Ministre de l’éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem avait décidé de supprimer les bourses au mérite nationales, avant de devoir faire marche arrière. Mais elle a quand même décidé de réduire le montant de ces bourses. La nouvelle bourse régionale va compenser la réduction des bourses nationales. Tous les nouveaux bacheliers de la région ayant obtenu une mention Très bien au bac percevront ainsi une bourse de 500 euros, soutien pour leurs études supérieures.

L’orientation est claire, en matière d’enseignement, il faut promouvoir le mérite !

Place Gabriel Péri : ne pas se tromper de diagnostic

Je vous invite à prendre connaissance du texte de mon intervention lors du Conseil du Grand Lyon du 10 juillet 2014 à propos de travaux sur l’immeuble “Le Clip” ; l’occasion d’avoir la confirmation que le Maire de Lyon fait une analyse erronée sur cet espace public. Dès lors, on comprend mieux pourquoi la situation est chaotique dans le secteur.

“Monsieur le Président, il ne s’agit pas que d’un petit dossier technique qui consiste à remplacer les vitres d’un immeuble puisqu’il y en a pour un peu plus de 4 M€ ! Je voudrais dire que le groupe UMP va voter cette délibération parce qu’en effet, il est plus que nécessaire de rénover cet immeuble de la place Gabriel Péri pour résoudre les problèmes de chutes d’éléments de cet immeuble, pour sécuriser le site et je dirais pour « libérer » les habitants occupant ces immeubles qui se trouvent aujourd’hui derrière des filets, vous le savez, depuis quelques années, dispositif qui pénalise également l’activité des commerces en rez-de-chaussée. Cette rénovation va aussi permettre l’embellissement du cadre urbain dans le secteur ; je vais y revenir juste après.

Je voudrais d’abord faire trois remarques techniques sur la délibération :

– la première, c’est que l’on peut s’étonner de l’écart de chiffrage entre les deux expertises dans le rapport pour la rénovation de CLIP 2 puisque l’une a abouti à 150 000 € alors que l’autre a abouti à 3,5 M€ ;

– deuxième remarque, c’est qu’il faut regretter bien sûr que le recours porté par la SACVL pour malfaçon ait été déposé hors délai, ce qui occasionne aujourd’hui des coûts pour notre collectivité ;

– enfin, troisième remarque, puisque le Grand Lyon se voit contraint d’acquérir les commerces en pied d’immeuble, il faut souhaiter que cela donne la possibilité à notre collectivité de bien maîtriser les lieux dans le cadre du devenir de la place.

Je disais donc que cette rénovation arrivait au moment opportun pour rénover le cadre urbain de la place Gabriel Péri qui en a bien besoin et vous savez que le CLIP est un immeuble emblématique des lieux.

Mais cette rénovation ne suffira pas à elle seule à changer l’image du secteur et à restaurer un cadre agréable pour les habitants et les visiteurs de cette place Gabriel Péri qui est, avec le bout du cours Albert Thomas, une entrée du troisième arrondissement. Elle ne suffira pas car les besoins de rénovation urbaine sont colossaux et je voudrais à ce propos exprimer une suggestion, un regret et un rappel.

La suggestion, c’est d’avoir une approche urbanistique qui intègre cette place Gabriel Péri. Pendant la campagne électorale, vous avez promis de réaliser la diagonale Moncey. Je pense que ce projet manquera de cohérence s’il s’arrête derrière le CLIP et n’intègre pas une requalification de la place Gabriel Péri qui -je le redis- est l’élément-clé de l’une des portes du troisième arrondissement.

Le regret, pour ne pas dire la consternation, c’est de constater qu’alors même que les besoins sont énormes, ce secteur du troisième arrondissement (Moncey-Voltaire) ne sera plus considéré comme un quartier prioritaire de la politique de la ville du fait des choix de votre Gouvernement socialiste. L’histoire retiendra que c’est la Ministre Najat Vallaud-Belkacem, encore élue du troisième arrondissement, qui aura fait sortir ce quartier de la politique de la ville et qui considère donc que ce quartier ne doit pas bénéficier d’une action renforcée des pouvoirs publics.

Le rappel, c’est que le développement urbain du quartier, comme pour tous les quartiers en difficulté, ne peut se réaliser sans que l’ordre public soit assuré ; c’est un préalable. Et, là encore, les besoins sont criants, comme on l’a vu avec certains comportements qui se sont déroulés sur cette place et comme une actualité récente l’a démontré. Je fais référence aux après-matchs de l’équipe d’Algérie qui se sont déroulés dans le secteur Guillotière et qui ont montré que cette place avait été un point dur des graves débordements que nous avons connus ; et je dois dire que j’ai été un peu choqué de recevoir des sms de relations à divers endroits de France me disant “Ton troisième arrondissement de Lyon, c’est plutôt chaud !”. Effectivement ! Et je dirais que le début de l’émeute que nous avons connue en marge du marché du Ramadan cette semaine doit aussi nous interpeller.

Oui, monsieur le Président, la collectivité, Ville et Grand Lyon, doit avoir une action forte en termes de bâti comme nous allons le voter avec cette délibération mais il faut aussi un développement urbain d’ensemble, avec une approche urbanistique globale et ne pas oublier les notions d’ordre public et de sécurité, qui relèvent bien évidemment de l’Etat mais pour lesquelles la Ville de Lyon et la Métropole doivent aussi apporter leur contribution.”

Les promesses non tenues : sécurité et tranquillité publique (omissions III)

Poursuivons notre revue du bilan de mandat de la Mairie PS du 3e arrondissement. Pour ceux qui auraient raté les premiers épisodes, voir omissions I et II. Toujours sur la base de l’appréciation du Maire “on a presque tout fait et même plus”, intéressons-nous au “presque” en matière de sécurité et de tranquillité publique.

Lors de la campagne de 2008, Thierry Philip et Najat Vallaud-Belkacem avaient fait campagne conjointe (municipale et cantonale) à Montchat en promettant notamment la mise en place d’un garde-champêtre. C’était la façon “politiquement correcte” pour les représentants d’une “gauche moderne” de parler de tranquillité publique. Chacun peut se souvenir des envoyés de Mme Belkacem, parcourant les trottoirs du quartier avec leur carte postale, vantant notamment cette promesse. Cinq ans plus tard, le garde-champêtre ne montre toujours pas ses guêtres. Cette approche folklorique du bilan de la Mairie PS n’a cependant rien de réjouissant, car cela veut surtout dire que les questions de sécurité ont mal été prises en compte. Les vagues de cambriolages, des braquages, les occupations de l’espace public provoquant des nuisances, les bagarres aux abords des établissements scolaires montrent que la sécurité et la tranquillité publique sont mal assurées. J’ai évoqué récemment la regrettable place qu’occupe notre arrondissement au palmarès des cambriolages.

Cette promesse non tenue est d’autant plus critiquable qu’il faut rappeler que dans le même temps, l’antenne de la Police nationale de l’avenue Lacassagne a été fermée. Il faut aussi rappeler que dès 2001, la gauche avait refusé d’apporter les bonnes solutions pour le 3e Est. La mémoire collective est courte ; il faut donc rappeler qu’à son arrivée à la Mairie de Lyon, Gérard Collomb avait annulé le projet d’implantation d’un poste de Police municipale rue Professeur Florence, à la jonction de Montchat et de Sans Souci, alors que les locaux étaient prêts. A la place une permanence de la police municipale avait été instaurée cours Docteur Long. Le service n’était pas à la hauteur des besoins et il sera quoi qu’il en soit supprimé quelques années plus tard.

Le bilan de la gauche en matière de sécurité dans le 3e Est, c’est donc l’inaction délibérée.

Le 3e Ouest serait-il mieux traité ? Pas vraiment. Chacun peut constater que les alentours de la Part-Dieu (gare et centre commercial) restent problématiques, des faits divers sordides l’ont rappelé.

Les soirées des Berges du Rhône restent toujours une calamité pour les riverains. Nous avons pu constater souvent un fatalisme dans les propos des élus PS, compte tenu de la nature des lieux. Faut-il rappeler les avertissements que le groupe Ensemble pour Lyon avait formulé lors de la conception de l’aménagement ?

Enfin pour terminer cet épisode, il faut évoquer le secteur Gabriel Péri. J’ai été consterné de lire dans le bilan de mandat paru dans Vision 3e : “nous sommes fiers du retour à la tranquillité, en particulier sur les places Ballanche et Gabriel Péri”. Quelle définition notre maire donne-t-il à tranquillité ? Chacun peut constater les trafics en tout genre qui subsistent dans ce secteur, la prostitution dont la presse s’est récemment fait l’écho. Une situation qui ne mérite certainement pas l’autosatisfaction du Maire.

Double impasse

Je suis tombé cette semaine sur la vidéo dans laquelle Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, entend lancer le combat de la compétitivité, en faisant la promotion du futur Crédit Impôt Compétitivité Emploi. « La compétitivité c’est l’emploi », tel est le leitmotiv de cette vidéo. Une suggestion à l’intention de nos dirigeants ; mieux vaudrait dire « pas d’emploi sans compétitivité », le message serait plus clair, mais il est vrai que de ce fait, il serait moins « hollandien ». On apprécie aussi quand le Premier ministre, passant en revue les acteurs de la compétitivité, mentionne « et puis nos chefs d’entreprise ». Significatif, pour le gouvernement, les entrepreneurs ne seraient ainsi pas les acteurs premiers de la compétitivité… – quand on leur en laisse la possibilité !

Il reste que ce discours « la compétitivité c’est l’emploi » constitue un revirement étonnant. Je me rappelle encore la dernière campagne législative, lorsque notre adversaire Najat Vallaud-Belkacem affirmait lors d’un débat télévisé qu’il n’y avait pas de problème de compétitivité coût en France, que c’était un « concept inventé par les technocrates de droite » ! Nous serions donc face à une marquante prise de conscience…

Pas d’emballement pour autant. Si le CICE est toujours bon à prendre (étant précisé qu’un dispositif plus simple eut été préférable), encore faut-il relever que ce crédit d’impôt ne va finalement faire que compenser les impôts et cotisations supplémentaires sur les entreprises (et les particuliers aussi)  votés en juillet dernier, ainsi que la hausse du SMIC, avec les effets dévastateurs sur la situation économique et l’emploi que l’on connaît actuellement. Pas d’allègement significatif donc du niveau de prélèvements fiscaux et sociaux sur les entreprises ; pas de quoi doper fortement l’investissement et l’emploi. Et avec une question qui reste posée : entre les prélèvements supplémentaires votés à l’arrivée du gouvernement socialiste et les « économies » réalisées via le CICE, quels seront les acteurs économiques gagnants et quels seront les perdants ? Les secteurs les plus soumis à la concurrence internationale seront-ils vraiment bénéficiaires des allègements ?

Bref le CICE, avec sa campagne de communication, ne change pas le fait que le gouvernement socialiste a d’abord fait le choix de la pression fiscale : toujours plus de pression fiscale, sous toutes ses formes, faute d’action courageuse pour vraiment réduire la dépense publique. Un choix d’autant plus dommageable que les nouveaux dispositifs, financés par la dépense publique, paraissent bien peu efficaces dans le combat pour l’emploi. Les premiers constats sur les emplois d’avenir montrent ainsi que la mesure peine « à trouver son public » du fait de ses critères et contraintes. On peut craindre également le même constat avec les contrats de génération.

Bref, la campagne « la compétitivité c’est l’emploi » ne changera pas la réalité d’une double impasse : l’overdose de prélèvements, qui asphyxie la consommation et l’activité économique, pour notamment financer des dispositifs peu efficaces pour créer de l’emploi.

Cohérence ?

Ces derniers jours, on croit rêver quand on entend la communication gouvernementale. Les propos sont souvent bien éloignés de ce que l’on a entendu pendant les campagnes de la primaire socialiste et de la présidentielle. Trois exemples : le coût du travail, l’effort des collectivités et les investissements d’avenir.

Pendant toutes ces campagnes, notamment lors du débat sur la TVA anti-délocalisation, on a en effet souvent entendu qu’en matière de compétitivité, le coût du travail ce n’était pas le problème. Il convenait de se focaliser sur la compétitivité hors prix. Je me souviens encore de Mme Vallaud-Belkacem qui, lors d’un débat des législatives, échangeait avec une syndicaliste et disait que la question du coût du travail était un concept inventé par les technocrates de droite… Mais c’était hier. Aujourd’hui, le Ministre du redressement productif est bien obligé d’ouvrir le dossier. Il est vrai que le Gouverneur de la Banque de France vient de rappeler dans son rapport aux autorités que nos coûts unitaires se sont détériorés de 25 % par rapport à l’Allemagne depuis 10 ans. Il souligne aussi le problème de la baisse du nombre d’heures travaillées et les rigidités dans l’organisation du temps de travail.

Autre sujet, l’effort de maîtrise des dépenses demandé aux collectivités territoriales. Là encore, que n’a-t-on pas entendu ces dernières années ? La droite voulait asphyxier les collectivités, il s’agissait d’une question démocratique, il fallait une levée en masse de la République des territoires pour défendre les libertés fondamentales. Et voilà que le Premier ministre demande aux régions et aux départements de contribuer à l’effort de redressement des dépenses de l’Etat, en confirmant un gel des dotations jusqu’en 2015. Le scandale politique est devenu une nécessité technique.

Dernier exemple, le programme des Investissements d’avenir. Combien de fois n’ai-je pas entendu, notamment à la Région Rhône-Alpes, des critiques dures contre l’élitisme de ce programme, qui osait mettre en avant l’atout de l’excellence. Mais voilà, l’élection passée, ce programme présente pour le nouveau pouvoir des vertus évidentes…

Alors vous me direz, mais de quoi vous plaignez-vous, tant mieux s’il y a prise de conscience de certaines réalités ?

Tout d’abord, comme je l’ai déjà écrit, il y a d’abord une formidable duperie. La gauche n’a pas hésité à tromper les Français. Elle aura à s’en expliquer avec ses électeurs. Mais le vrai problème, c’est d’avoir incité le pays à s’installer dans un déni des réalités. Nous aurons pris du retard de ce fait.

Ensuite, le problème, c’est que cette reconnaissance de certaines réalités reste bien partielle. Le Gouvernement reconnaît ainsi le problème du coût du travail. Mais cela ne l’empêche pas de prendre des mesures qui alourdissent encore ce coût du travail. Quant aux collectivités, on en appelle à la contribution à l’effort, mais dans les faits, les errements de nombreuses collectivités se poursuivent. Le PS doit bien être conciliant avec ses clientèles électorales.

Bref, il y a un énorme problème de cohérence. Et pourtant, vous vous souvenez, pas un discours de François Hollande sans que la cohérence de la future politique ne soit mise en avant.

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