Les Français sont de moins en moins sensibles aux consignes de vote, chacun fait ses choix en conscience. Mais pour autant, sans doute apprécient-ils la clarté de ceux qui sont engagés dans le débat public… notamment pour un scrutin aussi crucial qu’un 2e tour d’élection présidentielle.
Pour ma part, lors de cette échéance, je voterai pour Emmanuel Macron. Et je me reconnais bien dans les raisons invoquées par Nicolas Sarkozy : “Je crois qu’il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre de toutes ses priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté”.
Pour ce qui est de Marine le Pen, je pense que son projet serait néfaste pour la France. Son approche populiste en matière de pouvoir d’achat et sa démagogie sur les retraites, si elles feraient plaisir quelques mois, ne manqueraient pas de creuser encore notre déficit public et donc la dette, après deux ans de crise sévère, et d’effacer rapidement les gains de compétitivité que notre pays a réalisé ces dernières années. Cela se traduirait par un affaiblissement économique et donc, à terme, par moins de croissance et moins d’emplois. Pour ma part je ne souhaite pas une France « péroniste ». Par ailleurs, au moment où l’Union européenne doit être une réponse aux grands défis auxquels nous faisons face (souveraineté économique, défense du continent, transition énergétique, immigration économique…), je ne souscris pas bien sûr au projet de Marine Le Pen de détricoter l’Europe et de paralyser les politiques européennes. Ce serait une erreur stratégique. Et alors que la Russie a déclenché une guerre en Europe, on ne peut par ailleurs mettre en place un chef de l’État ambigu avec les dirigeants de cette puissance voisine. Ce serait une faute tragique. Et enfin, je ne veux pas, pour notre démocratie, une évolution à la Hongrie d’Orban.
Mon choix est donc clair et je souhaite que se mette en place une majorité présidentielle avec un nouveau contour et notamment un pôle de droite ouverte et responsable, clairement identifié et pris en compte. Je compte sur Edouard Philippe pour cela et c’est la raison pour laquelle j’ai rejoint Horizons en novembre dernier et que j’avais rejoint La France audacieuse de Christian Estrosi au printemps précédent.
Je salue les élus LR qui ont annoncé qu’ils voteront pour Emmanuel Macron, voire qui en appellent à une nouvelle majorité de responsabilité. En revanche je regrette le non choix, le silence ou les explications confuses d’autres responsables au plan local, surtout quand ils sont candidats aux législatives. Mais cela ne me surprend pas. J’ai pris mes distances avec LR après avoir constaté que le mouvement avait laissé Etienne Blanc prendre le contrôle au moment des municipales, malgré une ambiguïté politique vis-à-vis de la ligne Zemmour qui n’a fait que se renforcer avec le temps. Face à une échéance aussi importante que cette élection présidentielle, celui qui se veut engagé en politique ne peut se réfugier dans le non-choix, le silence ou les positions alambiquées.