Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Une priorité où il ne faut pas se perdre !

Le Maire de Lyon, comme la Maire du 3e, ont déclaré que la place Gabriel Péri serait un dossier prioritaire du mandat. On peut soutenir ce choix tant cette place a vu sa situation se dégrader depuis de nombreuses années en termes de sécurité, de non-respect des règles de la République, de propreté, de qualité de vie… J’ajouterais néanmoins deux points. Le premier, c’est que cette situation très dégradée ne se limite pas à cette place mais touche une zone à cheval sur le 3e et le 7e arrondissements qui a tendance à s’élargir. Le deuxième, c’est que ce quartier ne peut être le seul sujet traité avec la Part-Dieu au cours du mandat, car il y a d’autres besoins dans le 3e, vaste territoire de plus de 100 000 habitants.

Si je souscris à la dimension prioritaire, je m’inquiète en revanche des premières déclarations d’intention du Maire de Lyon. Pour solutionner les problèmes sur la place, Grégory Doucet en appelle à de grands projets urbains : le déplacement du tramway est envisagé et on reparle de la démolition du CLIP… Je crains que l’on se trompe de diagnostic. Les millions d’euros nécessaires à ces projets risquent bien de ne changer en rien une situation qui tient d’abord au fait que l’on a laissé s’installer des comportements ne respectant pas les règles de la République. Je rappelle que cet espace a déjà fait l’objet de plusieurs aménagements de voirie et des espaces publics, sans que cela change la situation. Quant au déplacement du tramway, je ne suis pas sûr qu’une place qui deviendrait plus enclavée, retrouve une meilleure qualité de vie… l’enclavement, c’est justement le reproche fait au CLIP vis-à-vis du quartier Moncey…

Au plan urbain, redonner du lustre à la place Gabriel Péri, c’est d’abord concevoir qu’elle est l’une des portes du 3e, à quelques centaines de mètres du centre de Lyon. Une porte qui ouvre sur deux beaux grands axes de la Ville (le cours Gambetta et le cours de la Liberté), qui devraient être plus valorisés comme éléments du centre-ville. Une porte qui ouvre aussi sur la rue Paul Bert, épine dorsale du 3e arrondissement.

Mais pour cela, encore faut-il que la place Gabriel Péri ne soit pas l’un de ces lieux de notre ville où les règles de notre République, et celles de la Ville, sont clairement bafouées. Au commencement d’un projet pour le secteur Gabriel Péri, il doit y avoir le rétablissement du respect de ces règles.

Et c’est là ma deuxième inquiétude quand j’entends Grégory Doucet dire, en parlant de cet espace, « que personne n’a envie d’habiter un quartier où la moitié des gens dans le rue sont des policier ». Message bien décalé et maladroit quand on connaît l’ampleur du terrain qui doit être regagné.

Car bien évidemment, il ne s’agit pas de nier la complexité des problèmes à régler et il faut rendre hommage aux forces de police, nationale et municipale, qui interviennent dans le secteur dans des conditions très dures. Pour s’en sortir il faudra être capable, dans la durée, de déployer des effectifs et tous les outils disponibles, de la prévention à la sanction. C’est bien dans cet esprit que j’avais réussi à obtenir il y a quelques mois l’extension de la vidéoverbalisation dans la partie 3e du secteur (lire). Il s’agissait ainsi d’apporter un outil complémentaire, pour lutter contre les problèmes spécifiques de comportements dangereux sur la voirie et d’occupation de cette dernière, point d’appui à des nuisances nocturnes.

Parlons clairement : vouloir solutionner les problèmes de la place Gabriel Péri par une politique de bisounours ne règlera rien… et coûtera beaucoup.

Difficile de suivre

Ces derniers mois, j’ai été surpris de constater que la Maire du 3e arrondissement, Catherine Panassier, fuyait les occasions de débat et d’explication des décisions prises. Ainsi, cet été, la promesse faite aux habitants d’une réunion pour leur présenter l’opération immobilière d’aménagement du site de la clinique Trarieux à Montchat n’était pas tenue, au motif que la campagne électorale avait démarré… Plus récemment, j’ai fait le constat d’une absence d’élus de la « majorité » à deux assemblées générales importantes de comités d’intérêt local : à Montchat avec le sujet de la zone 30 km/h en cours de déploiement à l’ordre du jour (seul l’élu écologiste Dominique Hitz était présent), puis à Villette-Paul Bert, où un point détaillé était fait sur les aménagements du projet Part-Dieu (seule l’élue écologiste Françoise Chevallier était présente). Dans les deux cas, on avait laissé entendre aux organisateurs que la « période de réserve » des élections de mars permettait difficilement une participation aux réunions de CIL…

Pour tout dire, je trouve assez inconvenant l’utilisation de cet argument pour éviter l’échange avec les habitants. La loi dispose qu’avant les élections, les élus ne peuvent mobiliser les moyens de la collectivité territoriale à l’appui de leur candidature ou pour promouvoir leurs réalisations. Je ne crois pas que d’assister à une assemblée générale d’une association indépendante entre dans ce cadre. La loi n’a bien sûr pas prévu que l’action des élus s’arrête 6 mois avant le scrutin… et il est bien dans la mission d’un Maire de répondre aux questions des habitants. Je dois dire que c’est bien la 1ère fois que j’entends ces arguments pour expliquer l’absence à une AG de CIL.

Tout cela est d’autant plus étonnant que dans le même temps, la Maire du 3e n’hésite pas à porter et participer à une concertation sur l’aménagement du débouché Sud de la rue Moncey, avec l’idée d’une démolition totale ou partielle du CLIP à la clé… On parle ainsi d’un projet structurant avec une facture pouvant varier de 20 à 35 M.€, qui n’a fait l’objet d’aucune présentation ou débat en Conseil d’arrondissement !

Ainsi, pour cette opération qui met en musique ce qu’il faut bien appeler des promesses de campagne, on ne parle plus de période de réserve…

Lyon en colère

Alors que l’actualité lyonnaise est rythmée par des atteintes répétées à la tranquillité publique et des faits délictuels inacceptables, voici mon intervention lors du Conseil municipal du 23 septembre 2019 sur le sujet.

“Monsieur le Maire,

Notre Conseil municipal se prononce sur des subventions à des associations qui organisent des chantiers loisirs ou éducatifs dans le cadre de la stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance.

Personne ne contestera ces chantiers de loisirs ou éducatifs qui aident des jeunes en difficulté à rester ou à revenir sur le bon chemin, en les inscrivant dans des projets collectifs qui travaillent le sens de l’effort, de la réalisation et de l’intérêt général.

Ce qui reste préoccupant par contre, c’est la modestie de l’engagement municipal dans la prévention de la délinquance. 75 000 euros sur l’année, soit 9 % du coût de l’expérimentation florale temporaire de la rue du Président Herriot ! On rappellera aussi l’information du dernier rapport développement durable de la Ville : pas plus de 15 jeunes délinquants chaque année concernés par les modules mis en place par la Ville pour une réparation pénale. Et pourtant, chacun mesure combien les besoins en matière de traitement de la délinquance sont colossaux et en augmentation dans notre ville. Une grande partie des Lyonnais ne se reconnaissent pas dans le bilan de baisse de la délinquance que vous avez brossé en début de conseil.

Nous venons de débattre de la situation déplorable la nuit en presqu’île et des pressions qui sont exercées sur les habitants. Beaucoup de choses ont été dites et de ce fait je modifie l’intervention prévue pour aborder deux points de votre propos en début de conseil.

1) Sur les points noirs de la délinquance. Il ne faudrait pas que cette actualité dans le 2e arrondissement occulte le fait que cela fait de nombreuses années que des Lyonnais voient leur cadre de vie se dégrader, la peur s’installer parce que des attitudes délinquantes deviennent la norme. Dans votre intervention, outre la rue Herriot, vous avez cité le bas des pentes et la place Gabriel Péri. Il y a bien d’autres points chauds. Quelques exemples qui illustrent ces réalités : courses de scooter dans les squares et tours de quads en grillant les feux à Villette Paul Bert, braquages et vols à répétition dans les commerces et nouvelle pétition des habitants excédés aux Charmilles à Montchat, trafics, consommation d’alcool et nuisances sonores au square Saint Michel dans le 7e, des rues voire des secteurs entiers où la réglementation n’est pas respectée par des commerces en termes d’horaires d’ouverture, de vente d’alcools…

Concernant la place Gabriel Péri, j’ai constaté récemment la présence de la police municipale sur la place, au milieu de la foule, pour faire cesser les divers débordements et délits qui s’y produisent. Il faut saluer l’engagement de ces agents qui prennent ainsi le sujet à bras-le-corps. Mais les problèmes dépassent largement la place et ce qu’exprime le collectif Guill’en colère, c’est un retour du droit et de la tranquillité dans l’ensemble du quartier côtés 3e et 7e. Et je ne suis pas sûr que l’étude sociologique que vous annoncez sur le secteur soit la réponse la plus attendue.

2) Votre constat M. le Maire d’une montée de l’intolérance mutuelle et votre appel à la concorde.

L’affaire de l’intrusion dans des immeubles du 2e a fait avec justesse beaucoup de bruit. Mais il y a bien longtemps dans d’autres secteurs de la ville que les habitants se gardent bien de s’exposer pour ne pas subir de représailles. Un état de fait inacceptable pour notre République.

La multiplication des collectifs met en pleine lumière cette situation.

Quand des groupes spontanés ou des bandes organisées veulent faire régner leur loi, imposer leur système ou leurs non-valeurs, il n’y a pas d’intolérance mutuelle et ce n’est plus la concorde civique qui est nécessaire, c’est la restauration de l’ordre public qui est nécessaire, avec les réponses à la hauteur des troubles.

En conclusion, l’action de la ville ne peut se limiter à quelques lieux emblématiques ou à quelques actions « coup de poing ». C’est bien d’action à grande échelle et permanente dont la ville a besoin, une action puissance 10 dans tous les lieux qui le nécessitent… ce qui veut dire une volonté politique implacable et des moyens au niveau pour les missions de tranquillité publique, y compris en amont, dans la prévention.

Tout cela n’est pas un sujet de la présidentielle de 2022 comme l’analyse Emmanuel Macron. C’est un sujet d’hier qui s’aggrave et pour lequel il faut des réponses maintenant.”

Voir aussi le compte-rendu du Conseil du 3e de juin 2019 où j’ai interpelé la Maire du 3e sur l’augmentation de l’insécurité à Montchat (pages 21-23). Lire

 

Soutien aux commerces de Gambetta/Mutualité

Voici le texte de mon intervention en Conseil municipal du 1er juillet 2019 à propos du soutien aux commerces du secteur Gambetta/Guillotière.

“Monsieur le Maire,

Avec cette délibération, vous nous proposez d’étendre à certains axes commerciaux du 3e et 7e arrondissements, fortement impactés par les manifestations du mouvement des Gilets jaunes, la mesure d’exonération exceptionnelle de la redevance d’occupation du domaine public votée par ce conseil en mai dernier pour les commerçants du 1er et du 2e arrondissement.

Cette mesure exceptionnelle est censée constituer une réponse aux difficultés économiques rencontrées par ces commerces du fait du mouvement social.

Ces difficultés économiques sont bien réelles du fait de la perte d’activité occasionnée par la perte de fréquentation commerciale les samedis, pendant un semestre, et notamment lors de la période clé des fêtes de fin d’année. Et cette perte directe de chiffre d’affaires se prolonge car beaucoup de personnes ont perdu l’habitude de fréquenter les commerces du centre-ville, une tendance encore renforcée par l’attentat de la rue Victor Hugo, la canicule et les restrictions de circulation. Les experts du cabinet PROCOS notent ainsi que « les consommateurs se sont détournés des centres-villes car ils craignaient d’être bloqués par des manifestations même si aucune n’était prévue ce jour-là ».

Alors oui il faut apporter une aide aux commerces dans cette période délicate, notamment aux petits commerces indépendants qui peuvent être très vulnérables.

Mais il me semble nécessaire de faire trois remarques.

La première, comme nous l’indiquions en mai dernier, c’est que cette exonération d’occupation du domaine public est une mesure bien limitée et qui plus est, peu équitable, puisque tous les commerces n’ont pas de terrasses sur la voirie. Un soutien plus fort et plus général serait possible avec, par exemple, comme vient de le faire la Ville de Valence, une exonération de la taxe locale sur la publicité extérieure.

2e remarque, il faut effectivement étendre le soutien au secteur Gambetta/Guillotière car il est souvent, bien trop souvent, impacté par les manifestations, avec les dégradations qui peuvent aller avec. Et on ne parle pas que des manifestations « gilets jaunes ». Il serait sans doute opportun d’intervenir auprès de la Préfecture pour que le cours Gambetta ne soit pas considérer comme le terrain systématique des manifestations ou l’arrière-cour des échauffourées à Bellecour.

3e remarque, les secteurs du 3e et du 7e arrondissement qui bordent le cours Gambetta ont aussi besoin d’un appui à la dynamisation commerciale. Il s’agit d’une porte vers le 3e arrondissement, il comporte de beaux cours et avenues avec des atouts pour en faire des axes de prestige. Mais force est de constater que la situation du tissu commercial s’est plutôt dégradée ces dernières années, sauf bien sûr pour le commerce illégal de la place Gabriel Péri et des rues attenantes, qui reste « une cour des miracles »…

Une action volontariste de la Ville est nécessaire pour dynamiser le tissu commercial, entretenir le cadre urbain, rétablir les règles du vivre ensemble et de l’activité commerciale normale, pour inciter à la fréquentation commerciale, faire venir les passants, les touristes, les consommateurs.

Je note que la Mairie du 3e arrondissement avait fait de la redynamisation du secteur Montebello/Mortier une priorité du mandat qui s’achève. Nous sommes loin du compte.

Alors notre groupe des élus Les Républicains et apparentés va voter cette exonération qui est un petit pas dans le bon sens. Mais il reste encore beaucoup à faire pour soutenir les commerces dans le secteur Gambetta/Guillotière.”

 

Un an pour quoi faire ?

Depuis l’élection municipale de mars 2014, Thierry Philip et son équipe ont passé beaucoup de temps à se répartir les postes puis à changer plusieurs fois cette répartition. Le Conseil d’arrondissement a ainsi pris une allure de “Tournez manège” ! 

Pendant ce temps, les sujets de préoccupation perdurent.

En matière de sécurité, si la mobilisation des habitants, relayée par notre opposition, a conduit la Mairie à enfin reconnaitre les problèmes (place Gabriel Péri, Villette…), les solutions durables sont toujours attendues. Par ailleurs, des problèmes perdurent, comme par exemple les dégradations sur véhicules à Montchat.

La densification urbaine se poursuit à marche forcée : les habitants de la Part-Dieu découvrent toujours les projets de tours à l’issue du MIPIM ou autres salons immobiliers et l’ambiance village de Montchat est de plus en plus menacée.

Pour nos déplacements, l’offre des lignes C3, C9 et C13 reste inadaptée.

Quant à l’autosatisfaction du Maire sur les nouveaux rythmes scolaires, elle est bien décalée par rapport à ce que vivent les parents et les équipes éducatives…

 

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