Pierre Bérat

Engagé pour une droite ouverte, européenne, qui ne se désintéresse pas des Métropoles. Elu régional et municipal de Lyon jusqu'en 2020/2021.

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Quelles avancées pour le projet de PLU-H à Montchat ?

Nous sommes toujours dans la période entre la remise du rapport de la commission d’enquête sur le projet de Plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) et l’adoption de ce nouveau PLU-H par la Métropole. C’est la période au cours de laquelle la Métropole, en liaison avec la Ville, peut modifier le projet de PLU-H pour tenir compte des conclusions de l’enquête publique et donc de l’expression des habitants.

C’est la raison pour laquelle, j’ai posé les questions suivantes lors du Conseil du 3e arrondissement du 11 mars 2019, afin de connaître les positions portées par la Mairie d’arrondissement sur des sujets clés pour le quartier de Montchat.

Ci-dessous les questions, les éléments de réponse de Catherine Panassier et mon commentaire sur ces réponses.

“Madame le Maire,

A l’issue de l’enquête publique sur le projet de PLU-H qui a vu de très nombreux Montchatois s’exprimer pour la préservation du cadre de vie et de l’identité du quartier, le rapport de la Commission d’enquête a tiré des conclusions et exprimé des recommandations.

S’il revient maintenant à la Métropole de Lyon de prendre en compte ces conclusions pour améliorer le projet définitif de PLU-H, nous savons que les communes peuvent donner leur point de vue. Je souhaite donc avoir votre position sur les éléments suivants.

  1. La commission d’enquête a constaté que pour les habitants, le quartier de Montchat correspond à un territoire beaucoup plus vaste que celui qui est considéré comme le cœur de Montchat dans le PLU-H. Par ailleurs, la commission d’enquête  reconnaît que la densification de l’habitat en cours dans le quartier pose la question des aménagements et équipements nécessités par la croissance de la population. Dans ce contexte, et alors que la construction en cours d’un immeuble haut au 12 rue Ferdinand Buisson (voir photo) frappe par son incohérence urbanistique, allez-vous finalement demander à la Métropole de renoncer à augmenter les hauteurs constructibles autorisées au début de cette rue qui constitue une porte d’entrée dans le quartier ?

Réponse de la Maire du 3e : confirmation que la hauteur constructible va passer de 10 à 13 mètres sur les 100 premiers mètres de la rue Ferdinand Buisson, mais il s’agit de hauteurs maximales. Le zonage du PLU prévoit des constructions discontinues, donc il pourra y avoir différentes hauteurs et un effet de transition urbaine.

Ma réaction : on peut faire le constat sur le quartier que les volumes constructibles sont en général utilisés au maximum. Par ailleurs, la construction en cours au 12 rue Ferdinand Buisson montre bien que l’on est en train de constituer un alignement haut, qui va créer un nouvel effet tunnel. Il est regrettable que le nouveau PLU-H ne maîtrise pas mieux cette évolution.

2. Pour le terrain de la clinique Trarieux, la commission d’enquête recommande d’intégrer au PLU-H des OAP (Orientations d’Aménagement et de Programmation) pour maîtriser la mutation urbaine de ce terrain d’exception et veiller à la bonne intégration des projets immobiliers dans ce secteur pavillonnaire. Je soutiens cette approche depuis des années, compte tenu de la nature remarquable du site. Soutenez-vous finalement l’intégration d’OAP dans le PLU-H pour le tènement Trarieux et quels éléments défendez-vous auprès de la Métropole pour limiter les hauteurs des nouvelles constructions, pour tenir compte notamment du dénivelé du terrain et pour assurer la meilleure intégration possible des constructions dans le paysage ? Par ailleurs, quelles orientations proposez-vous pour assurer une continuité verte avec Chambovet ?

Réponse de la Maire du 3e : elle revient sur sa position précédemment exprimée pour dire que suite aux conclusions de la Commission d’enquête il y aura bien des OAP pour le tènement Trarieux. Dans un article du Progrès du 15 mars elle indique que ces OAP pourraient limiter les hauteurs constructibles à 10 m en limite de propriété, alors qu’elles seraient de 13 m en zone centrale et à l’entrée. La végétalisation serait renforcée en continuité de Chambovet.

Ma réaction : satisfaction de voir la Mairie revoir sa position avec l’intégration d’OAP dans le PLU-H alors que jusqu’à maintenant, elle avait poussé pour une hauteur constructible de 13 m pour tout le terrain (pour les nouvelles constructions). Ainsi le PLU-H encadrera mieux l’urbanisation du tènement, qui ne résultera pas uniquement d’un accord entre le vendeur et l’acheteur. Mon combat politique ces dernières années et la mobilisation des habitants ont fait bouger les lignes. Néanmoins, il faudra voir dans le détail quelles seront ces orientations. Et on peut déjà ne pas approuver une hauteur de 13 m en haut de la butte, puisque la pente va accentuer l’effet “plots”. Donc à suivre…

3. Pour le Parc Chaussagne, êtes-vous finalement disposée à adapter le nouveau zonage envisagé pour que l’implantation d’activités économiques dans le périmètre reste prohibée, compte tenu de l’intérêt patrimonial de ce dernier ?”

Réponse de la Maire du 3e : l’existence d’un périmètre d’intérêt patrimonial dans le PLU-H est protecteur quant à l’implantation d’activités économiques.

Ma réaction : là encore, je trouve cette position un peu naïve car l’existence de périmètres d’intérêt patrimoniaux dans d’autres secteurs de Montchat n’a pas empêché ces dernières années des constructions complètement décalées par rapport aux caractéristiques du quartier. Les garanties sont beaucoup plus fortes quand les règles sont clairement exprimées.

Nouveau PLU-H : gare aux excès de densification

DSC00575La révision générale du Plan local d’urbanisme et de l’habitat (PLU-H) de la Métropole est engagée. Il s’agit d’un plan essentiel puisqu’il fixe les conditions de construction et organise l’évolution de la ville.

La Mairie du 3e arrondissement a lancé le débat sur ce nouveau PLU-H avec une contribution présentée lors du CICA de mars.

Ce débat est utile car les enjeux sont importants pour notre qualité de vie. Dans les semaines qui viennent, sur ce blog, je vais exposer ma vision sur ce nouveau PLU-H pour notre arrondissement et pointer les divergences avec celle de la majorité municipale.

Commençons aujourd’hui par ce qui sera un point clé, à savoir la densification de la ville. Oui, une certaine densification urbaine est nécessaire, car nous sommes – heureusement – en croissance démographique. Celle-ci ne doit pas se traduire par la destruction d’espaces naturels. Et nous savons par ailleurs que l’étalement urbain génère des coûts importants pour la société. Il faut donc admettre que le centre des villes et les lieux bien desservis par les transports soient denses en logements.

Mais la question qui se pose est celle du niveau de densification visé. Et je réponds qu’il faut se garder des excès de la densification urbaine, qu’il faut se fixer des limites. Le SCOT de l’agglomération lyonnaise fixe déjà des objectifs ambitieux en prévoyant la réalisation de 150 000 logements entre 2010 et 2030. Le rythme des constructions a été soutenu ces dernières années, en ligne avec les objectifs du SCOT. Mais il apparait que la majorité municipale est tentée d’aller au-delà de ces objectifs, avec une vision politique très “constructiviste”. On peut ainsi lire, dans la contribution de la Mairie du 3e : “l’attractivité de l’arrondissement appelle une production de logements afin de répondre aux aspirations des populations à une vie urbaine”. Reste à préciser de quelle vie urbaine on parle.

Pour ma part, je ne suis pas favorable au dépassement des objectifs du SCOT et je pense par ailleurs que le 3e arrondissement, qui s’est fortement densifié ces dernières années, ne doit pas prendre plus que sa part de cette densification.

Par ailleurs, il y a lieu de s’interroger sur la méthode employée par la majorité municipale. Elle lance des “appels à la population” pour que chacun regarde autour de chez lui où il est possible de densifier l’habitat ! Il s’agit ainsi de chercher à remplir les “vides” de la ville. Par ailleurs, leur tentation à l’augmentation des hauteurs est forte, et pas seulement à la Part-Dieu.

Mais dans le même temps, Gérard Collomb et Thierry Philip ont aménagé de grands tènements sans y créer de logements… Ainsi, le tènement RVI de la rue Feuillat a été aménagé pratiquement sans création de nouveaux logements… Allez comprendre.

Je pense qu’en matière de densification de l’habitat à Lyon, la priorité doit aller aux grandes zones à aménager, à proximité des transports en commun.

Le moment de vérité

DSC00500Voici mon intervention lors du Conseil municipal du 28/09/2015, à propos de la construction d’un immeuble de 7 étages dans un secteur pavillonnaire de Montchat. Moment de vérité car non seulement la majorité municipale n’a pas essayé de faire respecter les orientations d’aménagement du quartier, mais elle contribue au montage financier de l’opération ! Cela prouve bien que les élus PS poursuivent une politique de densification non maîtrisée de Montchat.

“Monsieur le Maire,

Notre groupe des élus Les Républicains va voter contre cette délibération. Nous nous opposons à garantir cette opération de construction à Montchat au 12 rue Ferdinand Buisson, aberration urbanistique qui démontre clairement votre volonté de réaliser une densification urbaine non maîtrisée dans ce quartier pourtant si réputé pour son identité.

Construire une « mini-tour » de 7 étages –23 mètres de haut dans une rue où la hauteur maximale autorisée est de 10 mètres-, est effectivement une aberration urbanistique. La construction sera 2,5 fois plus haute que la construction qu’elle va jouxter. Construction décalée car les orientations d’urbanisme, inscrites au PLU, appellent à préserver l’habitat traditionnel du secteur fait de petits immeubles et petites maisons : je cite « le particularisme montchatois constitue un ensemble patrimonial à préserver. »

Cette construction bénéficie d’une triple exception :

  • Parce qu’il s’agit de logement social. Il faut néanmoins que chacun sache que cette opération de logement social est toutefois transitoire, puisqu’il s’agit d’un usufruit locatif. A terme, les logements ne seront plus sociaux. Voici donc à terme une belle opération de « promotion classique ».
  • Parce que la construction nouvelle est construite à côté d’un immeuble de même hauteur. Avec cette logique, en quelques années, vous pourrez construire une barre de 7 étages de la rue Bernard à l’avenue Lacassagne !
  • Dans un quartier déjà tendu en matière de stationnement, ce programme se fait avec un déficit de parkings. Le promoteur a payé une compensation financière pour cela. La loi actuelle ne le permet plus mais le promoteur a pu le faire compte tenu de la date de dépôt du permis.

Cette bétonisation excessive, les Montchatois n’en veulent pas. Ils sont près de 400 dans le secteur à l’avoir signifié en signant une pétition, dont le CIL.

Vous ignorez tellement peu ce refus que vous avez été, en apparence, d’un grand effacement sur le sujet. Le Maire du 3e, au motif d’un contentieux, a refusé de dire quel avis il avait rendu sur le projet. Cet avis a été favorable comme chacun peut le constater en allant consulter ce permis. Votre adjoint, M. Le Faou, aime à dire qu’il ne pouvait s’opposer à ce projet. Les Lyonnais attendent pourtant de leurs élus qu’ils défendent les orientations d’aménagement du PLU !

Mais finalement, il n’est pas nécessaire d’analyser la procédure de délivrance du permis de construire. Avec ce dossier que nous examinons ce soir c’est le moment de vérité. Il prouve que non seulement vous n’avez pas agi pour contrer ce projet pour servir l’intérêt général du quartier, mais vous contribuez à son montage financier puisque Ville et Métropole garantissent la totalité de l’emprunt nécessaire. Les choses sont claires : vous avez approuvé cette construction au plan urbanistique et surtout vous la rendez financièrement possible.

Alors Monsieur le Maire, vous allez sûrement comme à chaque fois que des arguments font mouche parler d’une intervention virulente. Je ne sais qu’une chose, les Lyonnais nous demandent de ne pas soutenir ce type de fuite en avant.

Vous allez aussi sûrement dire que vous ne comprenez pas que l’on discute un projet de logement social. J’appelle chacun à bien regarder de quel programme il s’agit.

Vous allez aussi sûrement me dire « les chantiers sont utiles pour relancer l’activité ». Oui bien sûr, mais il n’est pas nécessaire pour cela de faire n’importe quoi, sous forme de néo-pradélisme déconnecté de la vie des quartiers. Vous feriez mieux –enfin- d’œuvrer à l’accélération des grands chantiers d’infrastructure.”

 

Projet Part-Dieu : ce que l’on ne vous dit pas

Lyon-20130630-00119Le public était nombreux pour la réunion organisée dans le cadre de la concertation sur la ZAC Part-Dieu Ouest. Tant mieux ! Il demeure néanmoins que les présentations du projet Part-Dieu restent très orientées. Gérard Collomb et Thierry Philip mettent en avant des concepts vendeurs… mais veillent à ne pas développer certaines réalités moins avenantes !

Depuis son lancement, nous contestons les erreurs prévisibles du projet Part-Dieu. Il faut un nouveau développement urbain mais nous voulons que le « quartier à vivre » ne soit pas qu’un slogan.

Nous soutenons la restructuration de la gare, pour le confort des passants et passagers (220 000 sont attendus en 2030). Mais nous ne partageons pas la vision de Gérard Collomb consistant à en faire le cœur de la Part-Dieu, avec un nouveau centre commercial qui pénalisera les centres de quartier alentours. En effet, l’augmentation conséquente des surfaces commerciales dans la gare, couplée avec la loi Macron qui autorise maintenant dans cette gare internationale le travail en soirée et le dimanche, peuvent déstabiliser le tissu de petits commerces dans les secteurs voisins. Ce serait un recul pour notre qualité de vie.

Le développement du centre d’affaires est nécessaire, pour accueillir de nouvelles entreprises et donc des emplois. Mais il ne faut pas « poser » des tours en fonction des opportunités foncières. Il faut un plan d’ensemble, concerté, qui respecte la vie des habitants et le fonctionnement de la Cité. Le commissaire enquêteur l’a dit avec ses avis négatifs lors de la dernière modification du PLU.

S’il faut conforter le pôle d’échange multimodal, avec transports en commun et itinéraires cyclables et piétonniers confortables, il faut aussi maintenir l’accessibilité en voiture. Nous contestons la réduction à deux voies seulement de l’avenue Pompidou sous les voies ferrées. Ce nouveau verrou sur la voirie va engorger tout le secteur et isoler un peu plus le coeur de Villette.

La couverture du tunnel Brotteaux Servient est par ailleurs une réalisation couteuse qui va détourner la circulation dans des rues résidentielles (Mazenod, André Philip). C’est une illustration de la non prise en compte des 30 000 habitants, comme l’est la décision brutale de démolir des logements. La majorité municipale annonce la création de 2000 logements mais commence par détruire ceux de 300 familles contentes d’habiter à côté de la gare, sans leur donner des assurances quant à leur devenir.

Bien vivre à la Part-Dieu, ce n’est pas seulement en faire un lieu d’achats et de loisirs, concentré au centre commercial ou à la gare. On y vivra bien si tous ses secteurs (Villette, Lafayette, Guichard, Part-Dieu Sud, Bir Hakeim) sont des lieux conviviaux dotés d’équipements et de commerces de proximité.

L’avis caché dévoilé !

A Montchat, l’inquiétude et le mécontentement montent face à la mutation du cadre urbain : démolition de maisons et de villas, densification avec la construction d’immeubles sur des terrains de petite taille… La Mairie cherche à nier ou minimiser le phénomène, parlant de six maisons démolies. Mais dans le même temps, on justifie les travaux sur le réseau électrique par la densification de l’habitat…

Nombreux sont les Montchatois à refuser cette urbanisation à marche forcée, non maîtrisée, qui porte atteinte à l’ambiance villageoise du quartier, à son âme.

J’ai organisé récemment une réunion dans le quartier pour échanger sur cette évolution. L’assistance était nombreuse, traduisant une mobilisation pour éviter la banalisation du quartier.

Parmi les dossiers sensibles du moment, il y a le projet de construction d’un immeuble de 7 étages au 12 rue Ferdinand Buisson, alors que dans le secteur le PLUH prévoit des constructions de 2 étages, en cohérence avec le profil de la plupart des bâtiments existants. La construction d’un tel immeuble est théoriquement possible d’une part parce qu’il s’agit d’un immeuble de logement social, et d’autre part, parce qu’elle vient s’accoler à un immeuble existant de la même hauteur. Chacun peut néanmoins constater sur la photo combien un tel immeuble de 7 étages, qui doit être édifié à la place du parking, va dégrader le cadre urbain du quartier, créant un effet tunnel sur la rue F. Buisson.

DSC00500Par ailleurs, cet immeuble, construit sur un parking privé, et présentant un déficit en places de stationnement en sous-sol, va créer des difficultés supplémentaires de stationnement dans le secteur.

Dans ces conditions, se pose la question de l’avis rendu par le Maire d’arrondissement sur la demande de permis de construire.

Lors du Conseil d’arrondissement d’avril, j’avais interpellé Thierry Philip sur le sujet.

Celui-ci, comme son adjointe à l’urbanisme, ont refusé de dire quel avait été leur avis au motif qu’un contentieux avait été ouvert sur ce projet de construction

Cet avis du Maire d’arrondissement, sur un tel projet, est essentiel. Car c’est bien le Maire d’arrondissement, en tant qu’élu de proximité, qui doit pouvoir alerter sur le fait qu’une construction, dans ce type de situation “d’exception”, n’est pas compatible avec les caractéristiques d’un quartier. Les orientations d’urbanisme du PLUH pour ce secteur de Montchat mentionnent ainsi une “ambiance si singulière à préserver”.

Eh bien, il faut savoir que cet avis “caché” du Maire d’arrondissement a été positif comme le montre le cliché ci-dessous. Une preuve de plus que malgré les discours, Thierry Philip et son équipe sont favorables à une densification urbaine à marche forcée à Montchat… même s’ils peinent à l’assumer.

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