Après quelques posts “régionaux” et “nationaux”, reprenons notre revue du bilan de mandat de la gauche plurielle dans le 3e arrondissement.
Alors que ces jours, le Maire du 3e et d’autres élus socialistes se permettent, une fois de plus, de venir décerner bons et mauvais points au sein de notre famille politique, je m’interroge sur cette Gauche donneuse de leçons, y compris au plan local.
Trop souvent, les élus de gauche se croient les étendards des valeurs humanistes et sociales ; la politique d’une majorité de gauche serait pas définition la plus humaine et la plus sociale ! Et à l’arrivée de Thierry Philip à la Mairie du 3e arrondissement, nous en avons eu un bel exemple : à l’entendre, après son élection en 2008, l’arrondissement allait enfin connaître les “Lumières” !
Cinq ans plus tard, je dois dire que deux dossiers m’ont choqué, tant ils ont montré à mon sens un manque de considération pour les “gens”. L’un des piliers de l’action du Maire du 3e, à entendre son discours d’investiture, était pourtant “pragmatisme et humanisme”.
Le premier de ces dossiers a été la fermeture de la Résidence pour personnes âgées Constant, dans l’urgence, en raison du projet d’ouverture d’un EHPAD (établissement pour personnes âgées dépendantes) sur le terrain. Alors que le dossier administratif de cet EHPAD n’était pas encore totalement monté (le dossier est complexe pour ce type de projet du fait de la multiplicité des intervenants et des financements à mobiliser), la Ville a tout fait pour opérer une fermeture rapide de la résidence pour personnes âgées. Les résidents ont été pressés de partir pour d’autres établissements, alors qu’ils étaient profondément ancrés à Montchat, dans un établissement exemplaire pour ses liens avec le quartier. La logique gestionnaire l’a clairement emporté sur une solution plus progressive qui aurait été compatible avec le calendrier de réalisation de l’EHPAD. On connait le résultat : une friche “sociale” pendant plusieurs années, dans l’attente de l’EHPAD, et des résidents qui ont été “déracinés”.
Le deuxième dossier est lié au projet Part-Dieu 2020. Ce grand projet de développement urbain de la gare et du quartier de la Part-Dieu, va comporter un certain nombre d’opérations immobilières à plus ou moins long terme. Selon le plan, l’une des premières réalisations sera la démolition de résidences (copropriétés et HLM) à côté de la gare de la Part-Dieu, pour construire à la place des immeubles de bureaux. On peut déjà s’étonner que pour un projet qui prétend promouvoir le “Vivre à la Part-Dieu”, on commence par démolir de l’habitat… Mais la façon de faire est aussi inacceptable. Alors que des sommes importantes sont dépensées dans la promotion de “Part-Dieu 2020”, ce sont des habitants déterminés et vos élus d’opposition de proximité qui ont “levé le lièvre” de ces démolitions, et des conséquences pour les habitants concernés. Un tel projet, sous réserve de la vérification de sa pertinence, devrait passer impérativement par une information complète, personnalisée et le plus en amont possible auprès des habitants et propriétaires qui vont perdre leur logement du fait d’une démolition, et par leur accompagnement. Car là encore, cela impacte des projets de vie qui ne sont pas que sur le papier, théoriques ! Engager une telle démolition, cela veut dire que l’on impacte des projets de personnes, qui ont investi dans un appartement, parfois depuis peu de temps, et qui se sont ancrés dans ce coin de centre-ville. Et cela, à un moment où la conjoncture de l’immobilier n’est pas la plus favorable.
Les projets urbanistiques doivent être abordés avec beaucoup de considération pour les personnes, tout simplement parce que l’urbain doit effectivement être au service de l’humain.
Bien évidemment, ma question titre “C’est quoi cette Gauche ?” gagnerait à être remplacée par l’affirmation toujours d’actualité “la Gauche n’a pas le monopole de l’approche humaine et sociale” ou par celle-ci “ce ne sont pas ceux qui en parlent le plus qui en font le plus” !